mercredi 31 janvier 2018

Brèves du 31-01-2018



Plus longues... c'est chiant




Ruée chez Intermarché : Après la razzia sur le Nutella, nouvelle razzia sur les couches-culottes
Alors ça n'était donc pas du Nutella !



Etude scientifique : Et si on supprimait le sommeil ?
Une étude à dormir debout



Un smicard travaillera 2,6 millions d'années pour gagner la fortune du français le plus riche
Il est temps de reculer l'âge de départ à la retraite

mardi 30 janvier 2018

Brèves du 30-01-2018


Plus longues... c'est chiant




Volkswagen s'excuse pour avoir forcé des singes à respirer des gaz d'échappement
Après le gaz à effet de cerf, celui à effet de singe



«Oh le salaud !»: Quand un garde du corps d'Emmanuel Macron parle avec le président
Enfin quelqu'un qui sait parler au président de tous les français



Votre titre de transport vous donnera bientôt un accès gratuit aux toilettes des gares
D'ici là, serrez les fesses ou suivrez la ligne jaune

lundi 29 janvier 2018

Là où y'a du chêne...

Publié aux Impromptus Littéraires en conservant le dernier mot de chaque vers du poème d' Antoine-Vincent Arnault "La feuille"



Fine bretelle détachée
brûle ma gorge desséchée
montent mes idées de vaux-rien
y'a du plaisir où y'a du chêne
un tapis moussu en soutien
mêlés son parfum, mon haleine
le trouble souffle en aquilon
sous son jupon je me promène
elle n'est pas morne sa plaine
ni ses mamelons, son vallon
alors c'est sa main qui me mène
pourquoi craindre de l'effrayer
quand elle cramponne la chose
j'ai droit au bouton de sa rose
à la couronne de laurier

Brèves du 29-01-2018


Plus longues... c'est chiant




Paris : La quête à l'église passe au paiement sans contact
contrairement aux prêtres pédophiles avec contact 



Salah  Abdeslam: « J'aimerais juste pour l'avenir être mieux équipé »
Ceinture et bretelles ?



Roubaix : Dieudonné monte sur scène en se faisant passer pour une entreprise de cosmétique
Le gérant de la salle se serait fait induire en vaseline

dimanche 28 janvier 2018

Carnet de déroute

Publié sur le site MilEtUne d'après l'illustration




08H00 et des poussières, beaucoup de poussière blanche.
(Germaine appelle ça de la poudreuse, pourquoi pas de la neige tant qu'on y est ?)
Départ du parking du téléphérique de Chamoni, on peut aussi prononcer le X sauf si on a les lèvres gercées et j'ai les lèvres gercées.
Altitude 1100m indique le panneau. Pas étonnant que j'aie les lèvres gercées.
La balade sera longue, la fille rousse de l'office de tourisme a parlé de 7 heures d'ascension pendant qu'elle vendait des tickets pour le téléphérique à des fainéants endimanchés.

09H00 et toujours cette poussière blanche.
Par moments on passe sous le téléphérique, dans la petite boîte les gens nous font des signes mais on ne peut rien faire pour eux, les pauvres !
Germaine boîte aussi, alors elle fait des pauses et moi des poses pour l'album photo.
On voit bien Chamoni et même notre hôtel et même notre bagnole avec les portes ouvertes... les portes ouvertes ?
Si Germaine ne boitait pas, je lui causerais du pays.

11H30: Germaine s'arrête sur un replat et décide qu'on est arrivés.
Un panneau annonce Plampraz, on peut aussi prononcer le Z sauf si on a les lèvres gercées. J'ai toujours les lèvres gercées et Germaine boîte.
Des gars nous dépassent en courant, ils disent que Germaine a chopé un agacin; il parait qu'on en attrape beaucoup dans le coin.

12H00: Sur mon smartphone je cherche agacin, Larousse me dit que c'est le bourgeon le plus bas d'une branche de vigne et qui ne donne pas de fruit.
Germaine avait besoin d'emmener une branche de vigne ?
Si l'agacin ne donne pas de fruit, "on" a également oublié les sandwiches dans la bagnole.

13H00: ça monte toujours – Larousse ou plutôt la fille rousse de l'office appelle ça du dénivelé – il parait que c'est normal en montagne sauf quand on redescend mais ça s'appelle quand même du dénivelé.
En montagne, on n'a pas besoin de s'encombrer de mots inutiles...

