jeudi 31 juillet 2014

Aujourd'hui juste un seul mot :

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours ne serait-ce qu'un mot... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 

 
ce mot singulier qui commence par V et finit par E... voire S au pluriel.
Non, pas voyagiste, pas volte-face ni virage, pas visière ni vareuse, pas vipère ni violoncelle, pas vinasse ni vinaigre, pas village ni vignoble, pas vieillerie ni véreuse, pas vide-ordure ni vidange, pas viande ni volaille ni vésicule, pas vélodrome ni véliplanchiste, pas végétarienne ni vitamine, pas vestiaire ni vespasienne, pas vertige ni vertèbre, pas viennoiserie ni verrine, pas vermine ni vermifuge, pas ventricule ni ventouse, pas vengeance ni vendangeuse, pas veinule ni vergeture, pas victime ni varicelle, pas vanille, presque valise...
mais si, vous voyez... VACANCES
 

mardi 29 juillet 2014

Aujourd'hui sport

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours ... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 
 
la tarte aux mûres !
Pour une bonne tarte aux mûres, il faut des fruits du mûrier, du genre Morus, autrement dit cette ronce épineuse qui pique les doigts et fait des accrocs aux pantalons.
Cueillir des mûres c'est un sport, un sport chiant... d'ailleurs les feuilles séchées soignent très bien les diarrhées.
La mûre contient des vitamines A, C et divers insectes comme l'araignée et l'abeille qui piquent aussi.
Une fois le pantalon déchiré et les doigts piqués et tachés, on ôtera les taches avec un jus de citron qui pique aussi.
Le reste est facile, suivre la recette...

dimanche 27 juillet 2014

Aujourd'hui le fil

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive au fil des jours  ... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 
 
Aujourd'hui le sans fil est cousu de fil blanc
téléphone
tablette
console de jeu
alarme
aspirateur
nettoyeur
enceintes
casque audio
perceuse
robot culinaire
 
Qui se souvient de l'époque de la TSF ou seuls les haricots étaient sans fil (et encore) ?
Tout ça nous perdra, de fil en aiguille un jour la batterie qui ne s'use que si on ne la recharge pas entièrement partira en fumée et la pollution électromagnétique attaquera nos cerveaux...
Rétrograde, moi ? Après avoir travaillé 25 ans chez Marconi (précurseur de la télégraphie sans fil) ?
Si on ne peut plus poser 100 mots, alors ?

samedi 26 juillet 2014

Aujourd'hui manque

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours (manque de temps)... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 
 
des pignons à mon vélo, surtout dans les côtes
du souffle dans mes poumons
du muscle à mes mollets
de la souplesse à ma selle
de l'air dans les chambres
de l'huile dans les axes
de la graisse sur la chaîne
des billes dans les roulements
 
Tant de prétextes qui incitent à rester sous la couette, malgré le soleil et les températures clémentes.
Fi de tout ça ! A l'heure du tour de France, qu'est-ce que 22 malheureux kilomètres dans la campagne sarthoise ?
N'empêche que celui qui osera dire que la Sarthe c'est tout plat... je l'écrase !!

vendredi 25 juillet 2014

Aujourd'hui mauvais endroit ou mauvais moment

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours (bon moment)... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 

 
Pris isolément, un endroit ou un moment c'est aussi bon que mauvais.
Il y a des associations heureuses ou malheureuses, c'est selon :
par exemple, un 14 juillet au World Trade Center ou un 11 septembre à la Bastille
un 14 mai à Poitiers ou un 27 Octobre au Sofitel de New-York
un 30 Avril à Trafalgar ou un 21 Octobre à Nantes
un 6 Juin en forêt de Compiègne ou un 11 Novembre à Sainte Mère l'Eglise
un 29 Février à la Saint Barthélémy ou un 24 Août chez Cro-Magnon
 
mais aujourd'hui dans ma piscine... c'est tout bon !

jeudi 24 juillet 2014

Aujourd'hui est un parc d'attractions

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!

