Publié sur le site MilEtUne d'après l'illustration
La
soie tout comme l'encre a été découverte à pied par la Chine,
selon une contrepèterie coprophile.
On
trouve les contrepèteries coprophiles là où il y a des vers mais
si ça semble logique ça n'est pas le sujet.
On
raconte que l'impératrice Leizu en personne qui buvait son thé sous
un mûrier aurait vu tomber un cocon dans sa tasse d'impératrice et
en aurait tiré un fil suivi d'une légende.
“What
else ?” dira t-elle au bout du fil mais il ne faut pas croire tout
ce qu'on raconte.
Cette
légende est tirée par les cheveux d'autant qu'avant elle un autre
chinois – l'empereur Shen Nong – aurait découvert le thé quand
une feuille d'arbre est tombée dans sa jarre d'empereur en
ébullition.
La
Chine serait donc le pays où les choses tombent du ciel au pied des
impératrices et des empereurs pour faire exprès de grandes
découvertes.
Plus
sérieusement le bombyx du mûrier (butterfly of the mûrier, en
anglais) possède des ailes mais aussi des chenilles (c'est l'effet
papillon) appelées vers à soie qui se développent dans le noir,
comme l'encre de Chine.
A
force de se développer pour voir la lumière le ver de quatre
millimètres s'étire comme une chenille qui redémarre jusqu'à
former un cocon qu'il faudra ensuite démêler (c'est con, c'est
coton et c'est cocon à la fois).
Il
faut donc faire appel à un inspecteur (trice au féminin) qui tire
ce grand filet de bave qui peut faire un kilomètre de long pour
défaire les noeuds ou énigmes: on appelle ça la filature.
La
filature qui peut être longue emprunte la route de la soie.
L'inspecteur
enroule la bave sur des vidoirs (on dit aussi dévidoir même s'il
n'y a qu'un vidoir) ou aspe qu'on trouve alors dans les mots de
quatre lettres à la fin des livres de mots croisés.
L'enroulage
se fait selon le principe de la révolution chinoise, toujours dans
le même sens pour éviter de refaire des noeuds.
Quand
le dévidoir est plein on le vide, quand il est vide on le plaint; on
déplace tout ce “merdier” (shit en anglais) ou “soie grège”
sur des écheveaux (on dit écheveaux quand il y a plusieurs écheval)
Il
faut dix kilos de cocon pour faire un kilo de soie grège: on appelle
ça une chinoiserie car personne ne sait à qui profitent les neuf
kilos manquants.
Un
proverbe chinois dit qu'on ne peut se couvrir d'un fil. On doit donc
procéder au tissage du fil.
Le
tissage – même artisanal – est un vrai métier sur lequel on
dispose le fil qui est monté sur une canette placée dans une
navette de manière à ce qu'en tirant sur la chevillette, la
bobinette choie... (Voir Saozouguduo'r: version chinoise du petit
chaperon rouge)
Une
tisseuse jeune mariée fête ses noces de soie après 12 ans de
métier ou de galère.
Une
vieille tisseuse ne fête plus rien.
En
1801 un dénommé Jacquard mécanise le métier jusqu'alors à
pédales – malgré la révolte des Canuts – pour le rendre
rentable en licenciant les tisseuses jeune mariées et les vieilles
aussi.
Contrevérité:
Le métier Jacquard est souvent présenté comme l'ancêtre de
l'ordinateur alors qu'il n'y a rien de plus con qu'on ordinateur...
Malgré
l'apparition du nylon, la soie restera la fibre textile la plus
recherchée pour son image, son charme, son luxe et son brillant...
la chóu zi sera toujours la chóu zi comme dirait l'impératrice
Leizu car elle le vaut bien.
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