Publié au Défi Du Samedi sur le thème : Impact
Le vacarme qui nous avait réveillés en sursaut fut suivi du beuglement de Germaine : «C'est quoi ce b..... ? T'as entendu ? Non, c'est vrai que t'entends jamais rien»
Avant qu'elle m'ait dit de me lever pour aller voir ce que c'était que ce b..... que je n'avais pas entendu, j'avais pris mon courage à deux mains et chaussé mes charentaises à deux pieds.
Ce
b..... semblait être venu du salon.
Un long chuintement avait été
suivi d'un coup sourd assez fort pour couvrir mes acouphènes
persistants.
Armé d'un tisonnier je contournai le sapin « planté » de la veille pour me diriger vers un nuage de suie qui flottait à hauteur du manteau de la cheminée, masquant par bonheur le cadre en buste de tante Anastazia …
Germaine m'avait finalement rejoint devant l'âtre refroidi et contemplait le désastre au travers de cet épais masque de nuit hydratant dont elle s'enduit chaque soir jusqu'à la racine des cheveux.
Je faillis lui dire qu'elle était belle avec sa choucroute désordonnée à la Bardot et son déshabillé de pilou mais ça aurait sonné faux.
Elle répéta «C'est quoi ce souk ? ».
Dans sa bouche et après mûre réflexion le lupanar s'était changé en bazar maghrébin.
J'ai balayé la suie d'un revers de main. « Regarde ça Germaine. Y'a comme des paquets enrubannés là dessous » dis-je perplexe.
Déjà
Germaine me poussait, ramassait à plein bras la demi douzaine de
boîtes noircies pour les porter vivement dans la poubelle du
garage.
Elle revint en soupirant, belle et inaccessible dans ce
déshabillé de suie avec son masque de nuit … on eut dit Belphégor
mais je me gardai bien de lui faire mon compliment.
« Marre de ces cadeaux publicitaires » bougonna t elle en reprenant le chemin du lit.
Dans la nuit, un père Noël grimaçant vint me hanter.
Demain matin, j'irais quand même jeter un oeil dans la poubelle ; il me tardait tant que le jour se lève, je n'avais pas été tous les jours très sage mais j'en demandais pardon.