jeudi 28 juin 2018

Brèves du 28-06-2018


(Plus longues... c'est chiant)




Californie : Mort de Koko , le gorille qui parlait le langage des signes
Euh... le langage des singes ?



Melania Trump est à la frontière avec le Mexique
elle va droit dans le mur ?



Sciences : Une sonde japonaise à la découverte de l'origine de la vie
Une sonde urétrale ?



mardi 19 juin 2018

Brèves du 19-06-2018


(Plus longues... c'est chiant)




Macron utilise l'avion présidentiel pour 110 kilomètres
On ne va pas chipoter à chaque fois qu'il s'envoie en l'air 10 petites minutes


Une femme accouche dans le RER parisien à la station Auber
Auber ? Ceux des poussettes et des landau ?


Immigration aux Etats-Unis : Melania Trump sort de sa réserve
Apache ou Cherokee ?

lundi 18 juin 2018

Accouche !

Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème renouvelé : J'ai changé de sexe




Je me suis surprise à trouver grotesque cette feuille de vigne qu'il arborait avec ostentation et tellement déplacée par rapport aux loup-bouquetins qui lui faisaient tordre les chevilles à chaque pas...
Je m'étais réfugiée derrière le seul banc qui meublait l'Eden Park, pas encore habituée à cette nouvelle tenue d'Eve dénuée de tout accessoire.
Ah IL ne s'était pas foulé pour mon déguisement, celui qui faisait la pluie et le beau temps au dessus de nos têtes et si je n'avais pas subitement développé une toison aussi incongrue que providentielle, je me serais vraiment crue à poils !

Comme je cherchais de quoi bricoler un coeur croisé de latex pour mes nouveaux roberts je saisis une grosse branche souple et tortueuse qui s'avéra être un serpent. Une fois les présentations expédiées j'aidai mon nouveau pote Satan à chiper quelques figues dans l'arbre de la Connaissance et on en croqua tous les trois, Satan, ma pomme c'est à dire Adam et la tarlouze à la feuille de vigne.

Là-haut, IL avait fini de se marrer et sa sentence tomba comme un coup de tonnerre : Le travelo allait devoir travailler à la sueur de son front et moi j'allais devoir enfanter dans la douleur !
Enfanter ? Nom de Dieu, IL avait dit quoi, là ? J 'entravais que dalle à son histoire.
La tarlouze était mort de rire; il s'est mis à chanter un truc zarbi... ça faisait :
"Eve lève-toi tes enfants ont grandi
En donnant la vie je serai comme toi"

Je commençais à comprendre. J'allais vomir... non, pas déjà. J'imaginais que les vomissements viendraient plus tard, et les vergetures aussi.
Je levai la tête, il fallait qu'IL m'explique, qu'IL arrête cette mascarade, qu'IL me rende ma virilité.
J'ai crié bien fort : "Je suis d'accord pour la conception mais pas pour toutes ces conneries !"
IL restait muet.
J'ai encore crié : "Explique-toi... Accouche !"
La voix céleste a répondu en écho : "Toi même"

J'ai repris mes esprits sur mon banc, le seul banc qui meublait l'Eden Park; deux pigeons idiots forniquaient contre ma hanche.
Je les ai chassés d'un revers de main; j'avais retrouvé ma force, mes muscles, la sueur sur mon front.
L'un des pigeons idiots s'est excusé bêtement : "C'est LUI qui nous a dit... Croissez et multipliez-vous"
Multipliez-vous. J'ai eu un sourire narquois. J'avais du pain sur la planche.


samedi 16 juin 2018

Le Ragtime pour les Nuls

Publié aux Défis Du Samedi sur le thème : Ragtime




Fils de Virginie et de X, Ragtime est né aux Etats-Unis.
Dès son plus jeune âge ragtime joue seul, c'est un genre musical joué uniquement par des noires (les touches noires du piano) car après la guerre de Sécession – qui a cessé ça c'est sûr – les touches blanches furent décimées à la bataille d'Appomattox.
Le ragtime s'inspire et s'expire de la marche des Cakes (Cake walk) surnom chelou donné par les Noirs à la danse de salon de leurs maîtres, à ne pas confondre avec le Pudding walk anglais, le Profiteroles walk français et le Wok walk chinois.