 
 
Eté oblige, les parcs aquatiques rivalisent de jeux d'eau pour le plus grand bonheur des estivants désireux de se rafraîchir et s'amuser.
Sur un parcours ludique de 280 kilomètres, dans les eaux limpides de la tyrrhénienne et de la Méditerranée, un joujou de 114 500 tonnes et de 300 mètres de long, renfloué au prix de deux ans et demi d'efforts, grâce à l'ingéniosité de 500 ingénieurs et à quelques 1,5 milliards d'euros vogue gaillardement à la vitesse vertigineuse de 4 kilomètres par heure vers sa dernière destination où il sera réduit en miettes pour un coût qui reste à déterminer...
 

mercredi 23 juillet 2014

Aujourd'hui toujours vieux

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!

 
Parait que tout ça c'est dans la tête... qu'il y aura toujours des vieux qui font jeunes et des jeunes déjà vieux !
Caton l'Ancien disait : « Il faut devenir vieux de bonne heure pour rester vieux longtemps »
Aussitôt je file voir Caton l'Ancien sur Wikipédia et j'y trouve cette information surprenante:
Pour déterminer la date de naissance de Caton l'Ancien, il faut connaître l'âge qu'il avait à la date de sa mort, qu'on sait être survenue en 149.
Génial : Quand je calculerai mon âge à la date de ma mort, je saurai quand je suis né !
 

mardi 22 juillet 2014

Aujourd'hui encore jeune...

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours, jeune ou pas... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 

 
 
bien que vingt quatre mille trois cent soixante deux jours se soient levés à ce jour sur mon crâne de bourguignon!
 
584 688 heures à demander quand est-ce qu'on tète? Quand est-ce qu'on goûte ?Quand est-ce qu'on mange? Quand est-ce qu'on arrive? Quand est-ce qu'il arrive le père Noël?
Parait qu'à force de se fixer des échéances et de regarder loin devant, le temps passe plus vite.
Un jour on me donnera ma bouillie à la cuillère et je lorgnerai dans les décolletés pendant qu'on m'aidera à faire des pas... si c'est pas ça être jeune?

dimanche 20 juillet 2014

Aujourd'hui ce qui a un sens

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!

 
 
A gauche comme à droite, en tirant ou poussant, c'est en la prenant dans la figure qu'on réalise qu'une porte a un sens... d'ouverture.
Vouloir l'ouvrir du côté des gonds n'a aucun sens, de même que vouloir l'enfoncer surtout si elle est ouverte.
Rien n'a moins de sens qu'une porte qui s'ouvre à droite et à gauche selon le côté où l'on s'y trouve.
On peut toujours y écouter : on n'entendra que ceci qui est du professeur Choron et plein de bon sens : « Celui qui écoute aux portes finit toujours par la prendre en peine figure !

samedi 19 juillet 2014

Aujourd'hui sur le réseau

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours sans bougie... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 

 
 
Je profite de mon superbe bloc multiprises 3500W pour adresser ce court texte de 100 mots tandis que l'orage gronde autour de moi de toute sa force.
Chaque impact amène son lot de questions inquiétantes :
Un parafoudre de type 3 de chez Casto a t-il une réelle utilité?
La foudre tombera t-elle directement sur la ligne électrique ou sur la terre et remontera par la prise de terre ?
Irai-je jusqu'au bout des 100 mots quotidiens avant que la box ne parte en fumée avec la télé, le téléphone et l'ordinateur ?
A demain... peut-être, si Zeus le veut bien

vendredi 18 juillet 2014

Aujourd'hui pas malin...

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours, vacances obligent... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 

 
Monsieur Raymond Queneau d'avoir choisi des thèmes incontournables pendant mes quinze jours de vacances !
Ainsi le 4 août je ne pourrai rien dire sur ma virilité
le 10 Août je ne dirai rien sur la chose à ne pas dire
le 12 Août si quelque chose clignote je n'en parlerai pas
le 13 Août eut été la dernière fois mais que quoi ?
le 15 Août j'aurais presque pu toucher... je ne sais quoi
le 17 Août l'ordinateur... le mien sera encore à l'arrêt
et le 18 Août, cinq mots essentiels que je ne dirai pas, décalage horaire oblige.
 
 

mercredi 16 juillet 2014

Aujourd'hui ça ressemble presque à une blague

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours, blague à part... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!
 

