Cette
année, Bachar – notre dogue du Tibet – avait insisté pour avoir
un vrai Nordmann du Caucase avec des grosses boules en forme de
croquettes et une guirlande musicale qui joue “Meditation Canine”
en boucle...
Bachar
a une manière à lui d'insister qui force le respect alors on s'est
exécutés, Germaine et moi.
C'est
lui qui s'est chargé des cadeaux pour Kevin notre tout petit: un
collier anti-puces et une jolie gamelle en inox avec son prénom.
Bachar
dit que si je m'y prends bien, Kevin pourra bientôt m'apporter mes
pantoufles et mon journal à partir d'ordres simples.
Il
prétend que quand Kevin aura sorti ses premiers crocs on pourra
arrêter les couches et l'envoyer au jardin pour faire ses besoins.
Sur
ses conseils j'ai acheté le bouquin “Comment comprendre son
enfant” et je dois reconnaître que tout ce que dit Bachar est
vrai.
Exceptionnellement
pour cette nuit de Noël en famille, Bachar nous a autorisés à
partager son lit; je dois dire qu'il avait bien fait les choses,
organisé le bivouac dans sa chambre – enfin, dans notre chambre –
avec tout le confort possible y compris ses trois biberons pour la
nuit.
On
avait prié le petit Jesus pour échapper à cette corvée au moins
une fois dans l'année mais Bachar avait insisté lourdement avec
tout le poids de ses mots et ses 73 kilos... il prétend que ce
rituel maintient la cohésion familiale et qu'il connait des chiens
bien plus exigeants qui réclament le sein!
Kevin
a semblé plutôt content de ses cadeaux, surtout le collier qui lui
va comme... un collier avec une jolie laisse assortie.
Moi
aussi j'ai été gâté par Bachar: un os de boeuf qu'il est allé
lui-même déterrer au fond du jardin et que je devrais pouvoir
monter en pied de lampe.
Germaine
a eu droit à une léchouille magistrale qui justifie pleinement le
soin en institut Yves Rocher que je lui ai offert.
Et
dire que les voisins nous plaignent... ils ignorent ce qu'est le
bonheur à moins qu'il ne soient tout simplement jaloux.