Les musiciens de ragtime savent lire les partitions en noir et blanc contrairement aux musiciens de blues qui ne savent lire que le bleu comme les Bleus Brothers.
Le compositeur de ragtime Scott Joplin – Scott comme Scott Janis et Joplin comme Joplin Janis ou l'inverse – était mi-pianiste mi-souris puisque originaire du Middle West.
Il s'est rendu célèbre avec le morceau "Maple Leaf rag" qui n'est rien d'autre qu'un morceau de feuille d'érable qu'il tentera de chasser de son clavier du revers de la main jusqu'à s'évanouir; cette technique prendra donc le nom de syncope pour donner plus tard le funk et le jazz.

Les mauvaise langues diront qu'il cherchait à chasser un morceau de cake ou de pudding ou de profiterole selon la nationalité de la mauvaise langue.

Le ragtime de Scott Joplin est utilisé pour les musiques de film de Charlie Chaplin dont le petit-fils Mark Joplin a la particularité de n'avoir aucun rapport avec Scott Joplin, ce que beaucoup ignorent à juste titre.

On ne peut enseigner le ragtime aux Nuls sans ce petit air au kazou :
Ça c’est le ragtime
Oui c’est le ragtime du kazoo
Dans un tuyau en plastique pas trop mou
A trois ou quatre centimètres du bout
Fais un trou et mets du papier par-dessus le trou
Et chante un coup dans ton kazoo


Brèves du 16-06-2018


(Plus longues... c'est chiant)




Prothèses auditives : Certaines seront remboursées à 100%
Comment ?



Haut débit en France : Coup de frein dû à une pénurie de fibre optique et à des capacités de production peu élastiques
L'avenir est à la fibre optique élastique



Etats-Unis : Un raton-laveur escalade un immeuble de 23 étages
Un raton-laveur de carreaux ?

jeudi 14 juin 2018

Brèves du 14-06-2018


(Plus longues... c'est chiant)




La Crimée plongée dans le noir après une panne électrique
Noire de Crimée... ça sent le court-circuit à la tomate



Depuis janvier 100 000 patients ont passé la nuit sur un brancard
Ils devaient être un peu serrés



Nantes : En à peine 24 heures, il cambriole la même maison
Alzheimer ?

























































































mercredi 13 juin 2018

Brèves du 13-06-2018


(Plus longues... c'est chiant)




Dauphiné Libéré : Il se masturbait sur son balcon depuis un an
ça va venir !



Paris 17ème : Le maire lance une chasse aux rongeurs sur internet
« Balance ton rat ! »



Relooking à l'Elysée : Un nouveau service de table a été commandé
Comme d'hab, une table de soustraction ?

lundi 11 juin 2018

Poule ou poulet


Sur le thème des Impromptus Littéraires : J'ai changé de sexe

Après avoir monologué sur un banc public vous vous êtes assoupi(e) mais en vous réveillant, tout porte à croire que vous avez changé de sexe.




Vous est-il déjà arrivé en vous réveillant de sentir que quelque chose ne tournait pas rond ?

Depuis ce banc public j'ai appelé Bébert pour qu'il me rassure; Bébert c'est mon meilleur pote depuis la communale, celui avec qui je jouais à qui pisserait le plus haut et que je battais toujours.
"Là où y'a des oestrogènes y'a pas d'plaisir, ma poule" m'a t-il dit d'un air grave.
Ma poule ! Pour la première fois en quarante ans il venait de m'appeler sa poule puis il m'a claqué trois bises sonores avant de raccrocher.
Lâcheur !
J'ai failli relever mon pull ovaire – pardon, mon pull over – car je sentais déjà pousser mes seins et puis je me suis dit à quoi bon... ils poussaient pour sûr, au milieu de mes poils mais ils poussaient ! Il n'y avait jamais eu que des gros nénés dans ma famille depuis l'arrière grand-tante Anastazia.
Je tournais autour des filles depuis des décennies, parfois j'en saisissais une avant qu'elle ne s'échappe et voilà qu'aujourd'hui j'allais vivre "ça" à l'envers; j'allais devoir "jouer" avec des garçons. Pouah.

