Publié au Défi Du Samedi sur le thème de la dissection
« Voilà. Vous savez tout Docteur. Alors voyez-vous de quoi il s'agit ? »
Le docteur transpirait abondamment ; il fixait un point sur le mur derrière moi et dit « Je crains de devoir ouvrir »
« Euh. Ouvrir ? C'est grave à ce point ? »
Il renifla « Vous ne sentez pas déjà l'odeur ? »
Je reniflai à mon tour « Quelle odeur ? »
« C'est normal » dit-il «les gens finissent par s'habituer mais le mal progresse et si on ne fait rien ... »
Je me résignai «Ouvrir oui, mais de quelle manière? »
« Voyez-vous j'ai un confrère qui se contente d'entrouvrir mais ça ne sert à rien. Moi j'ouvre en grand afin d'y voir clair »
Je transpirais à mon tour « Et il faudrait faire ça quand ? »
« Maintenant … je vais le faire sans tarder »
Je tentai de gagner du temps « C'est que Germaine attend dans la voiture »
Il sourit «C'est l'affaire de dix minutes. Pensez-vous qu'elle aura le courage d'attendre dix minutes ? »
« Oui, Docteur mais normalement il y a une liste d'attente»
« Pourquoi attendre ? » s'étonna t-il « vous voulez aggraver la situation ? »
Je ne voulais rien aggraver du tout.
Comme il se levait de son
fauteuil je cherchai sur le fouillis du bureau quelque scalpel,
quelques écarteurs ou un de ces instruments de torture qui vous fait
fuir à toutes jambes.
Le docteur alla droit vers la fenêtre et l'ouvrit en grand puis se tourna vers moi avec un soupir d'aise « Voilà. Il était grand temps d'aérer »
J'étais pâle comme un cadavre et je crois avoir entendu le bruit de ma chute en tombant.
il était temps d'opérer
RépondreSupprimerça permet aussi d'y voir plus clair !
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