lundi 30 septembre 2013

Aujourd'hui un amical

Aujourd'hui un amical coucou à mes lecteurs fidèles ou occasionnels.
Avant les 100 mots fatidiques, j'adresse mes gesticulations du jour:
un amical pied de nez à ceux qui espéraient un scoop.
un amical bras d'honneur aux emmerdeurs de tous poils... les prédicateurs de météo pourrie, les gaveurs de boîte aux lettres, les spameurs de boîte mail, les assureurs, les vendeurs de cuisines.
un amical poing levé à ceux qui luttent contre la maladie et les injustices.
un amical shake hand aux expatriés et surtout aux “Français de Las Vegas”
un amical salut aux “Jérome” qui n'ont pas choisi leur prénom







Ne dis rien

Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème de l'ignorance.
Roland Barthes aimait à revendiquer le droit à l'ignorance tandis que Rabelais disait L'ignorance est mère de tous les maux... à chacun son point de vue 
 
 
 
Je ne veux rien savoir d'où tu sors, d'où tu viens
ni pourquoi tes grands yeux me regardent ainsi.
Je ne veux rien connaître de ceux, de celles-ci
qui t'attirent si loin. Il suffit, ne dis rien.
 
Je veux tout ignorer de ces frasques nocturnes
qui te ramènent mort, poisseux, ébouriffé.
Pas la moindre question, le moindre autodafé
quand repu de plaisir tu regagnes ta turne.
 
Qu'on ne me dise pas: “Ainsi va la nature
on commet ici-bas bien d'autres forfaitures
Je ne t'ai pas choisi et voilà qu'à présent
 
il me faut supporter tes grands airs méprisants.
Je ne veux rien savoir, je le sais c'est trop bête
Tiens! Voilà ton lolo et aussi tes croquettes!

 

dimanche 29 septembre 2013

Malédiction au château

J'ai relevé le défi du concours d'écriture proposé par Bourgogne Magazine et bien m'en a pris puisque j'ai été élu premier des 3 lauréats et récompensé de diverses manières.
Alors en voici le thème inspiré d'un évènement survenu en Bourgogne en 2013, et ma lettre-mystère
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

  Château de Gevrey-Chambertin
 
 
 
Vous auriez pu lui envoyer un courriel mais, finalement, vous avez fait le choix de la lettre. Le caractère énigmatique de votre missive s’appuie sur une situation inattendue ou une nouvelle qui va bousculer la vie de votre destinataire. C’est aussi le point de départ d’une histoire à suspens(e). C’est inéluctable, le temps ne changera rien à l’affaire, le facteur et la boite aux lettres non plus…
 
 
 
Cher Monsieur Louis Chi-Sing,


Je ne sais par où commencer ni si je peux vous appeler Louis. Dans la région on dirait plutôt “le Louis” mais vous n'êtes pas encore tout à fait de chez nous et beaucoup vous appellent “le chinois”.
Moi, c'est le Claude et si je me permets de vous écrire alors que vous devez être bien embistrouillé à gérer tous vos casinos à Macao, c'est parce que je suis né à l'ombre de ce château qui est aujourd'hui le vôtre.
On vous dit amoureux de la Bourgogne et je le crois facilement. Il faut être beusenot pour ne pas en tomber amoureux et si on n'a pas la mer de Chine, nous on a un bareuzai qui pisse dru chaque année comme personne au monde!
Mais je ratasse au lieu d'en venir à l'essentiel c'est à dire à la Malédiction.


Vous pensez bien que depuis saint Odilon et quelques abbés de Cluny après lui, il s'en est passé des drôles au château, aussi il faut que vous sachiez toutes ces choses puisque à ct' heure vous en héritez avec les pierres.
J'ai appris la Malédiction au mois d'août 1957 puisque j'allais avoir dix ans dans trois mois et que l'Isabelle abandonnait le cancre que j'étais pour rentrer en CM2 à l'école du centre.
De toutes les ptiotes du village la seule qui m'ait donné le virot c'était l'Isabelle et je crois que c'était un petit peu pareil pour elle. Elle habitait rue Gaizot et moi rue de la Croix des Champs si vous voyez - mais je vois bien que vous ne voyez pas - alors disons qu'on habitait à vingt coups de pédale.


