lundi 10 janvier 2011

ça saigne

 
Monologue intérieur extériorisé par moi-même sur le site des Impromptus Littéraires


La fête est finie. Je m'souvenais pas que c'était si chiant de déshabiller l'sapin. Si j'avais mis des gants j'aurais pas toutes ces aiguilles sèches plantées dans les doigts. Ca saigne un peu. Du rouge sur du vert comme la jolie robe qu'Elle portait quand on s'est rencontrés. Et sa bouche rouge aussi, ça fait si longtemps.
Voilà ça saigne encore et ça commence à tourner.
Ca tournait toujours quand j'étais môme et qu'ça saignait un peu, alors ma mère me faisait une poupée avec de la gaze et du collant et pis un bisou ça suffisait pour qu'ça tourne plus.

Pourquoi je m'assierais pas un moment à côté du père Noël en plastique. Made in China. C'est p't-être pas une bonne idée d'le ranger avec les santons d'la crèche provençale. Ca tourne moins et ça saigne plus.
Qu'est ce qu'elle aurait fait Elle? Elle aurait dit en riant qu'on fête aussi Noël en Chine et qu'on peut bien foutre tout ça dans la même boîte. Et pis j'aurais ri avec Elle et on l'aurait fait par terre en s'foutant pas mal des aiguilles du sapin et d'nos fringues toutes poisseuses.

V'là qu'ça resaigne. C'est con. J'ai vraiment besoin d'une poupée. Ouais, j'ai vach'ment envie d'une poupée, mais j'en ai pas en c'moment.
Depuis qu'Elle est partie j'ai jamais plus été blessé, enfin rien qui vaut une poupée.
Finalement avec le père Noël, la boîte de la crèche ferme pas. J'vais le laisser sur la cheminée jusqu'à l'année prochaine, comme ça on s'ra deux à attendre.  
 
  

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