14H00: On aperçoit le sommet du Brévent, les Aiguilles Rouges qu'on nous a décrites ne sont pas rouges. C'est toujours pareil avec les filles rousses des offices de tourisme.
Par endroits ça monte en lacets sauf pour Germaine qui a viré les siens.

16H00: Agacé, je cherche encore agacin sur mon smartphone avant que la batterie ne soit naze: Google dit que c'est une maladie des pieds, une excroissance de chair, on dit echcroichanche quand on a les lèvres gercées.
Germaine ne dit rien, elle souffre de son excroissance en silence, c'est beau et puis 1525m de dénivelé ça vous enlève l'envie de parler.

15H00: Altitude 2525m et des cailloux.
On arrive ! La fille rousse de l'office ne s'était pas trompée sur l'horaire, à croire qu'elle était montée elle-même.
Je pousse un grand cri de victoire et Germaine joue du cor... au pied.
Les gars qui nous ont dépassé en courant trouvent qu'on fait beaucoup de bruit pour rien et que c'est pas l'Annapurna. On aimerait les voir avec des cors aux pieds et l'estomac dans les talons !

15H10: Justement on est devant le restaurant "Le panoramique".
On va devoir choisir entre payer 32,50€ pour redescendre en téléphérique ou une tartiflette à 25€.

15H15: On fait nos fonds de poches de sac à dos; "on" a oublié le fric à l'hôtel.

15H30: Germaine est un peu lourde sur mes épaules mais comme nous avait dit la fille rousse de l'office ça descend sur 1525m de dénivelé.
Germaine dit que sur mes épaules la vue sur le glacier est superbe et qu'on devrait arriver avant la nuit.
On passe sous le téléphérique, dans la petite boîte les gens nous font des signes mais ils ne peuvent rien faire pour nous, les riches !
20H30: On arrive à la bagnole, enfin... là où on avait laissé la bagnole

Brèves du 28-01-2018


Plus longues... c'est chiant





Emmanuel Macron : « Brigitte est le visage de la modernité »
Il est temps qu'il profite de la gratuité complète pour les lunettes



Sciences : L'heure de la fin du monde est désormais connue
Au lieu de régler vos successions, réglez vos montres



Le ministre Gérald Darmanin est visé par une enquête préliminaire pour viol
si dans le viol il y avait des préliminaires...ça se saurait

samedi 27 janvier 2018

Brèves du 27-01-2018



Plus longues... c'est chiant




Trump voulait un Van Gogh, le musée Guggenheim lui propose des toilettes en or
Une vanne gogues, c'est pas mal non plus



Arabie Saoudite : 12 chameaux disqualifiés d'un concours de beauté pour avoir reçu des injections de Botox
qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour être élu big boss



Les dispositifs silencieux sont désormais autorisés pour la chasse
Chasseur-Gibier : dialogue de sourds

Historia del vinagre

Publié aux Défis du samedi, un défi aux aromes de Xérès



Il y a bien longtemps au sud de la Jalousie dans les méandres du Guadalquivir qui vire un coup à droite un coup à gauche, un vieux et noble vigneron nommé Palomino Xérès de la Frontera y Villaverde del Rio y Juan del Barapute – Jerez pour les intimes – rencontra lors de la fête des vendanges une "buena chica" aux yeux de velours, la belle Maria de Cadix de la belle province de Chica-Chica-Chic-Aye-Aye-Aye.
Il fallait la voir dans la cuve en tenue folklorique fouler la récolte de ses jolis pieds nus avec son beau sourire et son air engageant.
Jerez la trouva belle puisqu'elle l'était et qu'il n'avait pas les deux yeux dans le même sabot; aussi lui fit-il rapido-presto visiter ses chais de vin blanc car il n'existe pas d'estampes japonaises en Jalousie.
Il l'emmena donc à sa bodega où elle put constater ses beaux dégâts de visu mais "qu'importe le flacon" lui dit-elle – conquise tas d'or – on va se marida car je ne veux pas d'un amant et connaissant la musique elle ajouta Chica-Chica-Chic-Aye-Aye-Aye !
Jerez y mit deux conditions : "Tu cesseras ces Chica-Chica-Chic-Aye-Aye-Aye qui encombrent le récit et tu m'appelleras Mon sherry en toute circonstance" et c'est ce qu'elle fit car les circonstances ne manquaient pas en Jalousie.