Mon cycle menstruel avait toujours été calé sur les matches de la Ligue 1 de football et mes bouffées de chaleur venaient au rythme des relégations de Lens ou Lorient mais là, il me fallait apprivoiser la progestérone.
Comment prononcer ce mot bizarre alors que testostérone c'est tellement plus... comment dire, plus viril, plus sexe; d'ailleurs si ça commence comme testicule c'est qu'il y a une bonne raison, non ?
Tant que je songeais à ma poussée mammaire, j'évitais de m'intéresser au désert de mon entrejambe et ça valait mieux.
C'était assez dur comme ça de prendre conscience que j'allais tout à la fois devenir imberbe et de mauvais poil.
Le moral en dents de scie – j'étais alors dans le creux de la dent – j'appelai Kevina la meilleure amie de Germaine dans l'espoir qu'elle me rassure.

Dès ses premiers mots je l'ai haïe, et dire que je fantasmais sur elle à chaque fois qu'elle venait chez nous pour la réunion mensuelle lingerie-cosmétiques-sextoys de Germaine.
La main en exploration sous mon pull over, j'ai laissé Kevina parler de ses envies de Louboutin, de ses élastiques dans le métro et des mains aux fesses pour les cheveux ou bien le contraire.
Déjà je ne l'écoutais plus et au seul mot de ménopause j'ai raccroché; elle aurait au moins pu avoir la décence de dire andropause.
C'est vrai, j'avais l'âge pour ça mais ma libido était intacte et mes rêves de prince charmant toujours...
Qu'est-ce que je venais de dire, là ? Un prince charmant ?
Je jurai sur le champ de me faire lesbienne, et puis Germaine n'y verrait pas d'inconvénient, trop heureuse d'avoir à raconter de l'inédit à sa Kevina.
Sur ce banc public je devais avoir l'air de Madame Doubtfire plus que de Laverne Cox.

"Ca va pas ?" s'inquiéta la créature posée contre ma hanche, une rouquine callipyge défraîchie qui me donna l'impression d'être là depuis une semaine.
"J'ai changé de sexe" lui répondis-je bêtement.
Elle haussa les épaules : "Moi aussi. C'est le seul banc parisien qui fait ça"
J'étais stupéfait : "Et vous y revenez quand même ?"
Elle posa une main experte sur ma cuisse : "Chaque fois que j'en ai envie, mon poulet"
La poule ou le poulet que j'étais avait sans le vouloir choisi le seul banc changeur de sexe de la capitale; la fille m'apprit qu'il suffisait de caresser au choix l'un des deux accotoirs.
A côté de nous, deux pigeons idiots se bidonnaient.
Finalement le côté réversible du miracle ne me déplaisait pas; j'allais pouvoir être tour à tour aguicheuse, capricieuse, jalouse, pot-de-colle, femme-enfant ou tout simplement folle ou bien moi-même.
La main de ma voisine caressait toujours sur ma cuisse et moi l'accoudoir du banc: je décidai de me refaire un plein de testostérone... je rappellerais Bébert plus tard.

samedi 9 juin 2018

J'ai tout lu Helen Rowland

Publié aux Défis du Samedi sur le thème de la quête



"L'amour, la quête. Le mariage, la conquête. La nuit de noces, la quéquette. Le divorce, l'enquête." (Helen Rowland)

Tout gamin avec Bébert, on feuilletait les magazines de cinéma pour se délecter des nénés de Gina Lollobrigida ou de Sophia Loren, alors forcément on mesurait l'amour à la profondeur des bonnets et à des considérations purement géométriques où pis valait largement trois quatorze.
La seule quête qui m'importait alors c'était celle de la messe de dix heures où j'officiais avec Bébert en tant qu'enfant de choeur et qui nous permettait au passage de pincer les fesses des gamines.
Bien plus tard j'ai fait la connaissance de Germaine; elle avait déjà quarante piges, callipyge derrière et pas jalouse devant, alors sans perdre plus de temps j'ai foncé comme un Don qui chotte, chevalier généreux et idéaliste sauf qu'elle n'était ni Gina ni Sophia, même pas Germaina.
Le pince-fesses fonctionna merveilleusement bien et c'était tant mieux car je n'avais pas d'autre méthode de drague en rayon; c'est ainsi qu'on s'est mis en ménage.
Si vous avez lu la citation d'Helen Rowland vous devez être impatients que je raconte notre nuit de noces alors que je n'ai pas encore évoqué le mariage.