 
Après les mille trois cent quais de gares trop étroits pour les nouveaux TER de la SNCF qui devra les raboter (les quais, pas les TER) pour un montant de cinquante millions d'euros, voici les escalators trop larges de la RATP.
Destinés à accueillir plus de piétons sur leurs marches, les dix centimètres de plus s'avèrent trop encombrants pour trente escalators sur trois lignes de métro et devront être remplacés, moyennant un surcoût de six millions d'euros.
Heureusement les composteurs sont à la bonne taille, celle des tickets chèrement payés... Ouf !
La croissance est là mais à quel prix !
 
 

mardi 15 juillet 2014

Des Oeufs frais au Chassagne-Montrachet

Une aventure du fameux trio La Bavure, Ouatson et Ouatelse au milieu des vignes bourguignonnes... ça vous tente?
Elle est assez longue (pas la vigne, l'histoire)... pour une fois
 
 
 
 
 
 
“Déjà vingt ans, Ouatson... je m'demande comment j'ai pu vous avoir sur le dos aussi longtemps”
Comme toujours l'inspecteur La Bavure a oublié sa montre mais ce bruit coutumier dans l'écouteur, cette méticuleuse mastication d'un énième hot-dog lui confirme qu'il ne doit pas être loin de dix heures du matin.
“Déjà en train d'vous empiffrer vos saloperies, Ouatson?”
“Quelles chaloperies, chef?”
“Depuis l'temps j'connais vos penchants alimentaires mon vieux!”
“Pouvez pas mieux dire chef! Vous n'imaginerez jamais où je chuis”
Déjà vingt ans que l'inspecteur joue aux devinettes avec un Ouatson qui fréquente des lieux aussi saugrenus qu' improbables... et l'inspecteur perd à chaque fois.
“Vous étiez censé être au cul du Chat Noir... mais j'm'attends au pire”
“Justement j'y suis, chef! Notre homme a pris un billet SNCF pour Beaune et j'ai fait de même... pour lui filer le train si vous me permettez ce trait d'esprit”
Avec le temps, l'inspecteur La Bavure s'est bricolé une sorte d'armure anti traits d'esprit plutôt efficace.
 
“Vous êtes où à l'heure qu'il est, Ouatson?”
“Il est dix heures moins le quart et je chuis au wagon-restaurant, chef! Notre homme n'a pris que des viennoiseries mais je ne regrette pas mon choix d'un gratin de courgettes-tomates au boeuf avec un petit...”
“Ca va mon vieux! J'vous demande pas l'menu du jour mais où vous êtes exactement entre Paris et Beaune”
“On vient de passer à... Excusez chef, on m'apporte ma tartelette aux pommes... et la tartelette aux pommes vous savez comme c'est peu goûteux quand ça refroidit”
“Bon Dieu, laissez vot' tarte et dites-moi où vous êtes!”
Hausser le ton n'a jamais réchauffé aucune tartelette - bien au contraire - alors la réponse vient très vite.
“On vient de passer Auxerre, chef! Le stade de l'Abbé-Deschamp, l'A.J. Aux...”
“Vous fatiguez pas! J'connais Auxerre! Si j'vous demande ça, c'est pour organiser votre assistance à l'arrivée en gare de Beaune”
Certains mots prononcés au téléphone ont une étrange capacité à surir n'importe laquelle des tartelettes, fut-elle amoureusement préparée pour les usagers gastronomes du rail...
 
“Quelle assistance chef?” s'inquiète Ouatson.
“J'vous envoie Ouatelse, mon vieux! Et tâchez de n'pas perdre votre homme à l'arrivée”
“Y a pas de danger, chef. J'ai pris un siège juste à côté du sien!”
“Bon Dieu, c'est pas vrai!! Tenez-lui la main tant qu'vous y êtes!!”
Surie ou pas, une tartelette ça s'engloutit jusqu'au bout, alors Ouatson prend son temps.
“Slurp! Je me contenterai de lui filer le train, chef, si vous me permettez ce trait d'esprit”
Pendant que l'armure anti trait d'esprit encaisse un second coup, le passage du train dans un des nombreux tunnels coupe la communication téléphonique à bonnet sciant selon une expression toute Ouatsonienne.
 
“Pouvez monter fissa, Ouatelse?”
Chez les assistantes du 36 Quai des Oeufs frais, l'expression fissa est pondérée par un critère purement technologique: la hauteur des talons de ladite assistante.
“Je grimpe tout d'suite, inspecteur!”gazouille la donzelle.
 
