lundi 25 janvier 2010

Dimanche... de miel

Je ne sais pas quelle voiture possédait le poète Paul-Jean Toulet quand il a écrit : "C'est dimanche aujourd'hui. L'air est couleur du miel"... certainement pas ma Pigeot.


C'est dimanche aujourd'hui. L'air est couleur du miel
on a chargé la bière et tout le matériel
et puis croisé les doigts en implorant le ciel
que la vieille Pigeot ne coule pas sa bielle.

L'air est couleur du miel, c'est dimanche aujourd'hui.
il faut pousser ton cul quand c'est moi qui conduis;
on replie la capote, on se fout du cambouis,
l'air est déjà moins miel... ca sent le rififi.

C'est dimanche aujourd'hui mais c'est en arquant ciel
que je pousse la caisse vidée de l'essence ciel;
mais c'est quoi ce fumet, c'est un pet stilentiel ?
non c'est ton camembert, un vieux président ciel.

L'air n'a plus de couleur et c'est un torrent ciel
qui me trempe le dos et fait fuir la donzelle,
Marre de ces rimes en elle! demain c'est officiel
je file chez Reno et change la poubelle.

L'air est couleur de fiel, c'est dimanche aujourd'hui,
ton rimmel a coulé et la Pigeot aussi,
mais là sur la banquette on sent monter l'envie
pousse ton joli cul, là c'est toi qui conduis.


publié sur Les Impromptus Littéraires

mardi 19 janvier 2010

Oiseaux de malheur



Avant l'ouverture de la chasse du DéfiDuSamedi sur le thème oiseaux, onomatopées et papier, je n'ai pas pu m'empêcher de tirer quelques cartouches


"Flap flap flap flap"
"Canards!"
"PAN... PAN"
"flap flap flap"
"Pffff!"
"Quoi? Pffff!!"
"Chuuut!"
"
pataclan pataclan pataclan"
"Rapportes!"
"
pataclan pataclan pataclan"
"RAPPORTES!!"
"
pataclan pataclan pataclan"
"Pffff!"
"Chuuut!"
"Pouiii... Pouiiii"
"Galinette!"
"PAN... Clic... clic"
"Clic??"
"Merde!"
"Pffff!"
"Hi han Hi han"
"Couché!"
"Grrrrrr"
"Couché!"
"Gloup!"
"Butor?"
"Hein? Gloup...Gloup... Argh... T'as pas du papier?"
"Euh..."
"Bécasse...Splash!  Merde!"







samedi 16 janvier 2010

Le vert adam


"Dieu reprochant à Adam sa désobéissance"par Domenico Zampieri dit Le Dominiquin.





Le chef aimait bien le mettre au Défi, surtout le samedi, ce qui avait le don d'énerver Domenico qui accumulait d'inutiles journées de RTT...

sans compter cette odeur d'huile qui lui donnait la nausée.











"Domenico, je t'ai déjà dit cent fois... mets davantage d'huile dans ta couleur, sinon ça craque et ça passera jamais à la photocopieuse!"
"Mais chef...euh, c'est encore *Annibal qu'a tout pris pour ses frasques..."
"Ses fresques! Pas ses frasques...toujours une bonne excuse Domenico (Soupir) un jour tu as mauvaise haleine soi-disant à cause d'un vieux père cordonnier... un autre jour tu peins les cheveux tels des spaghettis sous prétexte qu'on est à l'école bolonaise!"

Le chef s'approche vivement de la toile inachevée et pose un ongle expert et incarné sur la femme.
"Elle fait pas un peu godiche, ton Eve?"
"Chef... j'ai jamais peint que des vierges jusqu'à présent et j'me dis qu'en forçant sur la couleur elle aura l'air un peu pute"
"Comment veux-tu qu'ils arrivent à faire du stop tous les deux, si elle aguiche pas le vieux sur son tapis volant?"
"Ben chef, y sont déjà en surnombre avec les cinq mômes... y feraient mieux d'aguicher l'canasson!"
"Hum... et c'est quoi les trois bouilles qui volent au dessus?"
"C'est les frères Galiléo, chef! les trois satellites géostationnaires pour le GPS..."
"Ah! C'est bon ça, c'est très bon... c'est vendeur"