Quand on sait que le mariage est la cause principale de divorce on y réfléchit à deux fois, même si on est deux pour y réfléchir.
Germaine rêvait d'une bagouze sertie de diams et d'une robe de mousseline blanche de chez La Redoute, moi je rêvais d'une belle américaine décapotable – une voiture bien sûr – avec des casseroles à l'arrière et un joli "Just married" pour faire comme les ricains.
On a réussi à s'offrir un pacs entre deux témoins, mon pote avec qui je feuilletais les magazines de cinéma et la copine de Germaine avec qui elle feuilletait Salut les Copains.
On a fini tous les quatre à Montmartre à La Bonne Franquette autour d 'une estouffade de boeuf au Beaujolais et c'était bien.
Ah oui, la nuit de noces, vous y tenez à la quéquette, hein ?
Sauf que les hommes sont faits pour raconter leurs exploits, pas leurs fiascos ni leurs naufrages.
Bien sûr ni pour elle ni pour moi ça n'était la toute première fois – toute toute première fois comme brâme Jeanne Mas – mais quand on s'amuse au jeu des comparaisons en rêvassant à nos quêtes et nos conquêtes passées... on se plante en beauté surtout quand on ne digère pas l'estouffade de boeuf.
On s'était plantés tous les deux et je nous revois encore pantelants au bord du lit; je n'étais pas Mike Brant et Germaine – native de Verdun – était plus lorraine que Sophia, alors vous comprendrez qu'il n'y a rien de plus à avouer.

Nos témoins respectifs s'étaient rapprochés et filaient le parfait amour au point qu'on s'est mis à les jalouser, même si la définition du parfait amour reste vague.
Parait qu'ils s'aimaient plus qu'hier et moins que demain, enfin c'est ce qu'ils s'étaient fait tatouer sur le bras et qu'ils lisaient chaque matin pour ne pas le dire à l'envers...
C'était nos témoins ! Témoins de quoi ? Qui a inventé ce mot pour désigner deux guignols qui n'ont pour but que de vouloir figurer en bonne place sur les photos du mariage et au plus près de la pièce montée ?
Tous les week-ends nos témoins venaient témoigner de leur amour en s'invitant pour l'apéro sans crier gare et nous coller leur bonheur sous le nez entre le picon-bière et les Knacki Herta !
Je trouve que le bonheur des autres ça a des relents doucereux qui gachent l'amertume du picon-bière.
Je dois reconnaître qu'ils nous ont quand même sauvés du divorce en offrant un canard vibrant connecté à Germaine et en m'abonnant à Canal Foot !
Sur ce coup-là, on leur doit une fière chandelle car côté divorce on n'avait aucune expérience et surtout pas un rond pour ça.
Pas de divorce, pas d'enquête, pas de détective privé, pas de flagrant du lit... pourtant ça aurait eu un petit côté ricain qui ne m'aurait pas déplu.
J'aurais peut-être découvert que Germaine n'allait pas à ses réunions Tupperware chaque mercredi; elle aurait peut-être découvert qu'il n'y avait rien à découvrir de mon côté mis à part que je joue tout seul au loto et que je vote MoDem.

Aujourd'hui, après avoir tout lu Helen Rowland – journaliste et humoriste américaine – je réalise que je suis passé à côté de bien des choses.
N'a t-elle pas écrit "Les folies qu'un homme regrette le plus dans sa vie sont celles qu'il n'a pas commises quand il en avait l'occasion" ?
Il est trop tard pour que je parte en quête de ces folies, je vais me contenter de regarder Canal Foot... sans stress, sans surprise, sans déboires, je sais que PSG va encore gagner.





vendredi 8 juin 2018

Brèves du 08-06-2018


(Plus longues... c'est chiant)




Mais où donc est passée Melania Trump ?
C'est la Dame Blanche !



