lundi 4 septembre 2017

Les repères maritimes

Ça paraissait pourtant simple (suite publiée aux Impromptus Littéraires)



Ça paraissait pourtant simple, après nos péripéties pour récupérer l'appartement du beau-frère des Neymar mais il avait fallu que Germaine complique nos vacances; ça n'est quand même pas moi qui avais insisté pour faire cette sortie en mer au large de Brest malgré un vent panaché Force 4 à pas pouvoir se cramponner aux barreaux de l'échelle de Beaufort!

J'avais bien précisé à Germaine qu'en cas d'avarie grave elle devrait nager sans s'occuper de moi en gardant à sa gauche le phare du Petit Minou qui est au Nord et qui possède un secteur rouge signalant le plateau des Fillettes – comme disent les pêcheurs du coin en rigolant: Le Minou rougit quand il couvre les Fillettes, c'est facile à retenir, non ? – tout en gardant à sa droite le phare du Portzic qui fait face à la pointe des Espagnols – ne pas confondre avec le phare de Trafalgar qui est dans la baie de Cadix qui a des yeux de velours – et qui a un feu principal à secteur avec deux occultations et une périodicité de dix secondes – deux fois cinq – ainsi que deux feux scintillants blanc directionnels – l'un continu et l'autre avec six scintillations selon qu'elle barboterait au nord ou au sud du chenal, pas du cheval – et j'avais même ajouté pour la rassurer que le phare était automatisé et pas alimenté à l'huile végétale de grande surface comme on l'avait lu sur une notice pourrie datant de la Révolution et que de toute façon le point de mire c'était la Maison de l'Océan où le plateau de fruits de mer est une tuerie, une boucherie... enfin, plutôt une poissonnerie et qu'enfin elle évite de laisser tremper MA carte Gold trop longtemps à la baille à cause de la corrosion.

Ça paraissait pourtant simple et voilà qu'au moment délicat où j'embarque sur la dernière chaloupe, Madame me balance à la figure au risque de me faire tomber qu'elle ne sait pas nager...

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