Publié aux Défis Du Samedi sur le thème du Ukulélé
Quand
j'ai rencontré Germaine, elle jouait du ukulélé dans la batterie
fanfare de Chalou Moulineux, autant dire qu'on l'entendait peu mais
c'est son port de tête et sa choucroute à la Bardot qui avaient
retenu mon attention, plus que sa guitarounette à quatre cordes.
La
sienne était un soprano de quatorze pouces avec des cordes en boyaux
de mouton mais c'est sa taille de guêpe et son mollet ferme qui
m'avaient séduit avant tout ; elle aurait joué du fifre ou de
la grosse caisse que j'en aurais été tout autant épris.
On
s'est tout de suite accordés... en do sixième – sol, do, mi, la –
l'accordage standard du ukulélé hawaiien alors que je n'avais
jamais su jouer que « Les portes du pénitencier » sur
mon harmonica.
Je
jouais comme un manche et un autre monde s'offrait à moi ;
j'avais du mal à imaginer en l'écoutant jouer « Singing in
the rain » le soir dans le lit conjugal que Jimi Hendrix et
Neil Young avaient commencé comme ça !
Je
dormais dans le lit d'une pop star... du moins l'ai-je cru au début.
Car
les années ont passé, le ioukoulélé s'est endormi au placard et
moi aussi. Germaine avait troqué sa choucroute Bardot contre un
balayage tendance et s'était abonnée aux Feux de l'amour sur TF1 et
sur canapé...
La
routine avait eu raison de la magie hawaiienne tout comme les éclairs
au chocolat de la taille de guêpe de Germaine.
Je
fais des efforts et « Over the rainbow » tourne en boucle
sur la platine – Israel Kamakawiwo'ole, imprononçable et
inoubliable – mais Germaine attend Adam et Chelsea qui devraient
refaire l'amour dans l'épisode 7517 à moins que ça ne soit Hilary
et Devon... et nous deux dans tout ça?
J'avais
inscrit Germaine a un cours de danse hawaiienne dont l'intitulé
m'avait séduit : Le hula, Délice des îles ou comment bien
maigrir mais elle m'a jeté le dépliant au visage... j'avais dû mal
choisir mon horaire, mais je ne m'avoue pas vaincu pour autant.
Lui proposer au cours 'un "petit" voyage dans le Pacifique peut-être ?
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