lundi 5 octobre 2009

Bac de noeuds


publié sur Les Impromptus Littéraires le 5-10-09



Quand tout fut essoré, compressé, tortillé
j'ai vidé la bassine, étendu tous les draps,
extirpant une à une d'un énorme fatras
les voiles immaculées des bateaux de Morphée.

Et au creux du vieux zinc comme au fond d'une cale
j'ai trouvé des trésors, des gouttes de rosée
un bisou de maman posé sur l'oreiller,
comme un ruban soyeux, cordon ombilical.

Un truc un peu sucré qu'un gourmand endormi
avait abandonné, bonbon ou sucrerie,
et que ni mon Ariel ni la Mère Denis
combinant leurs efforts n'avaient anéanti.

Il y avait aussi le sable de la grève,
des grains de souvenir aux effluves marines
de ceux qui sont censés enrayer la machine
et qui sont encore là pour prolonger le rêve;
et un bout de papier impromptu, arraché
d'un texte que j'avais prévu de publier.

Je n'aurais jamais cru trouver tant de trésors
tant de cheveux ténus et de marques d'amour;
je m'en vais surveiller le philtre et la vie d'ange
avant que j'y retrouve un jour un truc étrange,
un morceau d'abat-jour, la courroie du tambour
le dentier du pépé, la dent du dinosaure... 

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