samedi 7 mai 2011

Ah que piano

 
Publié sur le site Mille-et-Une
 
 







"Refile moi un calva, Marcel, cette histoire m'a coupé les pattes."
"On en a rien à foutre mon vieux, personne connaissait ce type dans l'canton."
"Quand même Marcel... depuis des semaines qu'y sortait d'chez lui sans jamais une égratignure ni un pli à son falzard, et vlan !!"
"Ben ouais, c'est la vie mon vieux: t'as tout pour être peinard, une belle gueule, du boulot et pis y a un piano qui t'arrive sur la tronche sans que t'aies l'temps de voir la marque."
"Ouais, c'est fort de caoua! Un putain d'bastringue qu'on saura même pas qui l'a balancé... savait pas le gonze qu'on sort pas dans la rue le jour des encombrants ?"
"Mon vieux, à c't'heure les gens ont plus l'courage de descendre leurs merdes et c'est comme ça qu'les pépins arrivent..."
"J'crois bien que c'était un Yamaha."
"T'es sonné mon vieux, j'te dis que c'était un piano, pas un scotaire !"
"Un bastringue ou un scotaire ça change quoi, il est dessous à c't'heure! Bon sang, remets moi un calva Marcel."
"Tu devrais arrêter mon vieux..."
"Tu sais bien qu'y a qu'ça pour me remonter le moral, Marcel."
"J'veux dire que tu devrais arrêter d'regarder la téloche."
"Ca m'revient Marcel ! C'était un Ouatelse! Même que c'est l'dernier truc qu'il a eu l'temps de dire !"
"Tu t'fais du mal mon vieux. Essaie d'oublier tout ça et rentre chez toi avant qu'la Fernande te passe une avoinée."
"T'as raison, la marque du bastringue on s'en fout... y a qu'les pétomanes qui remarquent ça. Y a qu'un truc qui m'intéresse dans l'caoua c'est c'qui le pousse après. Tiens, remets en un p'tit dernier." 
 

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