lundi 27 février 2017

A bout de souffle

 Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème : A bout de souffle


De mes doigts décharnés sortis de la mitoufle
j'ai osé caresser le sein lourd qui s'offrait
elle m'a insulté, poussé des cris d'orfraie
honteux, agonisant, j'étais à bout de souffle

Alors du bout du pied j'ai pris une pantoufle
quand au bout de mon lit l'autre me provoquait
je voulais ricaner, jouer les paltoquets
c'était trop demander, j'étais à bout de souffle

Sous ma peau palpitait le défibrillateur
j'aurais voulu mourir et vivre en même temps
où était le crâneur pédant, le capitan ?

Cynique ou inconsciente elle a tourné le dos
livrant à mon regard le plus beau des cadeaux
je n'étais qu'à deux doigts... du but... Allô, docteur ?

dimanche 26 février 2017

Quel sale temps

Suite à la consigne du site MilEtUne et d'après l'illustration suivante




“Quel sale temps”
“Et encore, y parait qu'ça va s'gâter”
“Ouais mais ça fait déjà un certain temps qu'on dit ça”
“Pourtant ces temps derniers c'était mieux”
“Sauf qu'entre temps ça s'est dégradé”
“Moi, y a trois temps qui m'enquiquinent: le temps sec, le temps pluvieux et le temps en général”
“Et ben moi j'ai pas l'temps d'penser à ça... je jardine par tous les temps”
“Même au conditionnel?”
“Quel conditionnel?”
“Ben par exemple... si t'as l'temps ou si t'as pas l'temps ou si tu veux gagner du temps”
“Gagner du temps... c'était au bon vieux temps, maintenant on perd son temps sans savoir comment ni pourquoi”
“T'as qu'à avoir un emploi du temps”
“De mon temps on n'avait rien de tout ça... on prenait le temps, c'est tout”
“Tu sais qu'aujourd'hui y en a qui bossent à temps partiel?”
“C'est quoi cette mascarade? Y font quoi pendant le reste du temps partiel?”
“Ben y tuent le temps...”
“Comment ça se tue le temps? Y a un permis de chasse pour ça?”
“J'sais pas. Y disent qu'y prennent du bon temps”
“Passe qu'y a du bon temps et du mauvais temps?”
“Tu lis pas les journaux? Y parlent que d'ça... que les temps sont durs, qu'on a un temps de merde, qu'on perd un temps fou... y aurait même une échelle de temps!!”
“Une échelle de temps? Pour grimper où?”
“P't'être pour monter là-haut en un rien d'temps...”
“Merci bien, pour ça j'ai tout l'temps”
“En attendant, quel sale temps”
“Tu l'as dit... quel sale temps”



samedi 25 février 2017

Tra la la la lère

Publié aux Défis Du Samedi en hommage aux jobastres




Quand elle m'a traité de jobastre, j'ai d'abord pris ça pour un compliment mais le ton n'y était pas et le regard non plus.
Quand j'ai demandé ce qu'elle entendait par jobastre elle a répondu que j'étais vraiment un foutu jobastre et elle a ajouté fada pour que je comprenne bien.
Chez moi le fada on l'appelle beusenot ou beuillon.
Elle n'était pas d'ici assurément et en plus elle se trompait: je ne suis ni jobastre ni fada ni beusenot, je suis juste un peu naïf.
J'aurais pu la traiter de cul-terreuse sauf qu'elle avait plus l'accent du sud que de Saône-et-Loire et d'abord cul-terreuse c'est pas une insulte.
J'avais pas envie de l'insulter, je voulais juste qu'elle me voie autrement qu'un jobastre.
J'ai dit “Y'a pas d'jobastres chez toi?”
Elle a ri :”Si... et des broques, des caraques, des fangoules et des pédés aussi!”
J'ai compris que d'où elle venait la vie ne devait pas être facile.
“Et des cons? Y'a aussi des cons chez toi?” ai-je insisté.
Elle a éclaté de rire:” Des cons on en met partout, c'est même une ponctuation chez nous, con”
J'avais hâte de savoir dans quelle contrée on finissait les phrases en rendant hommage aux cons.
Je découvrais une marseillaise, une vraie de vraie. Elle a raconté la Bonne Mère, son quartier populaire du Panier en mélangeant tout... l'immigration, Borsalino, Plus belle la vie, les grognasses – ses copines – les bars pourraves et la défonce.
A côté de ça j'avais l'air d'un beusenot avec ma moutarde, mon pain d'épices et mon blanc-cassis.
Alors j'ai sorti le grand jeu, le ban bourguignon, un “Tra la... Tra la... Tra la la la lère” en approchant les mains en forme de coupe à hauteur de la trogne pour les faire tourner comme si on regardait à travers, et elle a été scotchée, rétamée, pécho la marseillaise!

