samedi 20 avril 2019

Bastringue

Publié au Défi Du Samedi sur le thème du bastringue



"Refile moi un calva, Marcel, cette histoire m'a coupé les pattes."
« En tout cas ça t'a pas coupé le gosier »
« Si j'm'attendais à ça ... »
"On en a rien à foutre mon vieux, personne connaissait ce Georges Clounet dans l'quartier."
"Quand même Marcel... depuis des mois qu'y sortait d'son immeuble sans jamais une égratignure ni même un pli à son froc, et Vlan !!"
"Ben ouais, c'est la vie mon vieux : t'as tout pour être peinard, une belle gueule, des nanas, du boulot et pis y a un piano qui t'arrive sur la tronche sans que t'aies l'temps de voir la marque."
"Ouais, c'est fort de caoua! Un putain d'bastringue qu'on saura même pas qui l'a balancé... savait pas ce Clounet-qui-sait-tout qu'on sort jamais dans la rue le jour du ramassage des encombrants ?"
"Mon vieux, de nos jours les gens ont plus l'courage de descendre leurs merdes alors faut pas s'étonner qu'les pépins arrivent..."
"J'crois bien que c'était un Yamaha."
"T'es sonné mon vieux, j'te dis que c'était un piano, pas un scotaire !"
"Un bastringue ou un scotaire ça change quoi ? il est dessous à c't'heure! Bon sang, remets moi un calva Marcel."
"Tu devrais arrêter mon vieux..."
"Tu sais bien qu'y a qu'ça pour me remonter le moral, Marcel."
"Hum. J'voulais dire que tu devrais arrêter d'regarder les réclames à la téloche."
"Ca m'revient Marcel ! C'était un Ouatelse! C'est l'dernier truc qu'il a eu l'temps de dire ! Et Vlan ..."
"Tu t'fais du mal à refaire le film mon vieux. Essaie d'oublier tout ça et rentre chez toi avant qu'la Germaine te passe une avoinée."
"T'as p't'être raison, la marque du bastringue on s'en fout... y a qu'les pétomanes qui s'intéressent à ça" 
« Mélomane mon vieux, pas pétomane »
« T'es sûr ? »
« Ouais … le pétomane ça fait pas l'même son »
« T'en as déjà entendu des pétomanes ? »
« Euh … j'suis un peu pétomane moi-même mais en dilettante »
«Dilettante ? Connais pas … Tu vois Marcel, c'est pas la marque qui m'intéresse dans l'caoua c'est c'qui le pousse après. Tiens, remets en un p'tit dernier ».


samedi 13 avril 2019

Brèves du 13-04-2019


(Plus longues... c'est chiant)




Taïwan : Les médecins découvrent 4 abeilles dans l'oeil d'une femme
Autrefois les femmes portaient des mouches



En tentant de déverrouiller un iPad, un enfant de 3 ans le verrouille pour 48 ans
Pour ses 51 ans, l'enfant pourra jouer sur une vieille «merde» 



Trump a voulu nommer sa fille à la Banque mondiale car «  elle est très bonne avec les chiffres »
et lui avec les lettres

Astrolabe

Publié au Défi Du Samedi sur le thème de l'astrolabe



Pour l'anniversaire de Germaine, j'avais acheté une montre chez un marchand d'art spécialisé, un instrument astronomique Made in Taïwan pour lire l'heure et qui m'avait coûté un chèque également astronomique.
C'était le prix à payer pour avoir quelque chose qui sorte de l'ordinaire … mais j'ai bien vu qu'elle appréciait modérément ce somptueux cadeau : un astrolabe de chez Astrolabos dans le quartier latin.
Heureusement la notice était claire pour du Made in Taïwan, ne serait-ce que pour repérer le recto du verso car ce modèle disposait des deux !
On reconnaît aisément le verso à son alidade à pinnules, à son limbe et à ses calendriers.
C'est très pratique pour mesurer la hauteur d'un astre sauf pour le Soleil où il faut décaler son oeil sous peine de le brûler mais il y a peu de soleil chez nous.
Une fois qu'on a trouvé la hauteur de l'astre – ce dont Germaine se foutait comme de l'an 40 – on regarde l'astrolabe au recto pour connaître l'heure et c'est tant mieux puisque c'est une montre !
Le recto se reconnaît facilement à sa mère – pas la mère de Germaine qui a le même recto que sa fille – son tympan et son araignée avec les signes du zodiaque.
L'araignée est la pièce la plus ouvragée de l'instrument et aussi celle dont Germaine a le plus en horreur … mais c'est le prix à payer pour avoir l'heure.
Ce jour-là le Soleil entrait dans le signe du Cancer ce qui est bien normal puisque c'était l'anniversaire de Germaine et qu'elle était du Cancer depuis sa naissance ; bref, on a tourné l'araignée pour l'amener en contact avec l'almucantarat « 45° sud-ouest » et on a lu l'heure solaire à laquelle on a retranché une heure, non pas à cause de l'heure d'été mais parce que l'opération nous avait pris une heure.
Germaine était ravie: il était 15 heures ! Exactement comme sur sa Swatch à 20 euros.
Elle m'a sauté au cou mais elle a gardé sa Swatch.
Fort de tant d'enthousiasme, j'avais proposé de lui montrer comment on détermine la direction de La Mecque mais vu qu'on va chaque année au camping municipal de Palavas pour les vacances, je n'ai pas insisté.

