Publié sur le site MilEtUne
Germaine
m'avait bassiné pour aller passer un week-end en bord de mer au
Boukistan.
Pour
les ignares le Boukistan est connu pour ses plages désertes, sa mer
bleue marine, son soleil implacable, son saké à volonté, bref un
paysage de carte postale sauf qu'il n'existait pas de cartes postales
pour éviter un afflux de touristes.
Germaine
avait déniché pour l'occasion chez Emmaüs un ravissant bikini
rouge et jaune à petits pois de chez Itsi-Bitsi-Tini-Ouini qu'elle
tremblait déjà de montrer aux boukistanais.
J'avais
pour ma part ressorti du grenier mon ensemble
combinaison-palmes-tuba-masque de chez Trempette&Tempête qui
faisait un effet boeuf et un peu grenouille aussi.
A
notre arrivée on fut déçus de ne trouver qu'une plage déserte à
perte de vue, en fait il n'y avait pas un chat.
Je
fis remarquer très justement qu'au Boukistan tous les greffiers
finissent dans les assiettes tout comme chez nous les vaches.
Il
n'y avait pas de vaches non plus car du fait de leur caractère sacré
au Boukistan on n'emmène pas les vaches à la plage.
Faut
avouer qu'une vache sacrée en bikini c'est pas top.
J'avais
l'air débile dans ma tenue boeuf-grenouille et sur la plage
abandonnée qui ne bordait qu'un désert la seule chose qui débordait
c'était le bikini de Germaine.
Un
boukistanais hilare nous apprit entre deux vagues de rire que la mer
était démontée et qu'on ignorait si elle serait remontée un jour
faute de crédits.
Je
lui demandai en anglais si le panneau "No swimming"
présentait quelque intérêt dès lors qu'il n'y avait pas d'endroit
où nager mais il était trop intéressé par les formes débordantes
de Germaine pour me répondre.
Alors
j'ai embarqué le panneau jusqu'à notre hôtel histoire d'avoir un
souvenir à rapporter à la maison.
Visiblement
le souvenir n'était pas du goût des deux flics qui nous attendaient
dans le hall et qui nous ont embarqués; c'était la première fois
qu'on embarquait, enfin la deuxième si on compte l'avion.
Les
palabres furent houleuses et la note salée; on était mouillés
jusqu'au cou, trempés jusqu'aux os... heureusement pour moi mon
équipement était étanche.
Après
réflexion – on a eu huit heures pour réfléchir – il semblerait
que "No swimming" c'était le nom du bled et que les
panneaux boukistanais c'est aussi sacré que leurs vaches.
Germaine
m'avait assuré que l'avocat était une spécialité boukistanaise,
pourtant on n'en a pas trouvé un seul pour nous défendre.
Pas
facile de se faire comprendre des boukistanais avec un tuba dans la
bouche et malgré ça les gars se marraient comme des baleines.
Les
baleines, on ne les a jamais vues, pas plus que notre chambre
puisqu'on a été raccompagnés à l'avion manu militari.
J'ignore
lequel des deux s'appelait Manu mais lui aussi semblait ravi du
bikini de Germaine.
Pendant
le retour on s'est consolés au saké, à la vodka et à la liqueur
de litchi et de gingembre; aux hublots les nuages faisaient des
grandes vagues à vous filer le mal de mer... c'était toujours ça
de gagné.
On
a été malades pendant trois semaines mais il parait que c'est le
prix à payer pour profiter des plages de ces pays là!
Avez-vous songé à vos vacances l'an prochain ? C'est tellement intense que vous allez en redemander. Moi, perso, c'est ce qui se passe, j'en redemande.
RépondreSupprimerL'an prochain c'est Las Vegas alors je sais exactement ce que je vais faire !
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