Ouatelse avait été recrutée deux ans auparavant, plutôt bien roulée et autant bourrée d'arguments d'embauche que dénuée de tout jugement.
Non sans quelques profonds soupirs, La Bavure se remémore les affaires dans lesquelles ces deux-là avaient brillamment fait parler d'eux: le traffic de poissons-clowns à Concarneau, le suicide de l'hôtel Clarendon à Québec, la récente affaire des fèves de Macao, le scandale des...
Heureusement une métis essoufflée coiffée d'un balai O'Cedar enfonce la porte.
“Zavez fait vite pour une fois” marmonne La Bavure sans lever la tête.
“Vous aviez dit fissa, inspecteur... alors j'ai ôté mes shoes”.
La Bavure découvre enfin le tableau: “Qu'est-ce que c'est qu'ça, Ouatelse?”
Le balai O'Cedar secoue ses guirlandes d'un air ahuri.
“Cette coiffure, c'est nouveau? Vous espérez passer inaperçue comme ça?”
“Juste une petite fantaisie, inspecteur. C'est des Raides loques que ma nièce - celle qu'est coiffeuse à Barbès - m'a faites avec un peigne à crêp...”
“Epargnez-moi les détails capillaires, Ouatelse! Vous déloquerez tout ça dans l'prochain train pour Beaune pour aller filer un coup d'main à Ouatson”
Le balai O'Cedar fait la gueule et soupire de toute la force de son bustier pigeonnant:
“Pas sûre d'avoir démêlé tout ça avant d'arriver, chef. Vous réalisez pas le boulot que ça représente”.
 
Passer d'inspecteur à chef n'est pas un affront mais une simple forme d'agacement de subalterne qui ne saurait perturber La Bavure dans ses cogitations.
“Zauriez pas une idée de c'que l'Chat Noir va foutre en Bourgogne, par hasard?”
Ouatelse se tasse sur elle-même. Il est vrai que douze centimètres de talons en moins, ça vous tasserait n'importe quelle assistante...
“Y a bien un festival de jazz en ce moment... une Nuit du jazz avec grosse bouffe, dégustation des vins de Bourgogne et...”
Sans doute par mimétisme La Bavure se tasse lui aussi : “Vous vous intéressez au jazz, maint'nant?”
Le balai O'Cedar reprend du volume: “Je m'intéresse à beaucoup de choses, inspecteur. On peut aimer à la fois le jazz et le vin, Mulgrew Miller et la Romanée, Joseph Lapchine et le Chambertin!”
“Pffiiuuu!! Vous m'aviez caché tout ça, Ouatelse”
Le bustier pigeonnant vient de monter d'un cran à en faire sonner le bigophone.
 
Cette voix feutrée de Ouatson n'a rien d'habituel : “Y a du nouveau, chef”
“Allez-y. J'ai mis le haut-parleur pour Ouatelse”
“Je me suis grillé chef, le Chat Noir m'a repéré... je vais devoir décrocher!”
(Soupir)
“Vous avez décroché d'puis longtemps mon vieux. Vous devriez être habitué! Qu'est-ce que vous avez encore foutu?”
“Et bin c'est quand j'ai voulu régler mon repas en tickets resto, chef. Ma carte de flic est tombée juste devant le Chat Noir! Vous auriez vu sa tronche!”
Même dans les mauvais polars ça n'arrive jamais mais Ouatson possède d'inépuisables ressources.
“Laissez tomber Ouatson. Vous rentrez à Paris, c'est cuit pour vous”
“Attendez inspecteur. Juste avant ça il a reçu un appel et je l'ai entendu parler d'un rancard demain soir Au Cul de Sac”
“Pouviez pas l'dire tout d'suite, non? Rien d'autre?”
“Euh... Si, vous connaissez pas la meilleure? Y prennent pas les tickets resto à la voiture restaurant!”
 
