lundi 16 août 2010

Moulis de cûres (ou coulis de mûres)





Heureusement qu'il existe aux Défis Du Samedi des mots comme drageonner, ébousiner, houssiner ou licher pour expliquer clairement comment fonctionnent tous ces ustensiles compliqués.
 
La crapouilleuse queute avec des gémissements terribles à chaque tour de manigance mais j'ai bien l'intention de croupionner ces trois kilos de mûres ramassés au prix de sanglantes estafilades et de piqures douloureuses!

J'aurais peut-être dû les faire cuire un peu avant... alors je vide la crapouilleuse dans une grande torniole, la torniole d'autrefois où ma grand-mère faisait godronner ses cagouilles.
J'ai choisi thermouchat quatre sur la canebière à addiction, je choisis toujours thermouchat quatre car j'ai toujours peur qu'à thermouchat trois ou cinq ça soit pas assez ou trop cuit... de toute façon c'est pas écrit "feu doux" ou "feu vif" sur cette canebière, surement à cause qu'elle est à addiction et pas à vocalise.
Je vais laisser mijoter quelque temps, le temps de ranger la crapouilleuse et de sortir le loupiot qui conviendra mieux; j'aime bien le loupiot car c'est facile à paloter: suffit de brancher la prise et ça vous loupiotte les fruits en rien de temps, d'ailleurs j'ai pas toujours le temps de débrancher que ça fait déjà de la bouillie.

Le plus long c'est pour nettoyer le loupiot avec une petite maligne en nylon qu'il faut folichonner dans chaque petit trou du tapin sans en oublier un seul! En général je fais ça le samedi  et un peu le dimanche aussi après quoi je n'ai plus qu'à nettoyer la maligne avec une grosse que j'essuie avec une petite.
Assez d'explications, j'estime que ça a bien mijoté et je retourne la torniole sur le loupiot en tirant la langue de plaisir; ça commence à vétiller bon.
Je referme le couvercle du loupiot histoire de ne pas moucheter le plafond et, gardant un oeil sur l'horloge je vais brancher et débrancher la prise en essayant de pas me faire avoir comme la dernière fois.
Clic!  Vrooom!  Clac!
Yes! Je suis pas peu fier du résultat: ça ressemble vraiment à des mûres écrasées et pas à du jus de roti.
Reste à faire cuire de nouveau avec du sucre... Cinq cent grammes.
Facile! Je sors la souricière graduée à cent grammes que je remplis cinq fois côté sucre; à quatre cent quatre vingt dix grammes, elle commence à couiner, alors j'arrête.
La torniole n'attend plus que je mélange les mûres loupiottées et le sucre; j'ajoute une tambouille à soupe de citron pour faire comme y disent et c'est reparti sur la canebière thermouchat quatre comme d'hab!


J'ai urgé le mirliton sur dix minutes par prudence... j'ai trop souvent suivi mon instinct sur le temps de cuisson et piqué des crises de nerfs ou japonné des aigreurs d'estomac.
Vous pouvez pas savoir comme je suis fier! Dans dix minutes, quand la bouscule du mirliton aura tinté, j'aurai réussi le coulis de mûres du siècle... enfin de l'année.
J'ai tout mon temps pour choisir le récipient final: une termite d'un litre ou deux barnums d'un demi-litre?
Les barnums c'est plus pratique mais comme j'en ai qu'un je mettrai le reste dans les petites machettes que ma grand-mère utilisait pour tarmacadamiser la mayonnaise.     
Et s'il en reste, le gourmand que je suis n'attendra pas que ça soit refroidi pour se bolchéviser l'excédent.

Au fait, ne m'écrivez pas! Je ne donne jamais mes recettes.
Par contre si quelqu'un a une astuce pour nettoyer les loupiots, je suis preneur. 
 
 

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