samedi 9 mars 2019

Les vernes à Culaire

Publié au Défi du Samedi sur le thème : Vernaculaire



En pays de Chambertin on parle comme on déguste, en clappant de la langue et en roulant les «'r' pour s'oxygéner le palais, un peu comme si on voulait aérer un jeune millésime un peu trop carré …

Le matin on met le nez à la borgnotte pour voir le temps qu'y fera : un grand et chaud sulot ou bien une rabasse à vous gauger jusqu'aux os.
Quand on aura migé la potée et les treuffes jusqu'à en être gueudé, on ira nadouiller dans la gouyasse et les flaques d'eau avec les p'tiotes avant que nononque ne vienne nous flanquer une tisane.
Alors on jartera à la cave pour s'enfiler des galopins d'aligoté jusqu'à en avoir le virot, cheurtés sur une barrique au risque de déniaper nos culottes.

A la rivière on grimpera dans les aulnes – les vernes à Culaire – et comme Culaire aura cafté et qu'on va viauner le crottin et la bouse de vache en rentrant à la maison, on ira se coucher sans souper en chouinant
comme des beusenots.
On est comme ça en pays de Chambertin ! C'est quand même pas difficile à comprendre


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