Ayant convolé – surtout par avion – en justes noces aux quatre coins de la planète il fallut se résoudre à regagner la bodega.
Mais après six mois de fût, Jerez (dit Mon sherry) fut surpris quand la bise andalouse fut venue de constater que son vin avait tourné au vinaigre; il en fut amer, d'humeur noire limite balsamique et Maria en fut de même car elle faisait tout comme son sherry.
En Jalousie les langues vont bon train et Jerez accusa aussitôt son proche voisin – un certain Pedro y Dario Moreno ya Mustapha y BrigitteBardo – d'avoir gâté sa récolte en leur absence.
Il faut dire que Pedro lorgnait depuis longtemps sur Maria et avait vu ce mariage d'un mauvais oeil car à force de lorgner il en avait perdu un comme bien des hommes de Jalousie.

Par une nuit plus noire que les autres limite balsamique, Jerez organisa une expédition punitive sur les terres de son ennemi Pedro qui ne dormait que d'un oeil mais le mauvais.
Il lui perça ses cent fûts et s'en fut dans la nuit noire limite balsamique.

De retour à sa bodega il trouva la belle Maria en extase devant un gaspacho copieusement arrosé de leur vinaigre; "Vois cette couleur ambrée presque noire Mon sherry, goûte-moi cet arôme puissant et boisé Mon sherry, c'est une tuerie Mon sherry !" dit-elle en se pâmant.
Jerez – dit et redit Mon sherry – goûta, eut-il le temps de dire "What else ?" et se pâma lui aussi car il le valait bien.
Une fois dépâmés ils décidèrent d'appeler ce truc le vinaigre by Palomino Xérès de la Frontera y Villaverde del Rio y Juan del Barapute ou plus simplement le vinaigre de Xérès afin que l'appellation rentre sur les étiquettes des bouteilles... et ça rentra.
L'argent aussi rentra, ils firent fortune en pesetas et eurent beaucoup de niños et aussi de niñas pour respecter la parité et c'est tout.


vendredi 26 janvier 2018

Brèves du 26-01-2018


Plus longues... c'est chiant





Soins dentaires : Une couronne coûte 200€ plus cher à Paris qu'à Nîmes
et encore, Paris c'est la petite couronne



Russie : Un chasseur accidentellement tué par son chien
mais que font les lapins ?



En Ecosse des voitures stationnent depuis 15 ans au même endroit
pour économiser le carburant

jeudi 25 janvier 2018

Brèves du 25-01-2018



Plus longues... c'est chiant





Croquer une batterie d'iPhone peut la faire exploser
ne pas confondre smartphone et smarties



Actualités : Prisons, inondations
mais que fait la Garde des Seaux ?



Crues : Dans le Doubs on a vu des gens en kayak dans les rues
dans le Doubs, abstiens-toi

mercredi 24 janvier 2018

Brèves du 24-01-2018



Plus longues... c'est chiant




Marseille : Un chirurgien avait oublié un gant et 5 compresses dans le ventre de sa patiente
On devrait leur apprendre à ranger leur chambre stérile



Lyon : Un unijambiste sans permis sème la police à contresens sur l'autoroute
Bon pied, bon œil



Facebook invente une unité de temps : le Flick
comme si on n'était pas assez flickés comme ça

