mardi 31 décembre 2013

Aujourd'hui ce qui demeure immobile

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!



ce satané voyant rouge qui n'a cessé de clignoter pendant cinq jours comme des clins d'oeils sournois.
Déconnecté! J'étais déconnecté, relégué au fond de ma cambrousse, sevré d'azertyuiop, forcé de retrouver les anciennes habitudes comme ouvrir un dictionnaire, ressortir tous ces jeux désuets auxquels je ne jouais plus depuis longtemps.

Comme je l'aime ce foutu voyant repassé au vert permanent!
Je rejoins le peuple de la toile, le monde des branchés.
Je retrouve mes auteurs, mes lecteurs et toutes les fesses de bouc de la terre, l'effervescence des voeux, des photos de réveillon et des premières mauvaises nouvelles de l'année.

samedi 28 décembre 2013

Aujourd'hui bras

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!



Je me promène, je nage, je fais du vélo, je conduis ma voiture, je jardine, je pousse mon caddie, je porte ma valise, je danse, je voyage et je lève mon verre à tous ceux qui font comme moi.
Et tout ça sans effort ni souffrance, sans médicaments ni séances de kiné, sans appréhension et sans calcul, sans frustration.
En résumé, je suis libre de faire toutes ces chose que ma chérie voudrait pouvoir faire à nouveau si quelqu'un daigne un jour lui réparer le sien - blessé il y a trois ans sur son lieu de travail – pour nous rendre enfin une vie normale.

vendredi 27 décembre 2013

Aujourd'hui un idéal de traverse

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!


Liberté, égalité, fraternité?
Non, ça c'est trop idéal.
Ou alors tout simplement un “chez soi” bien à soi, remboursé, peu énergivore avec un congélateur qui congèle rempli d'Omega3 et de boeuf qui soit du boeuf, un “chez soi” peu imposé, bien desservi, écolo, au soleil, entouré mais sécurisé quand même, à proximité d'un Décathlon, d'un Auchan, d'un vendeur de vaporettes, d'un méga-cinéma, d'un bureau de vote, d'une déchetterie, d'un Emmaüs, d'une plage... mais éloigné des voisins, des démarcheurs, des touristes, des bretelles d'autoroute, des décharges municipales, des aéroports, des fêtes foraines, des orages, des canicules.
Ouais, c'est pas mal ça


jeudi 26 décembre 2013

Aujourd'hui vous auriez dû lire votre horoscope qui vous aurait prévenu

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!


Prévenu de quoi?
Que je suis né sous un cygne?
Je sais, et même un cygne d'eau! Pas étonnant qu'il soit palmé...
Le même cygne que Daudet, Coluche, Magritte ou Picasso qui virent un beau jour le Soleil éclairer leur gros dard à venin.
Parait qu'on a besoin d'être aimés, admirés, en étant pourtant critiques avec nous-même, qu'on a des points faibles et qu'on sait plus ou moins les compenser, qu'on a un potentiel considérable qu'on n'a pas encore utilisé, qu'on peut être très extravertis et sociables, ou à d'autres moments introvertis et réservés.
Moi, je suis un vilain petit canard.




mercredi 25 décembre 2013

Aujourd'hui ce qui brille

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!


Aujourd'hui ça scintille, ça chatoie, ça irradie, ça rutile... et ça fait réfléchir: Demain, que restera t-il de la fête?
Des bolducs frisottés, des brillants dispersés, des confettis, des scotch tenaces, des rubans de couleur, des papier dorés, argentés, à paillettes, à bulles qu'on balaiera patiemment pour qu'il n'en reste aucun.
Comme si on avait honte de ce qui s'est passé la veille?
Une orgie de paquets ficelés, enrubannés, du léger, du lourd, du discret, du géant qu'on a ouvert chacun à son tour avec des Ah et des Oh sous l'oeil mi-inquiet mi-fier du généreux donateur...
Joyeux Noël!







mardi 24 décembre 2013

Aujourd'hui quelque chose de triangulaire

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!


