samedi 16 mai 2015

La pendule pour les Nuls


Publié sur le site MilEtUne d'après le mot imposé Remontoir et la photo suivante








En France, dès 1890, les travailleurs-manifestants du 1er mai ont pris l'habitude de défiler sur les Champs-Elysées de Paris en portant à la boutonnière un triangle rouge.

Ceux qui ne peuvent se rendre sur les Champs-Elysées de Paris défilent quand même ailleurs en portant à la boutonnière ce même triangle rouge.

Depuis l'invention de la géométrie euclidienne, tous les triangles rouges ou de n'importe quelle couleur ont cette particularité d'avoir trois sommets. Dans le cas contraire ce ne sont pas des triangles même s'ils sont rouges.

Ceux qui ne possèdent pas de boutonnière sont libres de défiler ou pas, les retoucheuses-fileuses étant absentes pour cause de défilé; dans tous les cas on défile pour la même cause.

Toutes les catégories sociales de travailleurs-manifestants peuvent défiler, de la plus humble à la plus huppée comme les modistes.

On notera que les modistes défilent aussi à la sainte Catherine mais ça les regarde...



L'instauration de la journée de travail de 8 heures au lieu de 10 ou 12 a permis de diviser la journée en trois parties: 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisirs, ce qui rentre à la minute près dans une journée de 24 heures et permet donc de recommencer le lendemain à la même heure (sauf si l'on est en retard).

Les notions d'heure et de retard nécessitent quelques explications:

La journée de 24 heures a été inventée mais on ne sait plus par qui ni surtout quand.

Par contre on sait précisément que depuis 1659, Huygens a chié une pendule à oscillation naturelle tout à fait intéressante même si elle s'arrête au bout d'un moment.

Dans les moments où elle fonctionne, elle permet de mesurer les heures aussi bien de travail que de sommeil que de loisirs qui durent chacune une heure, même si les heures de sommeil sont moins faciles à mesurer puisqu'on dort.

Si l'on a du mal à dormir, les heures dites de sommeil sont plus longues et c'est normal car elles grignotent sur les heures de travail ou de loisirs.

L'horloge fonctionne au moyen de poids - c'est le poids des ans - qui descendent sous leur propre poids d'où leur nom de poids.

Qu'elle soit tressée, paraffinée, torsadée, en boyau ou en chanvre, la corde qui retient le poids s'arrête elle aussi au bout d'un moment.

A bout de corde, les poids s'arrêtent. Dans le cas contraire, la corde est dite élastique.

C'est la fin de la descente qui correspond à la remontée de bretelles de celui qui aura oublié de remonter la pendule.

Le préposé au remontage - généralement l'aïeul car il a plus de loisirs et de bretelles - dispose d'un remontoir en forme de clef-papillon ou de manivelle.

Une fois par semaine à heure fixe - appelée heure de remontage - l'aïeul est sensé remonter les poids de la pendule jusqu'à un certain point en tournant la clef dans les deux sens jusqu'à trouver le sens qui fonctionne le mieux: c'est le bon sens.

Il tourne la clef jusqu'à ne plus pouvoir la tourner mais s'il tourne pendant plus d'une heure, on en conclura que le ressort est cassé. Seul l'aïeul est habilité à faire la réparation, celle-ci n'étant pas du ressort des autres.

En dernier ressort, on s'évitera de chercher midi à quatorze heures en contactant un horloger-réparateur mais pas le 1er mai.

La pendule comtoise d'origine jurassienne - et non pas jurassique - est en forme de cercueil posé à la verticale; les poids ne fonctionnent pas à l'horizontale car on a essayé et ça ne marche pas.

Les mécanismes sont traditionnellement distribués partout en France par des colporteurs. On notera que les colporteurs comme tous les travailleurs-manifestants ne colportent pas le 1er mai, quelle que soit l'année.

De nos jours il existe des machines qu'on appelle machines à remonter le temps mais qu'on voit surtout dans les films de science-friction (la friction est le nom moderne du remontage de bretelles).



Enfin, “Remettre les pendules à l'heure” signifie faire une mise au point afin que les choses soient claires pour tout le monde... j'espère que c'est le cas.

2 commentaires:

  1. C'est d'une limpidité qu'on croirait une clepsydre, même si elle a fait son temps...

    RépondreSupprimer
  2. Qu'importe la clepsydre pourvu qu'on ait l'ivresse, Walrus

    RépondreSupprimer