IVG en Irlande du Nord : La Cour Suprême refuse de trancher
Trancher ? C'est pas une hystérectomie, non plus



Le PDG de Lactalis fait bouillir les députés
C'est donc ça la stérilisation ?

jeudi 7 juin 2018

Brèves du 07-06-2018


(Plus longues... c'est chiant)



La Macarena peut sauver des vies en rythmant le massage cardiaque
plus que le Tango Corse (par Fernandel)



Transavia : L'odeur d'un passager force un avion à atterrir d'urgence
« Dorénavant des pinces à linge tomberont automatiquement devant vous »



Slovaquie : Il braque une banque avec un attendrisseur à viande
Un braquage en douceur... Arsène Lupin ?




lundi 4 juin 2018

Rrrou-crou-couuu


Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème : Monologue d'un banc public




"Chaque jour après l' turbin
je retrouve mon meuble urbain"

Mon banc public m'inspire, je m'en inspire et j'y transpire, je m'y sens bien, lui et moi sommes de la même veine, de la même artère – la rue Poulbot – impassibles et imputrescibles.
Ah il n'est pas né le sans-logis qui Nous en délogera. Je dis Nous à cause des bisets.
J'ai entendu dire qu'à Central Park pour 7500 dollars et si on est cinglé on peut adopter un banc ! Foutaises. Ici c'est lui qui m'a adopté et gratis.

A l'ombre des tilleuls propices aux effusions et aux infusions les deux mêmes pigeons se bécotent inlassablement sur un des accotoirs, véritable banc d'essai pour leurs amours indéfectibles... faut vous dire que chez ces "gens-là", Monsieur, on ne trompe pas, Monsieur, on ne trompe pas, on dure.
Je me prends à rêver.
On y venait autrefois poser nos culs avec Germaine mais c'était avant de devenir pigeon moi-même ou plutôt dindon de la farce.
Sur ce même accotoir – au risque de me faire embarquer pour dégradation du bien public – j'avais gravé à l'Opinel un superbe 'G' et quand Germaine est partie le 'G' est resté, gravé trop profondément pour être effacé, victime de ma fougue juvénile.
Celle qui vivait de son point G – Germaine ne s'en était jamais cachée – me laissait celui-là dans l'accotoir ou plutôt sur les bras.
Alors j'ai revendu mon Opinel afin d'acheter des graines pour mon couple d'emplumés mais ces "gens-là", Monsieur, ça n'picore pas, Monsieur, ça n'picore pas, c'est mal éduqué, ça bouffe chez MacDo Place Pigalle au milieu des michetonneuses et des touristes !
Et quand ils sont repus, honteux de s'être gavés aux OGM jusqu'au jabot ils reviennent dans mon havre de paix sous les tilleuls pour d'autres becquées...
En mode séduction Germaine n'avait pas son pareil pour roucouler, de doux "Rrrou-crou-couuu" venus d'une gorge abyssale et qui parait-il faisaient sa réputation au delà de la Butte.
Et puis l'automne est arrivé avec ses traîtres frimas; Germaine eut beau rallonger ses mini-jupes et rehausser ses décolletés, elle avait pris une mauvaise toux, comme des roucoulements gutturaux... alors fatalement elle s'est mise en ménage avec l'apothicaire de la Place Blanche, un vieux beau en blouse blanche comme la place et qui sentait l'huile de camphre et la Brillantine.
Je la connais bien, elle a dû se refaire une santé sous la couette ainsi qu'une pharmacie prophylactique d'enfer.
Mon couple d'emplumés et moi on s'est serré les coudes – les humérus pour parler vrai – et on a tenté d'oublier Germaine et ses vocalises. Les seuls qui roucoulent ici désormais c'est Edith et Marcel; je les ai baptisés ainsi, plus pour leur amour intemporel que pour leur envol...
Je sais qu'un jour ils partiront au paradis des bisets, ça ne vit pas plus de sept ans un emplumé citadin et il ne me restera que mon banc, ma plume et mon cahier d'écolier pour rêver.
"Chaque jour après l' turbin
je retrouve mon meuble urbain"

C'est pas mal ça. Je vais le garder pour…

"Vous permettez ?" lance la créature qui vient se poser contre ma hanche, une rouquine callipyge pas piquée des hannetons.
Edith et Marcel sont ravis; vous ne pouvez pas comprendre, il n'y a que moi qui sais qu'un biset est ravi quand il fait "Rrrou-crou-couuu".