Du coup je suis passé du statut de jobastre à celui de ravi.
Y parait que c'est vachement mieux... en tout cas on est devenus potes.





lundi 20 février 2017

Pantalon moderne

Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème :Le pantalon de Paul





Petit Paul est surexcité depuis qu'il a vu tous ces athlètes à la télévision pour les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro.
Ils ont des tenues moulantes - cuissard ou culotte blanche - des costumes de rêve et des noms de cauchemar: Tymoshchenko, Hernandes Uscanga, Nowacka...

Alors il s'entraîne en grand secret, il chevauche Tornado, l'aspirateur quasi-indomptable de maman ; il nage des longueurs d'au moins un mètre cinquante dans la baignoire ; il combat ses nounours avec l'épée-canne en bois de son papy; il dégomme les coupes de son père avec son pistolet à bouchon; il court dans l'escalier à la poursuite de la concierge... petit Paul se sent fin prêt pour Tokyo, résolu à disputer le pantalon moderne !

dimanche 19 février 2017

Encore un pont

A paraître sur le site MilEtUne d'après le tableau d'Edvard Munch






J'entends déjà les gens dire de moi en soupirant: “Edvard a encore fait un pont!”
D'abord ça n'est pas un pont mais le ponton du port.
C'est pratique pour poser mon chevalet parce que c'est à deux pas.
J'aime ce ponton alors je peins des pontons tout comme j'aime aussi les filles, alors je peins des filles sur un ponton, c'est simple.
Je les peins moins facilement depuis que Tulla m'a quitté en me bousillant une phalange d’un coup de revolver mais je continue à troquer mes toiles contre bonne chère et bon vin, bière et digestif... c'est mon plaisir.
J'ai réservé une étagère pour les bouteilles vides – que des grands crus bordelais – une autre pour les fringues et la dernière pour les couleurs et les pinceaux.
Des filles sur le pont j'en aurai bientôt peint une douzaine, avec des jeunes, des vieilles, des brunes, des blondes, des chapeautées, alignées ou en groupe et des robes de toutes les couleurs en fonction de mes envies du moment; “certaines couleurs se réconcilient, d'autres simplement jurent”.
Avant les gens disaient de moi en soupirant: ”Edvard a encore fait un cri!”
J'en ai fait cinq et comme peu de gens comprenaient que mon personnage ne crie pas mais se bouche les oreilles, je suis passé aux filles mais “On ne peut pas peindre éternellement des femmes qui tricotent et des hommes qui lisent."
Il faudra que je peigne autre chose, à l'occasion... peut-être une girafe.



samedi 18 février 2017

Icônes au clash

Publié aux Défis Du Samedi d'après l'illustration  





“Iconoclastes! Invertébrés! Bachi-bouzouks!” Un torrent d'insultes ad hoc – c'est à dire proportionnel à la somme des carrés des côtés du temple – sortait de la foule des iconodules*.

“Trop de culte tue le culte!” répondaient leurs adversaires sans regarder plus bas que leur nombril tandis que les iconodules ramassaient minutieusement des fragments de statues pour tenter de les recoller.
“Quand les uns s'énervent les autres vénèrent... Comment veux-tu, comment veux-tu qu'on iconocule?” scandait un sympathisant de l'empereur Léon III du haut de son échelle.
Depuis que Leon III cartonnait dans les sondages bien qu'il ait employé illégalement son fils Constantin V, on décimait à tout va toutes les images pieuses à grands coups de marteaux et de pioches.
“Mille millions de mille sabords” gueula un défenseur d'icônes en retenant un mur de mosaïques sur le point de s'effondrer.
“D'abord c'est quoi un sabord?” demanda un sombre iconoclaste.
“Analphabète! Va t'faire voir chez les Grecs” répondit l'autre.
“Mon cul!” répondit le démolisseur “j'en reviens et j'suis pas prêt d'y retourner”.
“Vivement le Concile qu'on répare tout ça” pleurnichait un défenseur d'images pieuses.
“Ca sera quand?” s'enquit son voisin. (On s'enquérait pas mal à l'époque)
“D'après le prophète Elisée ça s'ra en 787 mon vieux, d'ici là y z'auront tout pété, ces sauvages!”
“On devrait appeler les CRS*” suggéra un autre.
Dans un grand fracas les bustes de marbre tombaient un à un comme au chamboule-tout.
“Qui va garantir nos statuts?” demanda un iconodule sénile.
“Celui qui a eu l'idée folle d'inventer l'école” rétorqua l'autre.
“Qui ça? Julius Ferry?” chevrota le vieux.
“Non! Ce sacré-sacré-sacré-sacré-sacré-Charlemagne” fredonna l'érudit et adorateur de Francegal.
L'imposant Christ Chalkitès accroché à la porte de bronze du Grand palais de Constantinople fut finalement mis à terre.
“Encore un coup du Sénat!” gémit un iconodule.
“C'est sûr” confirma son voisin “j'ai vu passer un train de sénateur y'a une heure... il allait pas vite”.
“Tous des feignasses, des emplâtres à la graisse de hérisson! Y manquent pourtant pas d'assistants” gronda le premier.
Plus loin deux forcenés se disputaient une Pénélope de marbre au risque de la démembrer.
“Et mon culte, c'est du poulet?” hurlait l'iconodule cramponné à la croupe callipyge.
“T'occupes pas de l'oie blanche, ectoplasme à roulette” criait l'autre “ça sert à rien tout ça. C'est de l'idolâtrie, du marketingue!”
“Du marque quoi?” s'esclaffa l'iconodule.
“Laisse tomber, tu peux pas comprendre. T'es qu'un iconodule, un papou des carpates” conclut l'iconoclaste.
Alors l'iconodule laissa tomber l'oie blanche avec son fuseau, son fil et son diadème.
Le schisme était né.