mardi 23 janvier 2018

Une araignée au plafond


Publié sur MilEtUne d'après l'illustration




"Dites-moi, qu'est-ce qui vous amène ?"
"Le 18, docteur"
"18 de tension ? Vous êtes en hyper..."
"Non docteur, le bus 18"
"Ah... et quoi d'autre ?"
"Rien que le 18, c'est direct depuis chez moi jusqu'à votre porte mais je suis ici parce que ma femme trouve que j'ai une araignée au plafond"
"Parlons de ce plafond, il est à quelle hauteur ?"
"1.70 m docteur"
"C'est un peu bas... et vous mesurez ?"
"Je viens de vous le dire, je mesure 1.70 m docteur"
"Je vois... vous n'avez pas l'intention de grandir ?"
"Pas en hauteur en tout cas"
"C'est une bonne décision, sinon vous allez vous courber et vous reviendrez me voir pour des problèmes de dos"
"Mais pour l'araignée, docteur ?"
"Avez-vous seulement cherché à connaître ses origines, ses motivations, ses états d'âme ?"
"C'est à dire que je suis mal placé pour lui parler, c'est surtout ma femme qui a des états d'âme et qui m'en parle"
"Et elle vous en parle en bien ou en mal ?"
"Je dirai que c'est en mal alors que je la supporte bien"
"C'est déjà ça si vous supportez bien votre femme"
"Euh... non docteur, je dis que je supporte l'araignée; ma femme je ne peux pas la voir... ni l'araignée d'ailleurs"
"Je comprends mal... vous préférez l'araignée ou votre femme ?"
"Euh... vous pensez que je devrais choisir ? Je crains de ne pas avoir le choix avec Germaine"
"On a toujours le choix, vous pourriez la chasser d'un revers de main et puis l'écraser d'un coup de talon ou bien..."
"On voit que vous ne connaissez pas Germaine, et puis il y a eu ce contrat entre nous"
"Si vous avez un contrat avec une araignée, il faudrait vous adresser à la SPA"
"Euh... c'est à dire que pour aller à la SPA j'ai deux changements alors que pour venir chez vous c'est..."
"Je sais, le 18... comme votre tension"
"Ah ? J'ai 18 de tension, docteur ?"
"C'est ce que vous m'avez dit, non ?"
"Euh... d'habitude c'est le médecin qui fournit la tension"
"Vous savez, les habitudes c'est comme les araignées, on croit que c'est installé et puis ça disparaît au gré de ce qui vous passe par la tête"
"La mienne docteur elle est toujours là, enfin c'est ce que dit Germaine"
"Vous avez songé à faire le ménage ?"
"Le ménage c'est chasse gardée, c'est le domaine de compétences de Germaine, une spécialité, une vocation voyez-vous, elle ne me permettra pas de..."
"Je veux dire faire le ménage dans votre tête"
"Ca existe les shampoings anti-aranéides ?"
"Je parle plutôt d'une introspection, d'un examen de conscience. Vous rêvez souvent ?"
"Oh oui! Toujours le même rêve, je suis Spiderman!"
"Je vois... et Germaine c'est Mary Jane"
"Euh... en moins glamour... en moins tout"
"J'ai compris... en fait vous êtes en train de faire un transfert amoureux, vous vous détachez de Germaine pour entamer une relation avec cette araignée; d'ailleurs il va falloir la nommer, lui trouver un petit nom, une identité propre"
"J'avais déjà pensé à Godzilla ou Tarentula"

(Soupir... le médecin jette un coup d'oeil à la fenêtre)
"On va arrêter là pour aujourd'hui. Je crois que votre 18 va décoller"
"Alors je file, docteur... avant de faire un AVC !"





Brèves du 23-01-2018



Plus longues... c'est chiant




Précautions contre les vers : un ténia de près de 2 mètres attrapé après avoir mangé des sushis
ce que j'aime dans le haïku c'est qu'on ne fait pas de vers de 6 pieds de long
(haïku : petit poème japonais)



Déchets solides : La Chine ferme sa poubelle, panique des pays riches
depuis le temps qu'on arrive à pied par la Chine (contrepèterie)



Le Mans : un SDF menace des agents du tramway avec une fourchette
et leur cul c'est du poulet ?

lundi 22 janvier 2018

J'ai fait le tour de nous

Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème "Faire le tour de soi"



L'autre soir comme je reçois un vieil ami dans ma nouvelle propriété, il me demande s'il peut faire le tour du propriétaire...
Je me retourne – ce qui correspond déjà à un demi-tour de moi – pour lui répondre que ça va de soi lorsqu'on ne s'est pas vus depuis longtemps.
Il me dit "Par où on commence ?"
J'avais déjà fait la moitié du boulot, donc je termine mon tour sur moi-même comme chacun fait pour soi et je lui dis :"Alors, qu'est-ce que t'en dis ?"
En riant il me répond :"J'ai encore rien vu", alors je refais un tour sur moi-même mais plus lentement et dans l'autre sens.
Je réalise que tourner sur soi-même ça n'a pas de sens, ça n'a même aucun sens à part peut-être pour un derviche, ce danseur musulman d'un mouvement qu'on appelle Memlevis (c'est vrai, même les vis tournent)

