samedi 8 mars 2014

Quésaco encore?

Publié aux Défis Du Samedi
 
 
 
 
 
Blanche prend donc le chemin de la chaumière des nains, un peu inquiète ca l'autre jour (Défi #283) ils n'avaient pas bonne mine, une histoire d'indigestion de sésame avec une quarantaine de voleurs... 


Et que ne retrouve t-elle pas trois pages plus loin?
(Il y a souvent des pages dans les contes)
Pigs, du fameux trio Three, Little and Pigs!
“Toi ici Pigs? Je te croyais parti avec tes frérots chez le roi Merlin pour chercher de quoi ignifuger votre dernière baraque?”
“Si fait Blanche! Mais en cheminant - car il y a beaucoup de chemins dans ce conte - nous avons croisé un poucet”.
“Ca existe encore les poucets?”
“Ben faut croire que oui, depuis que les ogres n'ont plus de bottes... en tout cas le nôtre était petit et comme il m'a proposé une bonne affaire, j'ai laissé filer mes frangins”.
“T'aurais pas dû les laisser filer! Une meuf au bois dormant s'est faite planter avec une saloperie de quenouille pas plus tard que la semaine dernière! Sinon c'était quoi cette bonne affaire, mon cochon?”
“T'es bigleuse? Vise ces bottes de sept lieues... C'est pas des Boulutins mais je les tiens de ce petit poucet qui les a fauchées à deux ogres pendant leur sieste”.
“Et ça marche comment?”
“Comme des bottes - l'une devant l'autre - mais il parait qu'elles sont magiques, elles s'adaptent aux pieds qui les portent et font des enjambées de sept lieues!! Avec ça j'aurai tôt fait de les rattraper”
“J'ai entendu dire qu'il vaut mieux partir à point!” réplique Blanche.
“Sauf que ça n'a rien à voir avec ce conte” pouffe Pigs.
 
“Et t'es sûr que ça marche aussi avec des pieds de porc?” demande Blanche sur un ton emprunté.
Dans les contes, on ne sait jamais à qui rendre les tons empruntés, mais c'est ainsi...
 
Pigs n'est pas à une vexation près et fait mine de ne pas comprendre.
“Qu'est-ce qu'ils ont mes pieds, mis à part que Dame nature m'en a donné deux de plus que toi?”
Blanche insiste: “Tu ne connais donc pas le dicton Pieds fendus, bottes foutues?”
Pigs est à point se dit-elle et elle ajoute:
“Je te les échange contre ces pantoufles de verre que ma great-mother avait achetées à une petite sirène qui voulait échanger ses jambes à une sorcière contre une voix mélodieuse et une peau d'âne!”
Flairant le coup foireux, Pigs dévisage les pieds de Blanche.
“Mais elles ne sont pas pareilles!”
Blanche ne se démonte pas, elle ne se remonte pas non plus:
“Evidemment, c'est pour distinguer la droite de la gauche... la droite est en verre et l'autre est en vair. Si tu m'crois pas, demande à ma great-mother”
 
L'incrédulité de Pigs fait peine à voir, alors on ne la dépeindra pas.
“Comment tu fais la différence si les deux sont en verre et puis d'abord la gauche ressemble vachement à un écureuil gris” s'étonne Pigs.
Blanche sent le deal lui échapper.
“Tu chipotes! Toi qui es si malin, montre moi à quoi te servent ces quatre bottes de sept lieues”
Tandis que Pigs fait quelques pas, on entend un grand fracas au fond du bois.
 
“Quésaco?” grouine Pigs.
“C'est rien” rassure Blanche “le loup vient encore de se viander en mobylette”.
“Qu'est ce que je disais déjà?” s'interroge Pigs.
Blanche aimerait bien conclure.
Si elle pouvait rapporter à sa marâtre ces deux paires de bottes magiques en plus d'ingrédient ou deux, elle serait le Phénix des hôtes de ces bois ou un truc comme ça.
“Allez! Tape m'en cinq... enfin j'veux dire, tape m'en deux” rectifie Blanche.
Dans les contes, les petites capes rouges ont toujours eu le dernier mot face aux cochons.
Pigs lui en tape deux et reprend bientôt son chemin, cahin-caha, gauche-droite, écureuil-cristal... tandis que Blanche se dirige vers la chaumière des nains.
 
 
 
 
 
 

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