Le bustier se met soudain à frétiller. “J'connais bien le Cul de Sac, inspecteur! J'y ai vu Mike Reinhardt en concert l'année dernière et y servaient un Aloxe-Corton de derrière les...”
Il y a des jours comme ça où trop d'informations tuent l'information et vous donnent envie d'aller balancer votre démission tout droit sur le bureau du directeur de la PJ.
“Ecoutez moi bien Ouatson! Vous rentrez par le prochain train et je prends la suite avec Ouatelse... et surtout changez de wagon!!”
“Euh... je pourrais vous être utile sur place. Même de loin. Si vous connaissez un peu l'Aloxe-Corton, vous pourrez pas me refuser ça, chef”
En effet quiconque n'a jamais goûté un Aloxe-Corton trouvera la conversation dénuée d'intérêt tout comme La Bavure qui raccroche sèchement.
“Vous avez été dur avec lui, inspecteur” minaude Ouatelse.
“Sautez dans des pompes appropriées, Ouatelse et allez faire vot' valise fissa!”
Dans ce cas précis le mot fissa est une ponctuation destinée à remotiver les troupes plutôt qu'à fixer un tempo inconnu au 36 Quai des Oeufs frais.
 
 
Au Cul de Sac, l'ambiance monte aussi vite que descend le niveau des bouteilles.
Cette année le patron a opté pour un Chassagne-Montrachet, mais qui s'en plaindrait?
Pas plus les nombreux clients agglutinés au bar que ceux qui chuchotent et magouillent dans l'ombre.
“Vous voyez c'que j'vois, Ouatelse?”
“Ouais inspecteur, y servent du Chassagne-Montrachet cette année”
“Bon Dieu! M'appelez pas inspecteur ici, et regardez bien le type en face du Chat Noir!”
“Quel chat noir inspec... Oups”
“En face de notre suspect, c'est le Chien Jaune!!”
“Tiens c'est vrai, qu'est ce qu'il peut bien foutre dans un bar à jazz?”
“Du tricot Ouatelse, vous voyez bien qu'il tricote”
“Vous me charriez inspec... Oups”
Manquerait plus que Ouatson déboule au milieu de tout ça.
Les deux gonzes ont des bosses suspectes à leur ceinture et un drôle de raisin pourrait bien couler d'ici peu.
La Bavure a ses vapeurs : “J'vais appeler Ouatson pour savoir où il est. Pendant c'temps voyez si y'a plusieurs issues au fond d'la salle”
Ouatelse bouge son cul au rythme d'un sulfureux Summertime. Le Chat Noir la suit du regard, hypnotisé... pourvu que cette gourde n'en fasse pas trop.
“Allo Ouatson... qu'est ce que vous foutez, Bon Dieu? Vous êtes où?”
“Ben j'étais là bien avant vous, chef. Ca me rassure que vous m'ayiez pas reconnu...”
“Et à c't'heure, vous êtes où exactement?”
“Derrière le bar, chef! Je sers le Chassagne-Montrachet, le patron est au parfum et j'ai une vue panoramique sur l'arrière salle”
Pas facile de reconnaître son adjoint déguisé en serveuse, perruque platine et gloss carmin si ce n'est cette oeillade assassine lancée à l'intention de l'inspecteur.
Un grand blond oxygéné a capté l'oeillade et entame un plan drague: “Tu termines à quelle heure la ptiote?”.
“Excusez, chef. Je vous rappellerai. Un cas de force majeure”
Au regard fixe du Chat Noir, La Bavure devine que Ouatelse est de retour de mission.
“Y z'ont des pipirooms de Ouf, inspec... Oups! J'en ai profité pour me refaire une beauté”
“Ca va... combien d'issues?”
“Une seule, inspec...Oups!”
Pas facile de garder son sang-froid entre un Ouatson déguisé en dragqueen et une Ouatelse qui allume un malfrat notoire!
Le bar s'est animé et un ban bourguignon démarre, couvrant l'orchestre:”Tra la la la, tra la la la lè-re, Tra la la , Tra la la ...”
 
