samedi 12 février 2011

Voir le Pied-mont et mourir

Je hais les expressions avec le mot Pied, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs et j'ai dû prendre sur moi pour répondre aux Défis Du Samedi 
 

"La région du Pied-mont est propice aux excursions pédestres tout comme l'ensemble de la Botte italienne."
Ainsi braillait le guide du syndicat d'initiative à notre petit groupe fièrement baptisé Les Mocassins, fraîchement débarqué à la gare de Turin et qui ne connaissait d'Aoste que le jambon.
Mais étrangement c'est une overdose de carota grattugiata (des carottes rapées) qui a eu raison de notre transit digestif et on en a chié pour franchir le .
C'est un marabout - de Pizza je crois - qui nous a remis en selle en nous envoyant prier au pied des stalles d'une tour située Place des Miracles et qui penchait vachement.
On devait rejoindre Florence (pas la ville) une copine basque qui s'était fourrée dans un gai pied en quittant son job de podologue à saint-jean-pied-de-port pour suivre un homo podophile; on a su plus tard avec soulagement qu'un podophile n'est qu'un fétichiste du pied, même en italien.
On n'a pas vu Florence, alors on a vu Parme comme chante Berliscuno, le Brel local.
Parme ça ressemble beaucoup à Aoste, surtout les charcuteries.
Au loin on apercevait le sommet escarpé (moi je dis escarpin) du Mocassin; les italiens disent le Mont Cassino bien qu'on y ait pas trouvé la moindre machine à sous. Finalement ça fait beaucoup de marche pour rien quand on prend les noms au pied de la lettre.
Alfredo a dit comme ça que ça nous faisait les pieds; ça a fait pleurer Britney qui trépignait et ne voulait plus repartir. Heureusement on a fait tourner la grole à huit becs et la gnole locale a requinqué tout le groupe. J'ai trouvé que requinquer se dit tourista en italien.

Alfredo voulait voir le Monte di Pieta (le Mont de Piété) mais on l'a jamais trouvé sur la carte; on était pourtant venus pour découvrir les vraies spécialités italiennes.
Alors on est redescendus en lacets dans la vallée en traînant la semelle; Johnny fermait la marche, empétré dans sa musette mais fier de son surnom de Dernier des Mocassins. Il faisait nuit mais avec nos ampoules on pouvait voir jusqu'au flanc du coteau.

Il nous restait à voir Naples et ses ateliers de chaussures, là où parait-il à l'ombre du Vésuve travaillent des picciotti (gamins) douze plombes par jour... finalement on a pas eu envie d'acheter et comme on s'est fait racketter nos pompes à la gare par des mafiosi, on a pu voyager les doigts de pieds en éventail jusqu'à la frontière française.
On a appris plus tard que c'était la camora, en tout cas on avait sauvé nos appareils photo... un sacré pied de nez à la mafia!
A Chambéry on a foncé au premier magasin de pompes venu: c'était un Sport-Due-Mille où on a pu trouver que des moon-boots pointure quarante six, mais qu'est ce que c'est le pied, même au mois d'Août...

   

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