Mon vieil ami me regarde avec un petit rictus méfiant. "Tu cherches à me jouer un tour" dit-il "ou bien tu me caches quelque chose ?"
Je ne vois pas quelle facette de moi j'aurais bien pu lui cacher en tournant lentement; je lui proposerais bien de tourner autour de moi à son propre rythme ce qui ne changerait rien pour lui mais il se dirige délibérément vers le fond du jardin et dit :"T'as toujours ta poule de luxe ?"
Alors qu'on approche du poulailler, ce qui n'est pas une fin en soi je me demande bien dans mon for intérieur qui a pu lui apprendre que j'ai largué Germaine.
"T'en as une nouvelle" s'exclame t-il, ce à quoi je réponds machinalement "c'est une soie, on a toujours besoin d'une petite soie chez soi" en prenant ma soie contre moi.
Il est déjà reparti vers la maison : "Bon, on se le termine ce tour ?"
Je ne me souvenais pas en avoir commencé un autre mais on ne refuse rien à un vieil ami, alors je tourne.
Tourner sur soi avec une soie est un plaisir inconcevable – pourvu qu'elle soit douce – pour quiconque ne l'a jamais expérimenté.
Mon ami fronce les sourcils : "T'aurais pas des racines derviches par hasard ?"
Je lui réponds que j'ai des tas de racines au jardin, de l'ail et même des aulx, des panais, des salsifis mais pas de derviches.
Il rit encore : "T'as plus d'un tour dans son sac, toi"
Je n'ai pas de sac à tour non plus, l'important étant de rester maître de soi en toute circonstance, je prends sur moi et décide de faire le tour de mon vieil ami ce qui en soi n'a rien d'original quand on s'est perdus de vue.
Il a bien changé, il a bigrement changé, moins blond, plus gros limite bouffi.
Et le voilà qui se fâche, qui s'emporte, soi-disant que je le regarde d'un air critique... que je le déçois, et blablabla.
Finalement il est plus fragile que je le pensais; on s'assoit – moi avec ma soie et lui avec son quant-à-soi – j'essaie de le raisonner : "La confiance en soi c'est essentiel tu sais, c'est important l'ego".
"Jouer aux Legos ne changera rien !" m'assène t-il en se retournant.
Je le raccompagne ou plutôt je le rattrape au portail : "Tu me déçois François"
Il se retourne encore – il avait des tours de retard sur moi – il est furax : "Moi c'est Manu !"
Finalement, chacun chez soi c'est pas mal non plus...



Brèves du 22-01-2018



Plus longues... c'est chiant




Mort de Paul Bocuse
la poularde demi-deuil remet le couvert



Cannabis : Remplacer les peines de prison par des amendes
on sait que les amandes sécurisent la Santé



Russie : Les policiers cherchent des armes, ils trouvent un crocodile
des armes de crocodile

dimanche 21 janvier 2018

Brèves du 21-01-2018



Plus longues... c'est chiant




Forum économique : Trump rencontrera May à Davos
ou il rencontrera Davos en May... il hésite encore



Suisse : Méfiez-vous de l'arnaque du « café-pipe »
Un café arrosé ?



Santé : Nos micro-ondes polluent presque autant que nos voitures
mais ils n'ont qu'une portière

samedi 20 janvier 2018

Brèves du 20-01-2018



Plus longues... c'est chiant




Pyrénées-Orientales : Un mystérieux cercueil vide au bord de la route
Le type roulait à tombeau ouvert ?



Un label « Eglise Verte » pour favoriser la conversion écologique des communautés
Non à l'abattage des troncs !



Air France va recruter des pilotes de lignes à partir du bac
et des pêcheurs à partir du bord

Lauren Bancale

Publié aux Défis Du Samedi sur une idée de wagon







"Le roi des trains, le train des rois" disait le dépliant en papier glacé de La Compagnie des Wagons-lits que Germaine me tendit d'une main tremblante.
Alors on l'a déplié comme on déplie une carte au trésor à Kho Lanta... Vienne, Bucarest, Istambul.
A la page des tarifs on a fait marche arrière pour revenir prudemment à la page Vienne.