iconodule: anti-iconoclaste
CRS: Compagnon Réparateur de Statue
Marketingue: Etude de ce qu'il faudrait faire si on était suffisamment bête pour être client
Schisme: Brouille entre un Tchouk-Tchouk-Nougat et un mérinos mal peigné

lundi 13 février 2017

Frustrée

Publié aux Impromptus Littéraires alors qu'elle regardait les flammes




Elle n'a pas senti le feu dessous la glace
cette ardeur inconnue au creux de l'estomac
qui irradie les reins, les seins tel un magma
ne laissant aux savants calculs aucune place

Elle observe les flammes et les regards salaces
les muscles ciselés et tout ce cinéma
on devrait s'inquiéter des soirées pyjama
où tout semble permis à qui brise la glace

Il reste quelques braises à l'âtre moribond
son amant assouvi ronfle de suffisance
elle avait espéré retarder l'échéance

mais c'était sans compter la fièvre irradiante
qu'elle avait elle-même allumée, insouciante.
Elle jette au brasier un regard furibond...

“Sincèrement quoi?”

D'après le thème du site MilEtUne





“Sincèrement, tu crois que je vais m'atteler à ce thème?”
“C'est quoi le thème?”
Sincèrement
“Sincèrement quoi?”
Sincèrement
“Explique-toi à la fin!”
“J'voudrais bien mais sincèrement j'ai rien à dire”
“Tu veux que j'te donne des idées?”
“Sincèrement, Germaine. J'préfère pas”
“Juste une, mon biquet...”
“J't'ai dit NON!!”
“Honnêtement, j'te comprends pas... ”
“Tu veux la vérité?”
“Euh... j'aime pas quand tu dis ça. Tu sais bien qu'ça finit toujours mal”
“Cette fois ça s'passera bien, j'te l'jure”
“C'est bien vrai?”
“Ouais...”
“J'te sens pas sincère”
“Si tu commences comme ça, Germaine... ça va finir mal”
“Alors, dis rien”
“...”

“Mais dis-moi quand même c'que c'est que ce thème”
“Sincèrement?”
“Tu l'as déjà dit”
“Non, j'demande si tu veux sincèrement que j'te dise c'que c'est que le thème”
“Euh... j'suis plus certaine de vouloir”
“Alors pourquoi tu m'embrouilles? Tu pouvais pas l'dire plus tôt que t'en as rien à foutre de mon thème?”
“Tu vois... j'étais sûre que t'allais faire ton despote et que t'allais m'engueuler... pour rien”



samedi 11 février 2017

Le hobereau pour les Nuls

Publié aux Défis Du Samedi d'après l'illustration




Au XXIème siècle le hobereau est devenu un oiseau rare, une espèce volatile.
D'allure élégante il est souvent désargenté à l'inverse de son plumage.
Le hobereau a la “gentillesse” des petits gentilhommes campagnards qui vivent sur leurs terres, arrogants, ne travaillant pas, menant une vie futile et oisive – de petit oiseau – faite de parties de chasse et de soirées entre nobliaux.
Le hobereau a du crottin sous ses bottes mais c'est du noble crottin sous des bottes de gentilhomme des champs.
S'il adore les endroits humides, on le dit cependant peu coureur; mal armé, il passerait un temps fou à recharger sa pétoire.
C'est pourquoi afin de redorer son blason pâlichon le hobereau épouse souvent une Ermegunde ou une Adrienne ou une de ces femmes dont le bien est aussi conséquent qu'ambigu; on parle alors en chuchotant dans leur dos d'un oncle d'Amérique qui aurait fait commerce d'esclaves ou d'un lointain cousin négociant en Indochine.
De manière imagée on dit que le hobereau “pond ses oeufs dans le nid d'une autre espèce”, une espèce d'une richesse douteuse mais opportune.