On trainaillait souvent autour du château pour l'angelus du soir en évitant Calamity Jane qu'on appelait la “doyenne” avec son oeil noir et sa fourgonnette pourrie, c'est comme ça qu'on a déniché la planque idéale sous le porche de la porterie où on posait nos biclous avant de refaire le monde.
Vous nous auriez vus là, l'Isabelle et moi, assis à croupetons dans l'ombre du pont dormant et des murs surchauffés à regarder le soleil se coucher tout en nous jetant des pignolôts dans le cou... bref, c'est en gravant nos initiales sur une grosse pierre du porche - celle qui dépasse un peu du mur et que vous trouverez facilement, Monsieur Louis - que la Malédiction s'est manifestée.


Je ne pensais pas à mal, juste envie de mélanger mon C à son I pour l'éternité dans le grès couleur de miel qui brille au couchant et qui d'après moi a donné son nom à la Côte d'Or, mais notre grosse pierre s'est soudain enfoncée dans le mur et le parchemin nous est apparu.
On l'a lu ensemble, surtout l'Isabelle car je grebillais trop mais elle s'est mise à trembler elle aussi. Je ne l'avais jamais vue trembler comme ça, même pas quand le Martenot nous pinçait à relever ses pièges à la Combe Lavaux.
Bref, ça causait d'un dénommé Hugues de Chalon, de Robert le Pieux et surtout de tous les malheurs qui s'abattraient sur les curieux qui oseraient chavirer cette pierre comme nous autres.


Vin diou! On n'a pas voulu ça et on n'a même pas pu lire jusqu'au bout car la nuit est tombée d'un coup, une nuit d'encre - comme aux fortes rabasses - avec un foutu coup de vent à décorner les cagouilles et tout a cessé dès qu'on a eu remis le parchemin en place.
Alors on a jarté et on n'en a plus jamais reparlé mais ça n'a pas empêché que l'Isabelle disparaisse sans raison quelques jours plus tard.


Si j'écris tout ça, c'est moins pour vous faire regretter votre investissement que pour vous avertir du danger si vous devez toucher au porche pour vos projets de rénovation.
Si vous allez au bout de ma lettre et que l'envie vous prend de pousser notre grosse pierre, ne rabeutez pas à chercher le parchemin puisque c'est moi qui l'ai repris après la disparition.
Je me dis qu'avec tout votre argent vous pourriez m'aider à vaincre la Malédiction et à retrouver l'Isabelle. Si comme moi vous avez déjà eu le virot pour une ptiote - d'après mes renseignements, il n'y a pas d'endroit au monde plus peuplé de ptiotes que Macao - vous comprendrez pourquoi je vous écris alors que vous devez être bien embistrouillé à gérer tous vos casinos, mais ça je l'ai déjà dit.
Quand vous reviendrez à Gevrey, demandez le Claude à la maison de retraite de Vigne Blanche, y en a qu'un ici.
 
 
embistrouillé : ennuyé
beusenot : idiot
bareuzai :Statue de Rude place du bareuzai
ratasser : radoter
virot : vertige
grebiller : trembler
rabasse : averse
cagouille : escargot
jarter : s'enfuir
rabeuter : fouiner






 
 











samedi 28 septembre 2013

Fastoche

 
 
Avec trois fois rien je fabrique n'importe quoi !

 


Déjà à l'école primaire avec un crayon, un taille-crayon et une poubelle, j'étais capable les yeux fermés de faire un tas de rognures de bois sous ma chaise. De même qu'avec mon bureau, un Opinel et une grosse envie de peloter Maryvonne, j'étais capable de graver pour l'éternité “Marre Yvonne cé toit que jème” !


En mai 68, il ne m'a fallu qu'une guitare, un carnet d'absences bien rempli et des copines délurées pour réussir haut la main mon redoublement en BTS.


Toute ma vie j'ai su que mon esprit inventif et débrouillard m'ouvrirait bien des portes... à ce propos je vous parie n'importe quoi qu'avec mon code à 3 chiffres (ou peut-être bien 4), les coordonnées GPS de ma banque et une petite demi-heure je leur rafle 300 euros au distributeur sans qu'ILS s'en rendent compte.
ILS, ce sont ceux qui avaient planqués les billets en toute confiance!