Germaine se pâmait déjà, elle se voyait en peignoir brodé au sceau de la Compagnie, se glissant dans des draps de soie; moi je lorgnais sur les sanitaires en argent et les couverts en marbre ou le contraire...
Elle devait m'imaginer en Sean Connerie et moi je voyais Germaine en Lauren Bancale à cause du roulis et du tangage; elle aurait la nausée – comme d'habitude – peut-être irait-elle vomir son caviar après quoi on retournerait s'empiffrer une collation trois étoiles au Michelin.

Trois jours plus tard on était sur le quai avec notre petite valise devant la locomotive mais au XXIème siècle on doit dire motrice; les gens de La Compagnie en avaient mis deux, une à chaque bout sans doute pour sécuriser l'aller-retour.
Je n'ai pas vraiment réalisé lorsqu'un technicien nous a dit qu'une "motrice de TGV ça tire à 300 km/heure"...
A peine franchi le marchepied de notre wagon-lit j'ai dû me séparer de mes baskets et louer 150 euros une paire de souliers vernis trop petits pour moi; ici La Compagnie ne plaisante pas avec le "dressing code"... par contre le décolleté plongeant de Germaine ne semblait déranger personne.
C'est fou ce qu'il y a comme petit personnel dans ces train mythiques, et que des hommes!
Germaine avait bien vite investi notre cabine et s'était balancée sur le lit en déclamant "Ah... voir Vienne et mourir !"
"On dit Venise, ma bichette... pas Vienne" fis-je remarquer.
"L'Isère n'est quand même pas très loin de l'Italie" rétorqua t-elle avant que j'explique qu'on allait à Vienne en Autriche.
Elle parut sidérée... d'autant plus qu'un steward nous apportait deux coupes de mousseux ou de champagne qu'on siffla en même temps que la loco... motrice.
L'Orient-Express s'ébranlait et moi aussi car le mouvement si sensuellement décrit par Agatha Christie me mit aussitôt des frénésies au creux des reins.
Comme j'allais me mettre en tenue adéquate à la salle de bains, Germaine poussa un cri terrible : "Y'a pas d'wifi ! "
Non, il n'y avait pas de wifi, pas d'internet, pas d'amis ni de followers, pas de copines à qui envoyer des selfies de nos ébats sur rail !
Je tentai de la calmer : "Tu devrais aller à la salle de bains, ma bichette... c'est que du marbre comme chez Leroy-Merlin et des robinets en or avec un lavabo encastré"
En effet Germaine s'encastra comme elle put entre le lavabo encastré et la porte qu'elle finit par refermer sur elle comme une huître.
"Une motrice de TGV ça tire à 300 km/heure..." avait dit le spécialiste locomoteur; c'est vrai qu'elle tirait vite, peut-être un peu trop à mon goût.

J'avais dû dormir longtemps et c'est le steward qui me réveilla avec deux autres coupes de mousseux ou de champagne en m'annonçant que le service de restauration touchait à sa fin.
Je tambourinai à la porte du cabinet de toilettes.
"Je suis bientôt prête ! " bougonna Germaine que j'imaginais compactée, sandwichée dans l'étroit habitacle.
Soudain, dans un éclair je crus lire "Stuttgart" par la fenêtre ! Non, ce n'était possible, pas déjà.
La porte s'ouvrit... Germaine était effectivement comprimée mais dans ce fourreau en lamé qu'elle portait pour le mariage de mon oncle Hubert au siècle dernier.
Elle avait dressé ses cheveux en choucroute avec un petit air Lady Gaga plus que Lauren Bacall, bref elle était désirable comme on peut l'être quand le dîner vous est passé sous le nez et que le train file vers Vienne à la vitesse du son...
Je la poussais déjà sur le lit quand des haut-parleurs grésillèrent dans le couloir, un grésillement d'une époque révolue – inspiration Orient-Express – suivi d'une annonce des plus actuelles : "Mesdames, Messieurs, nous arrivons à destination dans quelques instants"
Germaine me claqua un gros baiser, me laissant déconfit sur le lit :" Et voilà, je suis fin prête pour aller danser !"
"Pour aller danser où çà ?"
"Et bien à Vienne... on est bien à Vienne, non ?"
J'ai pris la valise, récupéré mes baskets; j'allais avoir l'air malin à danser les valses viennoises en baskets !
"A nous, Beau Danube bleu" lança Germaine en descendant le marchepied.