Le hobereau a bon dos et l'oeil bordé de noir comme sa fine moustache; son nom viendrait de faux con ou l'inverse mais sous toutes réserves.
Le hobereau aime la chasse à courre mais si les ragots vont bon train, ce ne sont pas ces jeunes sangliers de deux ans, ces “ragots” qu'il traque avec sa meute de corniauds mais toutes ces rumeurs qui courent sur sa jeune femme généralement avenante et peu farouche.
On raconte qu'en deux mots elle se rend souvent à confesse où elle passe des heures auprès de quelque jeune vicaire à avouer Dieu seul sait quels péchés...
Certain ragoteur à l'oreille aiguisée osera même dire l'avoir entendue au crépuscule pousser de grands hallalis tant la confession est encombrante! On prétend aussi qu'elle préfèrerait le martinet à tout autre oiseau.
Comme des andouillers les cornes que porte le hobereau tombent chaque année pour mieux repousser à chaque nouvelle aventure de ladite Ermegunde ou Adrienne.
Le hobereau possède un manoir à larges ouvertures pour y faciliter la circulation.
Par contre si les ornithologues lui prêtent une queue courte, tout porte à croire que son Ermegunde ou son Adrienne ne s'en satisfait pas... d'où les ragots.
Catégorie sociale protégée jusqu'à la fin du XVIII ème siècle, il est interdit de mutiler le hobereau, de le détruire ou l'enlever même si ce n'est pas l'envie qui manque à sa compagne.
Malgré sa vue perçante le hobereau meurt souvent d'un accident de châsses, cataracte ou glaucome; on appelle ça la chute ou fin du sujet.

samedi 4 février 2017

391 kilocalories

Publié aux Défis Du Samedi sur le thème: GOINFRE






Se goinfrer ça ne rime à rien, c'est ce que n'arrêtait pas de me seriner ma diététicienne.
Alors j'ai voulu en avoir le coeur net; elle avait raison: ça ne rime avec rien.
Elle et moi on a essayé de trouver une rime en goinfre, et on n'en a pas trouvé.
C'est pourtant pas faute d'avoir cherché.
D'abord on s'est pris deux dictionnaires, deux petits Robert comme je les aime qu'elle gardait au chaud dans son boudoir, à la fois fermes et replets, doux au toucher, de ceux qui donnent envie de mouiller son doigt pour tourner les pages... et d'aller voir toujours un peu plus loin.
Ca avait l'air de l'amuser – en tout cas elle riait bien – et moi je ne boudais pas mon plaisir par dessus son épaule.
A chaque changement de lettre on se tapait un de ces petit en-cas qu'elle garde en réserve pour ses clients en crise d'hypoglycémie: confitures, miel et jus de fruits... mais attention! Que du bio!
A un moment j'ai proposé Gouffre mais c'était trop vertigineux, disproportionné pour un petit Robert.
Comme elle suggérait Gaufre je lui ai dit que je ne serais pas contre à condition d'y ajouter du chocolat râpé; alors elle est allée nous faire des gaufres pendant que j'attaquais la lettre H...
J'ai corné les pages avec les mots Haddock, Hareng, Homard et Huître pour le cas où on aurait eu un petit creux avant d'atteindre la dernière page; ça ne rime pas mais ça ne mange pas de pain.
Elle est revenue avec une pile de gaufres au lard fumé qui aurait nourri un régiment!
“Seulement 391 kilocalories!” a t'elle lancé en me tendant l'assiette et ses lèvres; j'ai tout pris.
C'était bon. On croit que les gaufres au lard c'est gras... c'est une illusion.
Je crois qu'elle était pressée d'arriver à la fin des dico alors pendant qu'elle remettait de l'ordre dans ses petits Robert j'ai filé à la cuisine sous le prétexte d'aller chercher une lichette de vin blanc.
Personnellement je préfère le Vouvray pétillant au Crémant de Loire mais elle n'avait qu'un fût de bière Duchesse de Lorraine comme elle.
Elle est pas duchesse – bien qu'elle pourrait l'être largement – mais elle est lorraine.
Alors on s'est rincé le gosier à la bière en chantant pour ne pas faire mentir le dicton lorrain: “L'alcool est notre ennemi-i-i mais fuir l'ennemi c'est lâ-â-âche”.
Faut dire que les gaufres au lard et l'exploration des petits Robert ça sèche bien les papilles.
Comme on arrivait à la dernière page on a compris que c'était foutu pour la rime alors elle a proposé des synonymes: ogresse, vorace, goulue ou gloutonne... elle les a tous trouvés avant que j'aie eu le temps de terminer l'assiette de gaufres.
Seulement 391 kilocalories... ça ne se refuse pas et puis j'avais la bénédiction d'une spécialiste nutritionniste.
A la fin on s'est partagé ce qui restait: elle m'a pris cent euros et moi j'ai pris trois kilos.