La faille

Les Impromptus Littéraires s'attaquent à la faille : Qu'on l'a borde par le flanc ou qu'on l'aborde de front, la faille, cette béante marge, elle nous donne le vertige, nous rebute ou nous aspire.

Elle avait un sourire en lame de poignard

un perfide instrument pour mon petit cœur d'huître

au point que j'en perdis sitôt mon libre-arbitre

je sentais sur mon cou la chaîne du bagnard

Je devais m'isoler, fermer les écoutilles

avant qu'en un frisson mon âme ne lézarde

blinder mon épiderme aux félonnes échardes

qu'elle dardait, visant mon cœur de pacotille

Ses jambes en un ciseau ont semé la pagaille

alors que je croyais contenir ses assauts

la crevasse s'ouvrit, taillée par ses pinceaux

Elle prit son plaisir et le prend chaque jour

elle a dessus mon corps un permis de séjour

j'en ai pris mon parti, il faut que je défaille