La nuit, selon Euclide le triangle d'or... mais d'après le théorème de Terquem, le triangle pédal.
Traumatisé par ces affirmations, je ne regarde plus mes tabourets à trois pieds du même oeil.
Parait que leur centre de gravité s'appelle point d'équilibre.
Quand on me parle de gravité j'ai plutôt tendance à m'inquiéter.
On dit que le triangle est une figure plane; pourtant la dernière fois que j'ai perdu l'équilibre, j'ai plané très bas, très très bas.
J'ai découvert que mon tabouret était équilatéral, ce qui fait que j'ai neuf chances sur dix d'avoir un de ses pieds sur mon pied.

lundi 23 décembre 2013

Aujourd'hui petite violence

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!




Je n'aurais pas dû...
C'est pas dans ma nature, je suis même tout le contraire.
Un pacifiste né, le calme et la sérénité incarnés.
Il faut vraiment qu'une mouche me pique pour que je lui arrache les ailes, qu'un malotru me coupe la route pour que je le traite de ce qu'il est.

Il était là, sagement garé au milieu des autres, indifférent au tohu-bohu des gens pressés d'en finir avec leurs derniers achats de Noël.

Et je l'ai fait! Je l'ai gratté rageusement du bout de l'ongle!
Tout y et passé. Roulette, Craps, Poker, Jackpot!
J'ai gratté un VEGAS.



dimanche 22 décembre 2013

Des oursins dans les poches

Publié sur le site MilEtUne
 

 
 
La nuit tombe sur le quartier du Jarret à Marseille.
Les rares chalands remontent leur col en rasant les murs sans même jeter un coup d'oeil aux besogneuses.
 
“Adieu, bimbo!”
“Adieu! Si c'est pas une misère, Malou”
“Tu l'as dit... une misère, les corbeaux volent sur le dos. Deux heures que j'ai pas mis les miches au chaud!”
“On pourrait croire qu'avec ton nouveau costume, ça marcherait mieux”
“Comment veux-tu marcher avec ça? Y'a qu'mon maquereau pour avoir des idées pareilles, sans compter l'miroir et l'peigne! On dirait Marie-la-folle”
“C'est vrai que pour arpenter le trottoir, ça doit pas être fastoche”
“Si j'avais su qu'un jour j'aurais b'soin d'agiter la queue pour faire mon beurre”
“C'est la crise, Malou. C'est la crise et avec leur nouvelle loi sur la pénalisation, le client qui a des oursins dans les poches va avoir mal aux bourses”
“A deux ans d'la retraite, ma vieille, j'y étais pas préparée et mon maquereau non plus. Toi t'es jeune! Comment tu vas l'préparer le tien?”
“Surement au four avec une sauce moutarde et estragon”
“Déconne pas! A ta place je m'inquiéterais. Le mien y m'a même changé mon p'tit nom. Maint'nant c'est Pisinoé... parait qu'ça veut dire Persuasive!”
“Pisinoé? Toi qu'on a toujours appelée la grosse Malou, ça doit te faire drôle”
“Oh pour le peu d'fois qu'on m'appelle pour aller au beurre”
“Et c'est pas trop chiant à défaire ce machin pour aller changer l'eau aux olives?”
“M'en parle pas! J'ai des clients pressés qui s'tirent avant que j'aie fini de déballer mes arpions!”
“Faut dire qu'y sont vachement pressés maintenant, rapport à la contredanse de cinquième classe”
“J'sais pas c'qu'il leur faudrait pour leur faire tourner la tête... leur chanter des chants de Noël?”
 