Souvent les situations semblent sous contrôle et chacun compte sur le professionalisme d'une équipe remarquablement soudée pour mener la mission à son terme, et puis - pour un petit détail insignifiant - tout part en sucette.
“J'adore faire équipe avec vous, inspec... Oups! Ca me rappelle quand je jouais toute petite au détective avec Monsieur Moutarde!”
“C'est qui c'Moutarde?”
“C'était dans la bibliothèque rose et verte. Vous n'avez pas connu... Oups!!”
Un Chat Noir et un Chien Jaune bondissent de leurs chaises, l'arme au poing, se précipitent sur une métis en Raides loques tout en tenant en joue un La Bavure stupéfait.
Ce soir à Beaune, le chapitre Moutarde est devenu insipide...
Ceinturée, Ouatelse n'en mène pas large, sent qu'on la traîne vers l'issue de secours tandis que l'inspecteur se retient de sortir son calibre.
Au bar, une dragqueen perd sa perruque en tentant un saut acrobatique par dessus le zinc.
Le grand blond oxygéné sent que la ptiote lui échappe et pousse des cris stridents.
Ouatson a dégainé, cherche un angle potentiel pour atteindre le Chien Jaune mais les cul-terreux affolés courent en tous sens.
Pour les habitués du 36 Quai des Oeufs frais, un angle potentiel est l'angle obtus compris entre mouche et bavure.
“Bon Dieu! Je peux rien faire inspecteur!”
Il rejoint La Bavure en claudiquant.
Le trio s'est éclipsé par derrière sans qu'aucun tir n'ait été échangé.
“Z'étiez pas obligé d'mettre des talons, mon vieux! Passez par devant! J'prends l'issue d'secours”
 
Ouatelse a bien tenté quelques “Bas les pattes” mais le ton n'y était pas et ce Chat Noir est un champion du saucissonnage et des confidences sussurées à l'oreille: “Tiens toi tranquille, poupée! C'est préférable pour toi”
Etendue sur le siège arrière de la grosse berline, elle redoutait un pelotage en règle mais après l'avoir délestée de son calibre et balancé son portable les deux gonzes ne s'occupent plus que de leur retraite en direction de l'A6.
Le Chat Noir ricane. Le Chien Jaune n'a pas son pareil pour piquer une bagnole et avec cette caisse ils seront à Lyon dans moins d'une heure.
“Qu'est ce qu'on va faire de cette pouffe?”
“On pourrait la mettre au frais chez l'Abbesse... j'ai qu'un coup d'fil à passer”
“Bonne idée, mais avant j'aimerais la cuisiner, histoire qu'elle nous rancarde sur ce que savent les flics sur nous précisément”
“T'inquiètes, l'Abbesse saura la faire causer”
“A moins qu'elle soit encore plus conne qu'elle en a l'air et qu'elle sache rien?”
“Ca coûte rien d'la faire chanter! Elle avait l'air d'aimer la musique tout à l'heure”
 
 
Sous la sueur, le maquillage a fondu et Ouatson retrouve sa tronche des mauvais jours.
“Qu'est ce qu'on va foutre maintenant, chef?”
“Laissez-moi réfléchir Ouatson. J'ai rien vu que l'cul d'une grosse berline noire avec une plaque qui finit par 21 et qui va sans doute prendre l'A6 dans un sens ou dans l'autre et...”
“Attendez! Vous dites une grosse berline noire?”
“Evitez de m'faire répéter, mon vieux”
“C'est rapport à la berline noire, chef. A l'instant en retournant au bar, y avait un gonze qui gueulait qu'on lui avait piqué sa caisse! Y doit y être encore”
 
Le “gonze” en question est fana de tuning et anéanti par la disparition de sa raison de vivre.
A l'idée qu'on va la retrouver, il livre illico le numéro d'immatriculation en léchant les escarpins de Ouatson.
La Bavure exulte.
“Passez-moi la Préfecture, fissa. J'veux des équipes d'interception aux sorties de l'A6 dans les deux sens!”
“On va la retrouver vite, chef?”
“Des berlines maquillées comme ça, ça court pas les routes de campagne, Ouatson”
“Chef, je parlais de Ouatelse, mon équipière préférée!”
“Y z'ont pas intérêt à la serrer longtemps mon vieux. Ca coûte cher d'embarquer Quelqu'un-d'chez-nous et pis y z'en auront vite marre”
La valeur du Quelqu'un-d'chez-nous dépend d'abord de son grade, puis de son ancienneté dans le grade et enfin de son actualité présente.
Dans le cas présent, une métis en Raides loques, inspecteur premier échelon au 36 Quai des Oeufs frais et savamment saucissonnée sur le siège arrière d'une grosse berline... ça n'a pas de prix!
“Dire qu'elle a pas eu le temps de finir son Chassagne-Montrachet 2009, chef”
“En matière de gâchis, y a pire, Ouatson! Servez-nous quand même un galopin avant qu'ceux d'la Pref. viennent nous récupérer”.
“On pourrait pas commander quelques grattons avec, chef?”
 