Chaque jour que Dieu fait je m'étonne de ce don hérité de mon oncle Hubert et qui fait de ma vie une aventure formidable.
C'est lui qui disait “Trois fois rien c'est mieux que pas grand chose”, lui qui avec son vélo de course, un plan du métro de Londres et quelques tickets restaurant avait déniché Anastazia au 'Polak assoiffé' rue Oberkampf dans le 11ème... mais tout ça je l'ai déjà raconté dans le défi#209.


Toute la nuit dernière avec une pomme d'arrosoir, un vieux morceau de pneu rechapé et un rouleau d'essuie-tout j'ai réussi à imiter le brame du cerf et même si les voisins n'ont guère apprécié je suis content et oncle Hubert - grand chasseur devant l'Eternel - aurait été fier de moi.


Aujourd'hui je me suis Oups... amusé à mééélanger du Oups... rhum, de la peau d'iguane râpée et de la menthe fraî...fraîche... Oups... c'était marrant, et d'ailleurs j'ai baptisé ça un Mot-rit-tôt.  





























vendredi 27 septembre 2013

Aujourd'hui pour ligne d'horizon

Aujourd'hui pour ligne d'horizon, j'ai plutôt une ligne de fuite.
Parait qu'un proverbe breton dit: “Horizon pas net, reste à la buvette”.
C'est pas faux.
Dans la perspective d'une journée à rebondissements, j'ai deux bons plans parallèles: boire un clos Vougeot et profiter du week-end.
J'ai jamais aimé le vendredi, jour du poisson et des arêtes comme je disais quand j'étais môme.
Même avec un bon Jasnières, les arêtes c'est encore ma hantise.
Aujourd'hui pour seule ligne d'horizon, la Bourgogne, le salon Livres en Vignes au château... mais je peux pas en dire plus pour respecter la consigne à Queneau.



jeudi 26 septembre 2013

Aujourd'hui un meuble a des formes

Aujourd'hui un meuble a des formes... à qui le dites-vous!
Aujourd'hui j'ai déménagé mon beau-frère Daniel, enfin pas mon beau-frère mais son mobilier aussi puis-je affirmer qu'un meuble aujourd'hui a des formes.
Son escalier en kit a une forme incertaine mais un certain poids.
La baignoire balnéo a une forme particulière c'est à dire particulièrement incompatible avec celle de la porte d'entrée.
Un Buffet de 1957 a la forme d'un tableau et peut finir au mur de la cuisine surtout s'il s'intitule “Nature morte au poulet” alors que la version Louis XV dit “Le Bien-Aimé” se met au salon! Curieux...

mercredi 25 septembre 2013

Aujourd'hui où étiez-vous

Aujourd'hui où étiez-vous entre 13h et 13h05?
Que faisiez-vous? Vous aviez un alibi?

Facile puisque c'était aujourd'hui et qu'Alzheimer m'épargne comme je le disais encore... je ne sais plus quand.
Et bien j'étais au 9 chez Laclos.
Je m'explique puisqu'on me le demande: j'en étais au 9 vertical du mot croisé N°1390 de Michel Laclos.
Définition en 9 lettres: Relativement facile à rouler.
Je vous donnerai la réponse demain, peut-être.
Comment? Mon alibi? Demandez à ma tendre épouse, je fais toujours un bout de mots croisés à 13h après le repas, histoire de m'oxygéner les neurones et préparer ma digestion.

mardi 24 septembre 2013

Aujourd'hui nouvelle connexion neuronale

Aujourd'hui nouvelle connexion neuronale.
A l'heure où Alzheimer vide 260.000 cerveaux par an, me voici nanti d'une connexion supplémentaire, le synapse nouveau est arrivé... à moins qu'on ne dise une synapse! Un machin comme ça, ça doit être féminin.
Il a fallu que ça tombe sur moi.