“Parait qu'au Prado la Léontine vient de se mettre en poulpe”
“Tu veux p't'être dire qu'elle s'est mise en couple passequ'elle est en poulpe toute l'année, même que son mac l'appelle la tentacule!!”
“Si c'est tout ce qu'il a trouvé comme nom pour une tante...”
“Bref, tout ça pour dire qu'on est dans la mouscaille, ma vieille. Le plus vieux boulot du monde a du souci à s'faire! Enfin, j'te dis ça mais c'est le parler qui fait parler”
“Adieu... Pisinoé... Putain, ça fait drôle!”
 
 
 
 
 
 
 

Aujourd'hui provisoire qui dure

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!


ce qui me rassure dans le provisoire c'est qu'il n'a rien de définitif encore qu'à force de durer le temporaire se mue en définitif sans qu'on s'en rende compte.
Tout est une question de temps.
Les éphéméroptères ont beau être les insectes ailés les plus anciens de la planète - 300 millions d'années - ils ne vivent que quelques jours; on comprend alors pourquoi ils ont une bouche mais pas de tube digestif et juste de quoi se reproduire tant qu'il est encore temps!
Moi j'en ai un - tube digestif - et ça m'arrangerait que ça dure encore longtemps...








samedi 21 décembre 2013

Aujourd'hui il parait que

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!


L'adagio d'Albinoni n'est pas d'Albinoni, pas plus que le théorème de Pythagore n'est de Pythagore.
Quand je pense comment je l'ai envoyé se faire voir chez les grecs avant d'admette qu'une hypoténuse ne prend qu'un seul 'h' et que son carré vaut la somme des carrés des deux autres côtés, je crois vraiment que le monde est fou.

A quelques jours de Noël, j'apprends que le carpaccio de saint Jacques n'est pas de saint Jacques!
Saint Jacques étant pote du dénommé Jésus qui n'est pas né le 25 décembre mais en septembre voire au printemps, vous comprendrez alors mon désarroi...







vendredi 20 décembre 2013

Aujourd'hui collection de regards

Aujourd'hui collection de regards


Vingt heures ici. Onze heures du matin à Las Vegas.
La fenêtre magique de Skype s'ouvre sur des visages sérieusement occupés.
On tombe en plein séance de coloriage... on va gagner un dinosaure et aussi un bel arc-en-ciel.
Sérieux ou rieurs, furtifs ou appuyés, les petits yeux nous prennent et nous retiennent.
Notre collection est en train de s'agrandir.
What's your favorite color?”. Personnellement j'aime bien le bleu et ma chérie le rose, of course.
Abigail vient de se réveiller et ses grands yeux sont pour nous... aussi.
La collection s'enrichit et l'arc-en-ciel est superbe.
Merci les chéris
Love you

jeudi 19 décembre 2013

Initiation à l'art néo-byzantin

Publié sur le site MilEtUne
 

 
 


“Alors y m'dit comme ça... vous viendriez pas admirer la coupole avec moi?”
“Mais qu'est-ce qu'ils ont tous les mecs avec cette coupole?”
“Alors j'lui répond du tac au tac: Non merci monsieur! Pas avec les clients du magasin et que j'l'ai déjà admirée avec mon chef”
“Ah, ça y est, toi aussi? C'est toujours monsieur Jean?”
“Euh... Oui. Y parait qu'les nouvelles ont intérêt à faire le stage...Euh... machin bisantin...”
“Le cours d'initiation à l'art néo-byzantin, ma grande! J'ai connu ça avant toi”
“Ouais, c'est juste ça!”