Les confidences de Ouatelse se limitant à quelques onomatopées ponctuées de “Vous m'faites mal, espèce de gros naze!”, le Chat Noir renonce à ses “agaceries”. Ils approchent de Châlon-sur-Saône et une planque sûre les attend bientôt à Lyon.
“On va s'occuper de toi, Miss Monde” ricane le Chien Jaune en découvrant le panneau Châlon.
Le Chat Noir raccroche rageusement :”L'Abbesse répond pas... on va devoir traîner la donzelle avec...”.
“Bon Dieu! C'est quoi ça??” hurle le Chien Jaune.
Les flashs bleutés ne sont pas discrets, c'est le moins qu'on puisse dire.
La berline hurle presqu'aussi fort que Ouatelse tant l'accélération est violente. Le Chien Jaune a la patte lourde et le bolide défonçant la barrière de péage et le barrage du comité d'accueil s'engage sans calcul sur la nationale 6.
 
Derrière eux, une meute enguirlandée de bleu engage la poursuite.
“Allo, inspecteurrr La Bavurrre... ils viennent de quitter l'autorrroute”
“Quelle direction?”
“Nationale 6... Norrrd”
“Y reviennent vers nous. Et ça mène où, ça?”
“Chassagne-Montrrrachet dans une vingtaine de borrrnes, inspecteurrr”
“Et depuis là où nous sommes?”
“En parrrtant tout de suite, vous y serrrez avant eux”
“C'est bizarre, chef, cette habitude de rajouter des 'r' partout quand ils parlent...”
Le temps manque ici pour évoquer le roulement du 'r' apical prononcé avec la pointe de la langue rapprochée des alvéoles supérieurs, bref.
“Nos collègues ne manquent pas d'Rrrrrr, chef, si vous me permettez ce trait d'esprit”
“Allons-y, fissa, Ouatson!”
“Euh... avec quelle diligence, chef, si vous me permettez ce trait d'esprit?”
L'armure anti trait d'esprit émet deux bruits mats.
“Démerdez-vous pour nous trouver une caisse mon vieux! Vous êtes intime avec le patron du pub, non??”
 
Si on lui avait dit un jour qu'il piloterait une Porsche 911 avec des escarpins de dragqueen...
Pas simple le talon-pointe pour Ouatson qui maîtrise le bolide tant bien que mal sur une D974 sinueuse.
Quinze bornes en dérapage plus ou moins bien contrôlé, ça vous liquéfie les inspecteurs les plus aguerris, par bonheur les sièges sont baquets.
Autant dire que le proprio a fait la gueule en voyant partir sa Porsche avec un travelo au volant.
“On va la retrouver vite, inspecteur?”
“M'avez déjà posé la question, Ouatson! Surveillez la route, Bon Dieu!”
Le champion des questions saugrenues vient de se réveiller.
“Vous savez pourquoi la Porsche 911 ne s'est pas appelée 901, chef?”
“Pas l'moment d'jouer aux devinettes, Ouatson!”
“Vous savez pas ça, chef? C'est pas possible”
“Ouatson, vous commencez à m'gonfler avec votre histoire de numéros!”
“Allez, je vous le dis, chef. C'est parce que Peugeot a l'exclusivité des noms de domaine automobile de trois chiffres avec un zéro au milieu”
“Et alors? Qu'est-ce que vous voulez qu'ça m'foute que Peugeot taille des croupières à Porsche?”
“Je suis sûr que vous ne savez pas non plus pourquoi il y a un zéro au milieu?”
“Surveillez la route, bordel!”
“Allez, je vous le dis, chef. Le zéro au milieu symbolise le trou dans la calandre pour la manivelle!”
 