Il parait que le nombre de connexions augmente à mesure qu'on apprend des choses, et comme je viens d'apprendre qu'aujourd'hui j'ai une nouvelle connexion neuronale, je sens d'ici venir l'effet boule de neige!
Rien que d'y penser, j'ai le lobe occipital qui enfle.
Je l'entends déjà me seriner: “Vous avez un nouveau message”.


lundi 23 septembre 2013

Aujourd'hui ça tombe

Aujourd'hui ça tombe bien (d'ailleurs les américains disent Falls) puisque c'est l'automne.
En effet ce matin une feuille est tombée mais j'avoue que je m'y attendais depuis quelque temps.
Ce Raymond Queneau est un sacré malin pour avoir fait tomber cette consigne pile poil aujourd'hui.
Une seule feuille venue de Bercy et portée par un vent sournois. On a chacun la sienne parait-il, bien sèche et collante à la fois.
Elle vous colle aux basques, elle est ignifugée, résiste au foyer même fiscal et mène parfois à l'abattement.
Mais je m'égare et j'allais oublier qu'au centième mot c'est la chute.









Rencontre

Publié aux Impromptus Littéraires 
 
 


C'est à la croisée des chemins
dans l'ombre des voutes cintrées
que nous nous sommes rencontrés
tu grimaçais, j'ai pris ta main.
 
Les traîtres pavés des ruelles
avaient blessé ton pied gracile
j'y ai posé l'onguent d'argile
louant le sort providentiel.
 
Dans tes yeux je me suis échoué
le zéphyr a troussé ta jupe
tu n'as rien fait pour le déjouer
 
ni toi ni moi n'étions dupes
lutter eut été inhumain
à notre croisée des chemins...

dimanche 22 septembre 2013

Aujourd'hui quatre murs

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré desExercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“. Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et guère plus sûr que vous me lisiez tous les jours!
 
 
 

Aujourd'hui quatre murs chargés d'histoire cistercienne et fleurant bon l'huile de noix, le foie gras et le safran! Où est passée l'austérité légendaire de l'Epeau?
Aujourd'hui j'ai goûté des verrines dans ce dortoir où la rigueur imposait au moine des nuits sans branlette...
“Food truck” Masterchef ! Le gisant de la reine Bérangère a frémi.
Devant micros et caméras, la foule curieuse s'empiffre, s'envoie un coup de cidre, tord le cou pour apercevoir le parrain, Jean-Pierre Coffe.
Moi qui ai assisté à la naissance de mes garçons, je n'aurais pas imaginé être ému par l'éclosion en direct d'un poussin de Loué!





samedi 21 septembre 2013

Non mais je rêve!

  Publié aux Défis Du Samedi entre rêve et réalité
 
 

 
 
 
Cabinet du docteur Chimaire, spécialiste en interprétation des rêves
 
“Que puis-je pour vous Monsieur Platon?”
“Et bien voyez-vous docteur, je...”
“Oui je vois, je vois déjà... encore cette foutue maladie du siècle Monsieur Platon, où chacun croit pouvoir se réfugier dans ses rêves pour survivre à l'atroce réalité de...”
“Non docteur, la réalité m'intéresse peu car je rêve en permanence. Je rêve la nuit et puis la journée, je rêve éveillé. En fait je rêve tout le...”
“Non mais je rêve!”
“Euh... Non docteur, c'est moi...”

“D'accord. Laissez-moi vous expliquer quelque chose Monsieur Platon. Le problème avec les rêves c'est qu'ils sont faits pour être rêvés la nuit et non pas pour être réalisés le jour, ou alors... comment dire... éventuellement à plusieurs. Quand on rêve seul, ce n'est qu'un rêve mais à plusieurs c'est déjà presque une réalité. (Je ne sais plus qui a dit ça mais j'adore le dire)”
“A plusieurs dites-vous? J'ai bien quelques fantasmes de temps à autre...”
“Restons sérieux Monsieur Platon. Je ne m'occupe que de bonne rêverie, des rêves de qualité, des songes d'une nuit d'été à la rigueur, bref de ces assemblages subconscients d'images ou d'idées qui...”
“Et ça sert à quoi tout ça docteur? J'ai déjà un métier de rêve, une voiture de rêve, une femme de rêve, des amis de rêve et...”
“Je comprends - encore qu'une femme de rêve soit rarement compatible avec des amis de rêve - toutes ces choses de rêve que vous possédez sont trop réelles et vous ne parvenez pas à vous en détacher pour vivre pleinement vos vrais rêves!”
“Euh... Non docteur, c'est plutôt que toutes ces choses de rêve me coûtent une fortune à l'année et que paradoxalement mon banquier est plutôt du genre réaliste”

