Publié aux Défis Du
Samedi
Blanche prend donc le
chemin de la chaumière des nains, un peu inquiète ca l'autre jour (Défi #283) ils n'avaient pas bonne mine, une histoire d'indigestion de
sésame avec une quarantaine de voleurs...
Et que ne retrouve t-elle pas
trois pages plus loin?
(Il y a souvent des pages dans
les contes)
Pigs, du fameux trio Three,
Little and Pigs!
“Toi ici Pigs? Je te croyais
parti avec tes frérots chez le roi Merlin pour chercher de quoi ignifuger votre dernière baraque?”
“Si fait Blanche! Mais en
cheminant - car il y a beaucoup de chemins dans ce conte - nous avons croisé un poucet”.
“Ca existe encore les
poucets?”
“Ben
faut croire que oui,
depuis que les ogres n'ont plus de bottes... en tout cas le nôtre
était petit et comme il m'a proposé une bonne affaire, j'ai laissé filer
mes frangins”.
“T'aurais
pas dû les laisser
filer! Une meuf au bois dormant s'est faite planter avec une
saloperie de quenouille pas plus tard que la semaine dernière! Sinon
c'était quoi cette bonne affaire, mon
cochon?”
“T'es
bigleuse? Vise ces bottes
de sept lieues... C'est pas des Boulutins mais je les tiens de ce
petit poucet qui les a fauchées à deux ogres pendant leur sieste”.
“Et ça marche
comment?”
“Comme
des bottes - l'une
devant l'autre - mais il parait qu'elles sont magiques, elles
s'adaptent aux pieds qui les portent et font des enjambées de sept
lieues!! Avec ça j'aurai tôt fait de les
rattraper”
“J'ai entendu dire qu'il vaut
mieux partir à point!” réplique Blanche.
“Sauf que ça n'a rien à voir
avec ce conte” pouffe Pigs.
“Et t'es sûr que ça marche
aussi avec des pieds de porc?” demande Blanche sur un ton emprunté.
Dans les contes, on ne sait
jamais à qui rendre les tons empruntés, mais c'est ainsi...
Pigs n'est pas à une vexation
près et fait mine de ne pas comprendre.
“Qu'est-ce qu'ils ont mes
pieds, mis à part que Dame nature m'en a donné deux de plus que toi?”
Blanche insiste: “Tu ne connais
donc pas le dicton Pieds fendus, bottes foutues?”
Pigs est à point se dit-elle et
elle ajoute:
“Je
te les échange contre ces
pantoufles de verre que ma great-mother avait achetées à une petite
sirène qui voulait échanger ses jambes à une sorcière contre une voix
mélodieuse et une peau
d'âne!”
Flairant le coup foireux, Pigs
dévisage les pieds de Blanche.
“Mais elles ne sont pas
pareilles!”
Blanche ne se démonte pas, elle
ne se remonte pas non plus:
“Evidemment,
c'est pour
distinguer la droite de la gauche... la droite est en verre et
l'autre est en vair. Si tu m'crois pas, demande à ma great-mother”
L'incrédulité de Pigs fait
peine à voir, alors on ne la dépeindra pas.
“Comment tu fais la différence
si les deux sont en verre et puis d'abord la gauche ressemble vachement à un écureuil gris” s'étonne Pigs.
Blanche sent le deal lui
échapper.
“Tu chipotes! Toi qui es si
malin, montre moi à quoi te servent ces quatre bottes de sept lieues”
Tandis que Pigs fait quelques
pas, on entend un grand fracas au fond du
bois.
“Quésaco?” grouine
Pigs.
“C'est rien” rassure Blanche
“le loup vient encore de se viander en mobylette”.
“Qu'est ce que je disais déjà?”
s'interroge Pigs.
Blanche aimerait bien
conclure.
Si
elle pouvait rapporter à sa
marâtre ces deux paires de bottes magiques en plus d'ingrédient ou
deux, elle serait le Phénix des hôtes de ces bois ou un truc comme ça.
“Allez! Tape m'en cinq... enfin
j'veux dire, tape m'en deux” rectifie Blanche.
Dans les contes, les petites
capes rouges ont toujours eu le dernier mot face aux cochons.
Pigs
lui en tape deux et
reprend bientôt son chemin, cahin-caha, gauche-droite,
écureuil-cristal... tandis que Blanche se dirige vers la chaumière des
nains.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire