Publié au Défi Du Samedi sur le thème : Zapothèque
Il
s'appelait Zapotek.
Dans la classe de CM1 où on jouait à essayer d'être plus nuls qu'en CE2, on était morts de rire, le nouveau s'appelait Zapotek !
On lui a tout de suite filé le train mais il courait plus vite que nous, alors forcément on l'a baptisé Zatopek, ce qui changeait rien car on était toujours morts de rire.
Dans la classe de CM1 où on jouait à essayer d'être plus nuls qu'en CE2, on était morts de rire, le nouveau s'appelait Zapotek !
On lui a tout de suite filé le train mais il courait plus vite que nous, alors forcément on l'a baptisé Zatopek, ce qui changeait rien car on était toujours morts de rire.
On
a compris que c'était pour ça qu'on courait moins vite ; à se
dilater la rate, on est loin de courir comme des dératés.
On
a vu que dans la liste des insultes du capitaine Haddock, Zapotek se
trouvait entre wisigoths et zèbre … alors on a rigolé encore
plus.
Plus sérieusement la maîtresse nous avait expliqué que son nom venait d'une civilisation amérindienne.
Avec une mère indienne, et sans doute un père cowboy il avait aussi hérité d'ancêtres – toujours d'après la maîtresse – qui broutaient dans un pré colombien dans une vallée au nom zarbi de Oaxaca à l'époque de la conquête espagnole bref on avait toutes les raisons de se fendre la poire.
Parait
aussi que tous les Zapotek parlaient neuf langues ; c'était
donc ça le zozotement qui nous faisait tant marrer.
Zatopek ,
il parlait peu mais il chantait à cause de sa langue à quatre
tons : haut, bas, montant et descendant un peu comme le joystick
de la Nintendo !
A
part ça c'était juste un pauvre mexicano venu d'une « bande
de zapotèques de tonnerre de Brest » et ça nous suffisait
pour le ranger dans la catégorie des étrangers, ceux qu'on forçait
à s'installer au premier rang pour mieux les surveiller et leur
lancer des boulettes en papier.
Un
jour il nous a « chanté » qu'il descendait du puma,
qu'il avait deux dieux, le Dieu de la pluie et le Dieu de la lumière
et que ses ancêtres avaient pratiqué des sacrifices humains, du
coup on a fini de rigoler … et puis on a arrêté de lui courir
après.
De
toute façon on le rattrapait jamais, Zatopek !
Et
puis un jour son père – celui qu'on appelait le cowboy – est
venu le chercher à l'école pour l'emmener rejoindre la communauté
d'Ixtlan de Juarez, une communauté remarquable qui travaille le
bois, un modèle de réduction non seulement des gaz à effet de
serre mais de la pauvreté.
« Le
cowboy » nous a expliqué que 30% des 600 000 dollars de
bénéfices annuels étaient consacrés à la protection de la
forêt ; tous ces chiffres ça nous a foutu le vertige.
On
n'a jamais revu Zatopek … sûr qu'il a fait son chemin, tonnerre de
Brest.
faut pas plaisanter avec les incas et leurs boules en cristal !
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