“Paradoxal! Vous avez de ces mots! Qui est le spécialiste ici? Et avez-vous songé à changer de banquier?”
“Oh, j'ai un vieux rêve récurrent, je rêve que je l'assassine!”
“C'est une bonne chose Monsieur Platon, une bonne chose. Et combien de fois l'avez-vous déjà assassiné... en rêve bien sûr?”
“Huit ou dix fois, guère plus... il se méfie maintenant vous savez; il m'envoie son assistante, une sacrée garce!”

“Humm... Je vois. Vous jouez au loto Monsieur Platon?”
“Euh... non, pour quoi faire?”
“Parce que - croyez-en ma longue expérience - le 22 et le 43 réussissent bien aux rêveurs de meurtre et que voilà l'occasion rêvée - si je peux me permettre - de solutionner vos problèmes matériels”
“Je vous remercie du conseil, docteur Chimaire. Je n'aurais pas cru que ce serait si facile à régler”
“J'ai tellement l'habitude Monsieur Platon. C'est en effet facile à régler, trois cent cinquante euros” 

Aujourd'hui pas envie...

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré desExercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“. Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.


Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 
 

Aujourd'hui samedi pas envie de vélo... ou alors juste aller rechercher ma voiture chez le garagiste.
14 kilomètres de montagnes russes, le ciel brille, le soleil est bleu, les hérons héronnent au bord des étangs, mes pignons pignonnent et j'ai confiance dans ma nouvelle pompe (voir hier).
Que vingt centimètres mais c'est de la bombe! Une Rocco Zeffirelli ou un nom comme ça.
C'est fou ce que ça fait plaisir de savoir qu'au retour, mes petites fesses vont s'enfoncer dans un siège moelleux.
Dans l'euphorie je freine pour éviter le panneau du garage:
Horaires d'ouverture du Lundi au Vendredi...  
 
 
 
 
 
 

vendredi 20 septembre 2013

Aujourd'hui un outil

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“. Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.


Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 
 
 
 
Aujourd'hui un outil pour ne pas me faire chambrer la prochaine fois que je resterai en rade!
Je cherche un outil ni trop gros ni trop petit, un truc à soi discret mais fiable, pas un machin qui vous lâche après dix coups, pas trop long, 25 centimètres ça serait bien.
Sûr qu'y en a pour toutes les bourses... je veux pas m'endetter, me mettre dans le rouge, la honte.
Je cherche un truc qui me dépanne quand je suis crevé, surtout quand je suis crevé à deux bornes de la maison.
Je cherche une putain... de pompe à vélo
 
 
 
 
 

lundi 16 septembre 2013

Fragile équilibre

 
 
 
J'aime bien être fatigué, ça me repose.
 


Il faut dire que je me fatigue d'un rien et ça m'arrange. Rien qu'à la pensée que la fatigue pourrait m'emporter, je sens comme une profonde lassitude physique et mentale, surtout mentale puisque aussitôt je m'allonge par crainte de fatigue chronique.
Je me souviens trop bien que mon oncle Hubert en souffrait et - persuadé du caractère héréditaire de cette pathologie - je préfère souffrir “en somme” d'un excès de repos plutôt que finir crevé comme lui.


Il était d'Arras - un harassé de naissance comme on dit dans le Sud - garagiste de son métier et je l'ai toujours entendu se plaindre d'être trop souvent sur les rotules tandis qu'Anastazia - son épouse débarquée de Pologne, mais ça j'en ai déjà parlé - était lessivée à force de faire bouillir ses bleus de travail chaque fin de semaine...
Je dois dire aussi que je me repose d'un rien et ça m'arrange. Mais à la pensée que le repos va m'emporter, je sens comme une profonde envie de me fatiguer, contre laquelle je lutte aussitôt par crainte de fatigue chronique.
Vous n'imaginez pas la somme d'efforts que représente la recherche d'un perpétuel équilibre entre ces deux états sans pouvoir dire lequel des deux vous fatigue ou vous repose le plus.