"Merci chef... et pour la ceinture en peau de serpent, j'ai préféré laisser l'animal vivant pour plus de réalisme"
"Laisse comme ça, Domenico, aujourd'hui personne ne croit aux natures mortes; par contre pour les fringues tu t'es pas foulé, moi j'aurais bien vu un slip Versace"
"Chef, j'ai pris la verdure de l'arbre que j'avais gardée sous l'pinceau..."
"Ah c'est du vert ça? d'où ça sort?"
"C'est à dire chef, c'est un vert que j'ai inventé... je vais l'appeler le vert adam"
"Mon pauvre Domenico, tu peux te brosser avant que ton vert n'entre officiellement à l'école bolonaise! Allez! Colle-moi deux slips Versace, du microfibre et fissa!"
"Et tant que j'y pense, mets-nous plus de rouge au tapis volant, voyons... pourquoi pas un rouge Ferrari? tiens, le Rosso Corsa 322 D.S."
"Désolé chef mais on est en rupture sur celui-là à cause... d'Annibal"
"Quoi? Y va nous pomper encore longtemps avec ses frasques?"
"Euh... chef, c'est pas les frasques... y repeint son char en ce moment"

(Soupir) "A propos de char, c'est quoi cette boule que tient le vieux?"
"Chef, c'est la boule de l'attelage pour la caravane!"
"Une caravane? et ça a besoin d'être aussi gros?"
"Oui chef... la caravane appartient à un certain Noë, alors faut qu'ça soit solide"

(Soupir) "En tout cas j'espère que ça plaira à Silvio; il nous a laissé carte blanche mais quand ça plait pas, tu sais ce qu'il fait Silvio! Il me le balancera à la tête!"
"Oui chef!"
"Et tu seras viré, Domenico!"
"Euh... oui chef... et pour le titre j'avais pensé à Domenicovoiturage"
(Soupir)



* Annibal Carracci


 

lundi 11 janvier 2010

Voir le loup... et mourir


A la mort du loup (un des plus grands malheurs d'Alfred de Vigny), celui-ci débuta par ce vers: les nuages couraient sur la lune enflammée.
Alors j'ai décidé d'en finir... pas comme le loup mais par ce même vers pour satisfaire dans la douleur à la consigne des Impromptus Littéraires et m'inventer ce vibrant souvenir d'enfance, pour moi le bambin si sage et si timide (euh...)






Quand, de mes souvenirs je sonde l'infini
je revois ce bambin curieux de la vie;
j'avais pourtant promis, dans mes résolutions
d'être sage à l'école autant qu'à la maison.

Je ne sais d'elle ou moi qui toucha le premier
ces endroits dont les grands discutent en secret
alors que ce sont eux les plus grands obsédés:
la Chose et le Machin.

Entrer dans les détails... tout ça est trop confus
pour décrire ces lieux qui deviennent touffus,
et qu'on a explorés de nos doigts hésitants,
elle était le docteur, moi j'étais im.. patient.
.
Le printemps était là, nos têtes bourdonnaient,
dans la cour de récré un surveillant sifflait,
mais tout à mon docteur je n'ai pas pu l'entendre
et là ça c'est gâté!              (la rime peut attendre)

Le pantalon baissé, on court un peu moins vite
quand la robe levée facilite la fuite,
elle était déjà loin quand j'ai pris tout de bon
ce coup de pied au cul qui met du rouge au front.

Je suis entré d'un coup dans cette cour des grands
et, frottant des deux mains mon fessier trop brûlant
j'ai entonné ces vers qu'on m'avait serinés
"les nuages couraient sur la lune enflammée"   

samedi 2 janvier 2010

Ivresse(s)

Quand j'entends le mot Ivresse(s), je sors mes tirades, à lire sans modération.
à vous de me dire si j'ai eu du nez ...

publié sur DéfiDuSamedi le 02-01-2010


La tirade de l'ivresse

Agressif : "Je déguste, monsieur, je suis un connaisseur!
c'est toi qui l'a payé? et ta soeur, elle bat l'beurre?"

Amical : "T'as tout bu mon cochon, maintenant t'es des nôtres
t'as rien laissé au fond, t'as bu comme les autres"

Campagnard : "Vain diou c'est du picrate ou je m'y connais pas!
y a du raisin là d'dans, du fruit, enfin je crois..."

Curieux : "Quel est donc ce breuvage, cet étrange nectar
que cache ce rapiat au fond de son placard?"

Descriptif : "Du bouquet, du velours, c'est rond et c'est puissant...
t'as pas deux aspirines ou bien du Primpéran?"

Dramatique : "Dans mon whisky pur malt ils ont mis des glaçons!
c'est la désolation, la déshydratation"

Lyrique : "C'est un petit Jesus en culott' de velours
qui m'a porté aux nues, converti pour toujours"

Naïf : "J'ai la tête farcie, un peu comme une courge
On m'avait pourtant dit blanc sur rouge rien ne bouge"

Pédant : "N'en déplaise aux Parker, bacheliers, bachelières,
le plaisir du palais c'est d'abord du Jasnières"

Prévenant : "Méfie-toi, malheureux, un seul verre c'est bancal
reprends en encore un, c'est bon, c'est du local!"

Tendre : "Couché sous l'oreiller, je l'ai mis à chambrer,
j'ai toujours cajolé mes petits beaujolais"