samedi 24 septembre 2011

Balade ou ballade... les deux font les pieds

C'est pas la première fois que je crapahute mais bien la toute première fois que je m'essaie à l'écriture d'une ballade... ça s'arrose !!!
Voici la recette du cocktail:
Deux huitains d'octosyllabes et un quatrain d'octosyllabes qu'on appelle l'envoi.
Les rimes sont disposées en ABABBCBC.
Le dernier vers de toutes les strophes est le même, c'est un refrain.
L'envoi débute par l'apostrophe au dédicataire du poème, souvent Prince.
(Ici, le Prince c'est le mec qui porte le barda, et c'est tant mieux)




 

 
 
 
Marcher dans les sentiers boueux
avoir des ampoules aux orteils
les plans à la mords-moi-le-neud
où l'on prend des coups de soleil
à chercher de maigres groseilles
des pissenlits pour la salade
et risquer le dard des abeilles
Moi j'aime plutôt la ballade.

Porter un sac ahurissant
à vous tuer le bas du dos
sur un K-way envahissant
bossu comme Quasimodo,
ça tient du stage commando
du pas léger d'un plantigrade
quand l'allure va crescendo
Moi j'aime plutôt la ballade.

Prince, va-t'en par les chemins
reviens les pieds en marmelade,
tu peux bien finir sur les mains
Moi j'aime plutôt la ballade.
 

lundi 19 septembre 2011

Mouammar mais dur à cuire

Si Leconte de Lisle dans Les Eléphants écrivait  "Le sable rouge est comme une mer sans limite", j'y vois une belle résonance avec une actualité brûlante et plus tragique...
mais c'est plus fort que moi, je ne peux m'en empêcher, je finis toujours par jouer sur les mots au risque d'en faire sourire quelques uns (et moi d'abord)
 
  libye.jpg
 
 
Le sable rouge est comme une mer sans limite
on ne sait du pétrole ou de l'hémoglobine
lequel l'a imbibé d'une teinte sanguine
et son tyran déchu lui aussi part en fuite.

Le métier de chauffeur de taxi pour Tobrouk
tient bien plus du guerrier que d'un marchand de souk
il en a Ras Lanouf de manger des pruneaux
pour finir étalé en Une des journaux.

Il est venu le temps de changer de régime,
de planter dans l'espoir d'un meilleur millésime
et retrouver enfin la douceur du dessert.

Il ne faut pour autant pas faire n'importe quoi
Ne sois pas trop gourmand, libyen ce dernier vers:
Manger les Tripoli tache la djellaba.
 

samedi 3 septembre 2011

Goût de routine

 
  Routine.jpg


Ce matin le café avait goût de routine
en trois coups j'ai beurré les trois mêmes tartines
de mon beurre allégé d'origine protégée
pas un de ces ersatz aux slogans mensongers.

A l'horloge atomique de mon estomac
à midi trente trois j'étais à la cantine
j'ai vidé mon plateau puis dans l'anonymat
un décaféiné au parfum nicotine.

Quand soudain une voix m'a sifflé à l'oreille:
''Il faut secouer la vie, autrement elle nous ronge'' (*)
fait de nous des zombies ou d'énormes éponges.

J'ai donc fait ce serment qui vaut un postulat
c'est juré dès demain rien ne sera pareil
je renonce au café, ce sera chocolat.
 
 
(*) Stendhal Henri Beyle

Another brick

 
 



Mille neuf cent soixante dix huit.

A peine surpris, David-Gilles Mur ramassa le paquet rose.
Ce matin comme chaque matin depuis qu'il travaillait sur l'opéra, une nouvelle brique lui arrivait, rose elle aussi... Another brick in the wall.
Au loin un ré mineur tapait comme un sourd mais les fondations étaient solides et inébranlables... Another brick in the wall.
Malgré le mur toujours plus haut un choeur de cour de récré montait en révolte... Another brick in the wall.
Ce troisième volet claquait inlassablement en quatre temps mais David-Gilles Mur ne l'entendait pas, tout comme il ne voyait pas ce vol de flamants dans le ciel, d'ailleurs les flamants n'existent pas.
Demain serait peut-être le dernier jour de la dernière brique rose, celle qui le protégerait enfin d'un monde si cruel... Goodbye.
 
 
... ou quand les Défis Du Samedi nous mettent au pied du mur