Par contre elle était déçue de ne pouvoir lire l'heure la nuit et on n'a jamais trouvé le mode Lune dans la notice ; je trouve les taïwanais un peu laxistes sur ce point et bien qu'on ait écrit au service après-vente on attend toujours la réponse ...
Vive le progrès !




vendredi 12 avril 2019

Brèves du 12-04-2019


(Plus longues... c'est chiant)




La sonde israélienne Bereshit s'écrase en alunissant
Shit !!


Darmanin veut toiletter les niches fiscales
Darmanin … bon toutou à son pépère


Le Mans : Simply Restau, une appli qui traduit les menus en 10 langues disponible sur les smarthphones
Faudrait commencer par traduire smarthphones !

mercredi 10 avril 2019

La tirade du quart de Brie

Publié sur MilEtUne d'après l'illustration



Ah ! Non ! C'est un peu court jeune homme !
Resservez moi un peu de cette fraîche tome

Pédant
Rien ne sert de languir autour d'un Vieux Pané
la valeur n'attend pas le nombre des années

Cavalier
A vouloir vous goinfrer de Boutons de culotte
vous finirez bouffie, replète, au mieux boulotte

Curieux
N'est-ce point sous les roues de quelque carriole
qu'on trouve ce suspect Crottin de Chavignol ?

Agressif
Priez saint Uguzon et toute sa paroisse
vous finirez un jour par me porter l'Epoisses *

Suspicieux
D'où sort ce frometon, hideuse jouvencelle
ne nous l'auriez-vous pas roulé sous les Faisselles ?

Campagnard
Goûtez-moi cet accent du Ch'Nord dessous la croûte
c'est pas pour les gamins, c'est ça le T'chiot biloute

Pratique
Cette cire incarnat autour du Babybel
n'est pas un sceau princier … jetez à la poubelle !

Lyrique
Cette croûte fleurie, ce parfum insidieux
un complot de Satan ? Un Caprice des Dieux ?


porter l'Epoisses : à l'origine de l'expression 'porter la poisse'
roulé sous les Faisselles : à l'origine de l'expression 'roulé sous les aisselles'

samedi 6 avril 2019

Tonnerre de Brest


Publié au Défi Du Samedi sur le thème : Zapothèque




Il s'appelait Zapotek.
Dans la classe de CM1 où on jouait à essayer d'être plus nuls qu'en CE2, on était morts de rire, le nouveau s'appelait Zapotek !
On lui a tout de suite filé le train mais il courait plus vite que nous, alors forcément on l'a baptisé Zatopek, ce qui changeait rien car on était toujours morts de rire.
On a compris que c'était pour ça qu'on courait moins vite ; à se dilater la rate, on est loin de courir comme des dératés.
On a vu que dans la liste des insultes du capitaine Haddock, Zapotek se trouvait entre wisigoths et zèbre … alors on a rigolé encore plus.

Plus sérieusement la maîtresse nous avait expliqué que son nom venait d'une civilisation amérindienne.
Avec une mère indienne, et sans doute un père cowboy il avait aussi hérité d'ancêtres – toujours d'après la maîtresse – qui broutaient dans un pré colombien dans une vallée au nom zarbi de Oaxaca à l'époque de la conquête espagnole bref on avait toutes les raisons de se fendre la poire.
Parait aussi que tous les Zapotek parlaient neuf langues ; c'était donc ça le zozotement qui nous faisait tant marrer.
Zatopek , il parlait peu mais il chantait à cause de sa langue à quatre tons : haut, bas, montant et descendant un peu comme le joystick de la Nintendo !
A part ça c'était juste un pauvre mexicano venu d'une « bande de zapotèques de tonnerre de Brest » et ça nous suffisait pour le ranger dans la catégorie des étrangers, ceux qu'on forçait à s'installer au premier rang pour mieux les surveiller et leur lancer des boulettes en papier.

Un jour il nous a « chanté » qu'il descendait du puma, qu'il avait deux dieux, le Dieu de la pluie et le Dieu de la lumière et que ses ancêtres avaient pratiqué des sacrifices humains, du coup on a fini de rigoler … et puis on a arrêté de lui courir après.
De toute façon on le rattrapait jamais, Zatopek !

Et puis un jour son père – celui qu'on appelait le cowboy – est venu le chercher à l'école pour l'emmener rejoindre la communauté d'Ixtlan de Juarez, une communauté remarquable qui travaille le bois, un modèle de réduction non seulement des gaz à effet de serre mais de la pauvreté.
« Le cowboy » nous a expliqué que 30% des 600 000 dollars de bénéfices annuels étaient consacrés à la protection de la forêt ; tous ces chiffres ça nous a foutu le vertige.
On n'a jamais revu Zatopek … sûr qu'il a fait son chemin, tonnerre de Brest.