“Je suppose qu'il t'a emmenée au balcon Nord, là où on voit le mieux la verrière, par en dessous...”
“Alors non. On était au rayon canapés... c'est là où je bosse et c'est là aussi où on profite bien de la vue”
“Et il t'a dit: Vous allez jouir du spectacle avant d'avoir eu le temps de compter les dix faisceaux de vitr...”
“Alors non. J'ai eu un orgasme tout de suite”
“A ce point-là? Il a dû t'expliquer l'Art Nouveau et l'histoire des deux cousins alsaciens qui ont créé...”
“Alors non. J'aime pas quand on est trop nombreux!”
“Mais il t'a parlé des motifs floraux sculptés, au moins?”
“Alors non. Mais j'avais compris son motif, tu sais! J'suis pas née d'la dernière cerise sur le cadeau... Monsieur Jean parle pas beaucoup, mais qu'est-ce qu'il est doué avec les mains!”
“Il ne t'a pas parlé des balustres de Louis Majorelle, celui qui a fait aussi la rampe du grand escalier?”
“Alors non. L'escalier on a pas eu le temps mais monsieur Jean a dit qu'on approfondira la prochaine fois”
“Et non plus comment la lumière inonde le grand hall?”
“Alors non. On a rien inondé, c'est vraiment du coutil cent pour cent polyester. J'y croyais pas avant d'le voir. Il m'a fait toucher la différence entre la camelotte et le bazar de luxe! ”
“Il t'a forcément vanté la vue panoramique, le deuxième endroit le plus visité de France et le...”
“Pour la vue panoramique, ça, monsieur Jean était vachement content mais après il a eu un coup de fil de sa femme - madame Jean je crois - alors on avait plus le goût au truc bisantin.”
“Donc tu n'as pas vraiment profité du spectacle?”
“Alors non. Passe que tu vois, monsieur Jean préférait que j'sois sur lui, rapport à sa vue panoramique à lui”

“Tu vas avoir besoin d'un coup de main pour ton rapport de stage?”
“Alors non. J'crois qu'je vais parler du grand sapin et des boules!”
“T'as raison, le sapin et les boules, c'est bien”
 
 
 
 

Aujourd'hui le sens de l'adaptation

Aujourd'hui le sens de l'adaptation




Avant j'avais des griffes et je courais vite, en chaussures de ville pas en Adidas.
Maintenant j'ai des chaussures de campagne enfin... des sabots plus lourds mais bizarrement plus confortables.
Avant je passais ma chemise et ma cravate suffisamment vite pour être à l'heure à l'avion.
Parce qu'avant j'avais l'heure.
L'heure du rendez-vous avec un tas de relations qui n'étaient ni des voisins, ni des copains mais juste des clients.
J'avais plein de projets qui étaient surtout les projets de mon patron.
Aujourd'hui je crois bien avoir réussi mon adaptation.
Je vis heureux sans heure, sans cravate et sans patron.

mercredi 18 décembre 2013

Aujourd'hui ce que j'ai laissé tomber


Aujourd'hui ce que j'ai laissé tomber



Envoyer mes félicitations à la famille princière monégasque pour la naissance du petit dernier
Ramasser les feuilles dans le jardin pour la troisième fois, non la quatrième fois
Changer les piles de mon tensiomètre
Me renseigner sur le ramassage des ordures ménagères qui tombent le 25 décembre et le 1er janvier
Utiliser mon bon d'achat de cent euros par tranche de cinq cent euros chez Bois & Chiffons
Lancer une défragmentation de mon disque dur
Arroser le citronnier... mais pas trop, du coup j'ai laissé tomber
Prendre un rendez-vous chez le dentiste
Acheter des pipettes antipuce pour le chat







mardi 17 décembre 2013

Aujourd'hui un pli

Aujourd'hui un pli


Pour lire quelque chose d'instructif ou d'intéressant aujourd'hui...vous repasserez.
N'ai-je pas averti plus haut que je n'étais pas certain d'écrire tous les jours?
Oui, je sais, je suis en train d'écrire mais ça ne compte pas.
Oubliez ces 100 mots.
Il y en aura d'autres qui valent mieux la peine d'être lus, enfin c'est ce que je crois.
Oui, je sais, si je commence à faire ça - c'est à dire à ne rien faire - je vais prendre un mauvais pli et recommencer.
Vous êtes en train de vous dire: ça ne fait pas un pli.
Peut-être...

lundi 16 décembre 2013

Aujourd'hui tissus

Aujourd'hui tissus


Je ne sais pas ce qui se trame mais ces questions posées insidieusement depuis quelques jours sont cousues de fil blanc.
C'est pas net, absurde, incohérent.
Et de toutes les matières c'est laquelle que j'préfère?
Et quelle est ma couleur fétiche?
Et est-ce que j'aime les pulls ras du cou ou col roulé?