Une heure plus tard nous franchissions majestueusement la porte des urgences de l'hôpital Semmelweis-Ignaz-Frauenklinik – recommandé par le Petit Futé – moi en baskets et Germaine à cloche pied.
Comme il est compliqué de danser la valse avec une double fracture tibia-péroné, nous avons été rapatriés le lendemain en avion sanitaire.
L'avion sanitaire c'est moins raffiné qu'un "sleeping" en Orient-Express mais au moins le plateau repas est assuré et le personnel est féminin...



vendredi 19 janvier 2018

Brèves du 19-01-2018



Plus longues... c'est chiant




Test cognitif de Trump : Score maximal : Il reconnaît un chameau et dessine une horloge
Il reconnaît aussi les chats et les chattes



Béziers : Le funérarium se trompe et présente le mauvais défunt à la famille
Errare funerarium est



Paris : Des offrandes en paiement sans contact à l'église St François de Molitor
Les troncs du Seigneur sont devenus impénétrables

jeudi 18 janvier 2018

Du faisan ?

Publié sur le site MilEtUne d'après le tableau d'August Macke




Le vendredi c'était pour moi le jour du poisson mais depuis Germaine c'est le jour du lèche-vitrine, enfin elle... pas moi. Moi je gère les comptes vu qu'elle ne se contente pas de lécher les vitrines, ça serait trop simple.
"J'arrive tout droit de la rue de Rivoli" me lance t-elle – échevelée, le chapeau de travers et encombrée de cartons à chapeaux – "quelle expédition !"
"Rivoli" dis-je "alors ça n'a pas changé... Napoléon disait déjà ça en 1797. Tu as dû croiser des autrichiens"
Germaine abandonne ses cartons : "Pourquoi des autrichiens ? J'ai surtout vu des asiatiques et quelques femmes du monde comme moi... "
Je jette un coup d'oeil aux cartons d'une femme du monde : "Et il y en a combien aujourd'hui ?"
"Je n'ai pas compté mon cher, vous savez bien que j'y vais au feeling, au coup de coeur et puis j'ai mes chouchous... vous avez entendu parler de Caroll "
Je m'interroge : "Carole Dugenou... la concierge ?"
Elle voit rouge : "Mais non ! Caroll, la boutique Caroll ! Tu imagines la concierge avec un chapeau ?"
On vient de passer au tutoiement, signe d'agacement.
Oui, j'imagine très bien la concierge avec un bibi. Depuis quand les boutiques de mode seraient-elles interdites aux concierges ?
Germaine reprend : "Aujourd'hui j'ai sacrifié à Zadig et Voltaire"

C'est le mot sacrifier qui me fait peur, ce sont des mots comme ça que j'associe à faillite, banqueroute, échafaud...
Je m'interroge encore : "Zadig de Voltaire ? Tu t'intéresses aux philosophes des Lumières maintenant ?"
Germaine s'affale sur une chaise : "Qu'est-ce que tu m'embrouilles avec tes philosophes des lumières ? J'ai assez de soucis pour m'habiller décemment sans aller courir les marchands de luminaires"
Elle fronce les sourcils et ajoute : "Au fait, pourquoi ça ? T'aurais pas cassé mon lustre à pampilles ou un halogène avec tes expériences à la noix ?"
D'habitude elle emploie des termes plus crus pour mes expériences à la noix, mais je ne relève pas et je ne les rapporterai pas ici (n'insistez pas), Germaine n'a jamais rien compris à mon art du bricolage.
Son dernier bibi est impressionnant, j'ose une question sur sa plume : "C'est du faisan ?"
Germaine a son regard noir : "Du faisan ? Je ne fréquente pas les escrocs, Monsieur. C'est un achat tout à fait légitime, accompagné d'ailleurs d'un certificat d'authenticité "
Je me racle la gorge : "Je parlais de l'animal à qui on a arraché cette plume" et je montre du doigt la penne authentifiée du malheureux volatile.

Inutile de relancer la polémique sur sa folle lubie pour les plumes; son dressing ressemble aujourd'hui à une volière et je m'attends à tout instant à y entendre caqueter une poule ... sans parler de Germaine.
Passons au sujet épineux : "Et il y en a pour combien de tout ça ?"
Germaine, évasive : "Une grosse demi-heure"
"Une grosse demi-heure, quoi ?"
"Une demi-heure pour tout ranger"
Je déclare forfait, il est temps que j'aille prendre l'air : "Ce n'était pas ma question"