Dès l'école primaire j'ai passé mon temps à chercher cet équilibre qui m'a valu plus d'heures de colle que de bons points. J'entends encore la maîtresse: “Monsieur Flapi... (oui je m'appelle Flapi, et alors?) vous viendrez me voir quand vous aurez pu ouvrir les yeux!
Plus tard j'ai cru avoir trouvé l'équilibre pendant les douze mois passés en Allemagne à servir sous les drapeaux. Je ne saurais dire si j'ai servi à grand chose à part des bières au mess des sous-off mais qu'est-ce qu'on était bien sous les drapeaux, un peu sous les draps et surtout sous les pots...
Puis je suis entré dans la vie active mais avec la ferme intention d'en sortir car c'était l'époque où les gens travaillaient plus uniquement pour travailler plus!


Aujourd'hui j'ai raccroché et... mais je parle, je parle et je sens déjà que ça m'épuise.
Pourtant j'aime bien être fatigué, ça me repose.  

samedi 7 septembre 2013

Le homard endimanché

Publié aux Défis Du Samedi 
 
 
 
 
 
Ce n'est pas le mot 'machie' qui m'inquiétait le plus dans tauromachie mais plutôt 'taureau', alors j'avais choisi Fuego pour inaugurer ma panoplie de matador.
Fuego c'est le teckel de la voisine et je me sentais de taille à l'humilier, armé des fléchettes de mon petit frère en guise de banderilles et engoncé dans mon habit de lumière.
Dans toute carrière artistique il y a des hauts et des bas... les miens étaient en soie rose du plus bel effet mais au premier coup de griffes ils sont tombés en lambeaux sur mes zapatillas, enfin sur mes pataugas. J'aurais jamais cru qu'une saucisse à pattes avait des griffes et qu'elle savait si bien s'en servir.
Je ne parlerai pas de la capote ni de l'épée en plastique mou qui furent plus des ennemis que des alliés dans ce combat inégal et je les abandonnai dès les premières passes.
Durant les passes le matador observe la bête afin de trouver son point faible pour mieux l'occire mais je pourrais jurer que ce jour-là c'est le teckel qui m'observait.


Je sais que vous ne me croirez pas quand je vous dirai que la soie est l'aliment préféré du teckel qui entre alors dans un état second pour ne pas dire troisième!
La belle chaquetilla - les non-initiés appellent ça une veste et c'est bien ça que j'ai pris - était en soie brodée du plus bel effet. Autant dire que je ressemblais à s'y méprendre à un homard doré mais qu'est-ce qu'on est serré au fond de cette veste! J'ai pas eu le temps d'écarter les pinces que Fuego l'a fendue de haut en bas pour en faire deux torchons ridicules. Pour ceux qui l'ignoreraient, le teckel a horreur du homard, surtout du homard endimanché.


Mes valeureux picadors P'tit Louis et Bébert avaient déguerpi depuis longtemps sur leurs vélos.
Restait la culotte, une superbe taleguilla qui vous moule les attributs de si belle manière qu'elle rend impossible toute sortie c'est à dire toute fuite à grandes enjambées. Croyez-moi quand on a dix ans et qu'on est un mâle normalement constitué, on a besoin d'une certaine aisance pour prendre ses jambes à son cou.
Quand je pense que le homard se déplace avec sa queue, j'en étais déjà incapable avec mes jambes, alors...
... alors je suis resté sur place, jambes serrées - les aficionados appellent cette passe une Kikiriki et moi une kiki rikiki - à attendre que la mère Benitez vienne maîtriser son monstre. J'aurais dû me dire qu'avec un nom de famille pareil, j'allais passer un sale quart d'heure.
De cette époque où ma carrière de matador avorta brutalement, je garde la boîte en carton et le gilet, un splendide chaleco également en soie - c'est fou ce que l'Espagne a pu contribuer à la préservation du bombyx du mûrier - qui me sert depuis à nettoyer mes lunettes.


Finalement je n'ai aucun regret d'avoir épargné Fuego... le teckel est teuton et la corrida latine et puis les oreilles et la queue ne sont pas les meilleurs morceaux dans le teckel.