Il est des anecdotes qui feraient péter les plombs aux meilleurs flics de France et celle-ci en est une.
“Quand vous m'aurez trouvé la manivelle d'une Peugeot 900 machin, j'vous prie d'croire que j'sais exactement où j'vais la carrer!”
“On va rejoindre la nationale 6, chef... et on n'a croisé aucune voiture” s'interroge Ouatson.
“Stoppez en travers de la route et éteignez tout. On a roulé bien plus vite qu'eux”
“Hein? Vous comptez faire ba... barrage avec une Po... Porsche 911, chef?”
“Pourquoi pas? Vous avez une meilleure idée pour récupérer votre assistante préférée?”
Dans le silence de la nuit, un grondement précède une lueur lointaine.
La Bavure aboie :”Chacun d'un côté de la route. Arme au poing et pas de conneries, compris?”
Un fort claquement de dents lui répond, signe de l'effet à retardement d'un Bourgogne mal digéré.
 
 
“Bon Dieu! Un barrage” crie le Chien Jaune en combinant braquage de volant et violent coup de frein.
Un gros saucisson en Raides loques s'écrase lourdement sur le siège passager, assommant le Chat Noir au passage.
Bien que ficelé façon gigot de sept heures, le bustier de Ouatelse est en grand désordre mais personne ne jouira du spectacle.
Ouatson trouve enfin un angle potentiel et vide son chargeur sur les pneus de la voiture qui quitte déjà l'asphalte. La berline fumante vient terminer sa course dans les rangs de vignes, déglinguant fils de fer, piquets et pieds de vigne jusqu'aux arpions!
“Déchausser des Bourgogne prometteurs, c'est pas le pied, chef si vous me permettez ce trait d'esprit”.
L'armure anti trait d'esprit n'est pas en mesure de répondre.
La Bavure jaillit, arrache la porte côté conducteur: “Chassagne-Montrachet! Terminus! Tout l'monde descend!”
Malgré sa ceinture, le Chien Jaune a morflé contre la portière et ça pisse dru de son crâne.
“J'suis touchée! J'suis touchée!” hurle Ouatelse en voyant tout ce raisin répandu dans l'habitacle.
De tous côtés les renforts arrivent. On extirpe les trois occupants dont le Chat Noir toujours endormi.
“Détachez-moi, bordel” hurle Ouatelse en se tortillant comme un gigot de sept heures cinq.
Pas fâchée d'être libérée, elle fait d'elle-même un rapide état des lieux, tente de remettre de l'ordre à tous les étages y compris celui des Raides loques.
“Je vais avoir un putain de bleu à l'épaule” pleurniche la métis outragée, martyrisée mais libérée.
On n'est pas obligé d' imaginer de quelle couleur peut être un bleu de métis...
“Quoi d'autre?” s'inquiète son fidèle Ouatson.
Il y a belle lurette que - Nespresso ou pas - Ouatelse ne répond plus à cette question rebattue par des années de traits d'esprit Ouatsoniens...
Celui-ci pavoise au milieu de l'armée des renforts: “Vous avez vu comment j'ai épargné la Porsche 911, les gars?”
Autour de lui et selon la tradition, ça rigole en roulant les 'r' :”Vin Diou! Aurrra un sacrrré goût d'ferrrraille le Montrrrachet deux mille quatorrrze!!”
Le Chat Noir sort de sa torpeur, lève un oeil vers un Chien Jaune sanguinolent.
La Bavure a repris une stature d'inspecteur principal: “Embarquez-moi ces deux-là. C'est fini pour nous. On rentre au 36”.
“Bien sûrrr on reparrrt en Porrrsche, n'est-ce pas inspecteurrr?” ose plaisanter Ouatson.
“Manivelle ou pas, j'ai assez profité de vot' joujou, Ouatson. Ces messieurs vont nous ram'ner à Beaune en convoi réglementaire”.
Ouatelse fait la gueule.
“J'aurais bien aimé faire un tour de Porsche, moi” minaude t elle.
 
La nuit est belle, riche en émotions mais un peu fraîche pour tergiverser. Sans un mot La Bavure s'engouffre dans la voiture du préfet.
Un savant déhanché et un jeu de jambes plus tard, Ouatelse s'incruste dans le siège passager de la Porsche. C'est fou comme les candidats au pilotage se bousculent quand il y en a sous le capot; quelques flashs de smartphone immortalisent la scène.
Mi-aveuglé, mi-clopinant, mi-titubant, Ouatson rejoint La Bavure.
 
Demain dans le Bien Public , la photo d'un flic déguisé en dragqueen pourrait bien faire la Une avec cette légende 'Des Oeufs frais au Chassagne-Montrachet: le secret d'une soirée festive'.