J'ai envie de répondre que j'adore le latex, comme une seconde peau.
Pourquoi pas un cycliste ou un Marcel seins nus pourvu qu'il soit moulant, noir et brillant?
Je sens qu'on va me regarder bizarrement.
Allez je me lâche! J'aime bien le chanvre et aussi les charentaises...







Au “Calva frétillant”

Publié aux Impromptus Littéraires sur l'idée d'un jeu musical... à vous de deviner la chanson évoquée ici.
Facile! 
 
 

 
Avant même de l'avoir invitée au restaurant, j'ai su que j'avais tiré... le gros lot.
Croiser une bourguignonne à Bagatelle en plein mois de décembre ça doit être aussi rare que voir boutonner des gueules de loup à la saint Nathan.
De la course du taxi il me restait assez de quoi payer le restau et la chambre d'hôtel.
Ca s'appelait “Au cochon grillé”, ça ne s'invente pas et puis je n'avais pas très faim et elle non plus.
Moi je ne mets jamais d'échalote dans le ragoût de lapin mais je n'allais pas pinailler aujourd'hui et elle non plus. Elle était si craquante à voir, elle découvrait le homard pour la première fois et moi sa cuisse chaude contre la mienne.
Ce maquillage de sauce tomate au coin de la bouche lui allait à ravir...
On a fini sur une poire-gaufrettes, enfin elle a choisi la gaufrette et moi, la poire... l'addition.
Il ne restait plus rien de L'Emile et Rose - Aramon 2012 - à part un bon goût de cassis languedocien et une grosse envie de Béziers qui nous tordait les tripes à tous les deux...
Il fallait bien l ”Hôtel d'Ethiopie” pour ma reine de Saba, en pleins travaux de rénovation (l'hôtel) et futur “Calva frétillant” mais c'était le dernier de mes soucis et elle non plus, enfin je me comprends.
La suite poussiéreuse - je ne sais pas si on appelle ça une suite quand on n'a pas encore commencé - sentait le plâtre frais et moi l'échalote, le lavabo semblait bouché alors j'ai bricolé un peu, beaucoup, pas du tout... je ne suis pas adroit de mes mains et elle non plus.
Le lit bancal et les draps de toile molle me rappelaient vaguement quelque chose mais Felicidad - les bourguignonnes ont des prénoms bizarres - m'ôta toute envie de réfléchir tant ma surprise fut grande!
Je ne sais pour quelle raison elle avait gardé son poil d'hiver... et ça c'est au dessus de mes forces.

Après le désastre je ne suis jamais retourné au “Calva frétillant” et elle non plus, enfin je crois.
 

dimanche 15 décembre 2013

Aujourd'hui il faudrait crier

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.
Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante.
Pas sûr que j'écrive tous les jours... et de toute manière, pas sûr que vous me lisiez tous les jours!

Non à la fonte de la banquise
Non aux pesticides
Non au brûlage des déchets verts
Non aux gourous
Non au gavage des oies
Non au play-back
Non aux concours de mini-miss
Non à l'évasion fiscale
Non à ceux qui crient
Non aux déserts médicaux
Non aux referendum pour un oui pour un non
Non à la publicité mensongère
Non à ceux qui se taisent
Non au zèbre dans nos assiettes
Non à ceux qui Ne peuvent pas ne pas revenir
Non aux chinois sur la Lune
Non à l'imprimante 4D
Euh... là, je suis peut-être allé un peu loin?



samedi 14 décembre 2013

Le martien au ukulélé

Publié aux Défis Du Samedi sur le thème du Rythme
 
 
 
