Publié aux Impromptus Littéraires sur le thème de "Toutes les mammas" en rapport avec la fête des mères et la disparition de Maurane
A
toi qui nous as mis sur la paille mes frères et moi, je dis merci
car je réalise à présent que c'était pour notre bien.
Il
y avait souvent des prises de bec à la maison; faut dire qu'on en
avait assez de ce défilé de coqs du matin au soir... surtout le
soir car le matin ces messieurs étaient trop occupés à claironner
pour songer à ton cloaque !
Faut
dire qu'une Charollaise à la peau blanche et à la crête frisée,
ça leur filait une sacrée envie de côcher.
Pourtant
tu as toujours su nous réchauffer dès le sortir de l'oeuf; tout ce
qu'on cherchait c'était la chaleur de ton aile et nos gazouillis te
rassuraient.
Chez
nous pas de chouchou, premier né premier servi et c'était bien.
Bien
avant que j'aie brèché mon cocon tu me parlais déjà. Il faut dire
que j'étais le plus costaud et que je n'ai pas eu besoin de couveuse
contrairement à mes frangins.
Finalement
on a grandi trop vite mais tu savais être présente; n'en déplaise
à tes machos emplumés, tu étais avant tout notre mère poule
Combien
de fois t'a t-on perdue mais on savait toujours te retrouver sans se
tromper car tes gloussements d'amour n'étaient que pour nous seuls.
Tu
nous protégeais – bec et ongles si on peut dire – des attaques
de buses et des rivalités jusqu'à ce qu'on décide de voler de nos
propres ailes…
On
n'avait que quatre mois mais tu t'es effacée – tendrement mais
fermement – et on ne t'a pas oubliée pour autant.
Les
mauvaises langues à qui on rabattait leur caquet disaient que tu
partais avec un jeune coq alsacien – un coq au Riesling – mais
nom d'une cocotte en fonte ! on n'en a jamais cru un seul mot, tu
partais car il en est ainsi dans toutes ces cages à poule qu'on
nomme Hachélèm.
J'ignore
où tu es aujourd'hui mais sache que je reste à jamais ton petit
poussin
une poule qui a le pot de ne s'être pas mouillée...
RépondreSupprimerQue c'est touchant et bien tourné !!! Bravo !
RépondreSupprimerMerci ! Je ne savais pas comment aborder ce thème. Les hommes ne savent pas toujours parler à leur mère quand elle n'est plus là et qu'on ne lui a pas assez parlé de son vivant
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