Publié sur le site MilEtUne sur le thème des romans rebaptisés
« Bonjour... je souhaiterais parler à Monsieur Victor »
« Je suis Victor, Victor Hugo »
« Votre nom c'est Victor ou c'est Hugo ? »
« Je viens de vous le dire … Hugo, prénom Victor »
« Ah... il va falloir changer ça, vos lecteurs vont s'y perdre »
« Excusez-moi mais qui êtes-vous ? »
« Hector Gallimatias, imprimeur et en charge de l'impression de ces cinq pavés au titre tarabiscoté . Je vous fais remarquer au passage que cinq pavés c'est maigre pour une barricade... Ah Ah Ah»
« Comment ça mon titre est tarabiscoté? »
«Les personnes en situation de précarité... c'est un titre long comme un jour sans pain, vous ne trouvez pas ? »
« Au contraire, je trouve que Long comme un jour sans pain, ça résume bien l'atmosphère du roman – ça marche comme ça chez les Thénardier – et d'abord je n'ai pas à recevoir de conseils de quelqu'un qui a juste le devoir de mettre des caractères à la suite les uns des autres sans se poser de questions ! »
« Moi ce que j'en dis c'est par rapport à la longueur.. trente trois caractères ça fait beaucoup pour un titre et je ne vous compte pas les espaces »
« Encore heureux que vous ne comptiez pas les espaces, ça n'est que du blanc »
« Justement j'avais pensé qu'on pourrait enlever les espaces pour gagner sur la longueur »
« Vous êtes un grand malade Monsieur Gallimatias »
« Ou bien comme il y a cinq tomes, on pourrait répartir le titre sur les cinq tomes, ainsi le premier tome pourrait s'intituler Les »
« Les ? »
«Je n'insiste pas. Et ce type qui se prénomme Madeleine, c'est bizarre pour un ancien taulard devenu maire, non ? »
« Excusez-moi mais Madeleine c'est son nom»
« Ah ? »
« En tout cas je constate que vous avez lu le roman contrairement à beaucoup de vos confrères »
« Oui j'ai tout lu mais je trouve qu'un roman en cinq tomes c'est trop lourd... j'aurais plutôt vu une comédie musicale avec Sarah Bernhardt dans le rôle de Fantine et ... »
« Vous alors, vous êtes un doux rêveur ! Une comédie musicale, pourquoi pas un opéra ? »
« Bon, on fait quoi pour ce titre Monsieur Victor ? »
« Appelez-moi Victor tout court et ne changez surtout rien à mon texte »
« Comme vous voudrez mais ça marchera pas. Vous devriez essayer le théâtre»
« Le théâtre ? Hernani, Marie Tudor, Ruy Blas, ça compte pour du beurre ? »
« Oh vous savez, moi l'opérette c'est pas mon truc. Allez, à tantôt Hugo»
(Soupir hugolien)
« Victor, pas Hugo »
Marie tu dors c'est un beau titre d’opérette
RépondreSupprimerMarie Tudor... ça m'a toujours fait sourire
SupprimerLe titre de ces classiques rebaptisés ne manque pas de sel, tout comme le dialogue, surréaliste, entre Victor et cet imprimeur "expert" en marketing.
RépondreSupprimerTon texte est original et plein d'humour,Vegas !
Merci pour ce petit compliment qui fait toujours plaisir. Bon we
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