 
Vindieu, dans mon enfance j'en ai paumé des parties d'osselets, de billes ou de chat perché.
J'étais trop lent ou trop rapide, trop bas ou trop haut, trop long ou trop court... tout comme mon costume du dimanche, celui qui grattait aux genoux au point qu'on m'appelait “cul salé” tant je gesticulais sur ma chaise à attendre la fin des sempiternelles boustifailles du dimanche.
Je ne me souviens pas avoir été jamais en harmonie avec le monde qui m'entoure. Quelles que soient les circonstances, j'avais l'impression d'être en décalage permanent avec les choses et les gens, tel un être venu d'une autre planète.
J'aurais donné cher pour échapper à une minuterie trop tôt éteinte, une porte qui se referme trop vite, un vélo qui freine bien trop tard.

J'étais un martien comme on nommait à l'époque toute créature étrangère à notre bonne Terre.
Aujourd'hui les martiens sont des gens comme vous et moi, surtout comme moi.
Que j'écrase les arpions de ma cavalière au mariage de l'oncle Hubert ou que je ferre trop tôt une touche de poisson-chat dans le canal de Bourgogne, je collectionnais les maladresses à vitesse grand W.
Pour me guérir de cette tare je suivais d'une esgourde et tous les jeudis le métronome du cours de musique de Mademoiselle Demongeot dont le nez crochu et violacé dénonçait catégoriquement tout lien de parenté avec la Mylène des affiches de cinéma.
Lento, Moderato et Presto étaient et resteront à jamais pour moi des frangins déjantés, un peu comme les Marx Brothers Harpo, Chico et Zeppo.
 
Bizarrement le martien que j'étais carburait sur les bancs de l'école et finissait toujours avant les autres si bien qu'il parvint sans s'en rendre compte à l'âge d'aller crapahuter sous les drapeaux.
Homme de base de mon peloton, je redoutais le “En colonne, couvrez!!” que l'adjudant m'aboyait aux esgourdes et la pagaille qui en résultait me relégua très vite en queue de colonne, là où traînent les clampins et les beuzenots.
J'évitai bien malgré moi les défilés, prises d'armes, parcours du combattant et autres joyeuses réjouissances qu'offre ce plaisant séjour dans l'armée et débarquai - deux jours après les autres - sur le quai de la gare de l'Est, libéré d'un rythme militaire que j'avais poursuivi pendant douze mois sans jamais le rattraper.
 
Gisèle et sa patience d'ange m'avaient attendu - deux jours de retard après douze mois me semblait un délai acceptable - et après avoir piauné et grigné des dents, elle me parut pressée de m'emmener dans sa chambrette y rattraper tout ce temps perdu.
Dans nos discussions de piaule, il m'avait semblé qu'au sujet des drôlesses je n'avais rien à envier aux plus chauds lapins de la chambrée et je me sentais tout aussi pressé qu'elle d'aller foutrailler.
A peine jartés sur le lit et mon tiau au garde-à-vous, je varlopai comme une bête et conclus dans la minute - satisfait d'avoir rempli ma mission - quand Gisèle explosa!
Convaincu d'avoir dépassé ses attentes, je fus étonné qu'elle me traite de “dort-en-chiant” et, l'ayant alors qualifiée de “râlue”, notre relation prit fin dans l'instant.
 
Aujourd'hui le métronome de Mademoiselle Demongeot ne me serait d'aucune utilité tant j'ai la nette impression d'avoir progressé.
Peut-être mes rares copines sont-elles plus compréhensives que Gisèle à moins que ce ne soit cet étrange petit lapin vibrant qu'elles ont l'habitude de sortir au moment où je m'endors?
Et puis je me suis mis à la guitare... ou plutôt au ukulélé de chez Apple, sur ma tablette bien sûr.
Parait que j'ai enfin du rythme, surtout avec les morceaux préenregistrés.