Publié sur le site MilEtUne
C'est
vraiment un fameux trois-mâts... non, quatre, quinze nœuds et mille
tonneaux... rien à voir avec le Bel Espoir II de cette chanson
“Santiano” que sifflotent les nouveaux arrivants.
On
va partir pour de longs mois en laissant Margot, Jennifer ou Mireille
avec l'espoir de ne pas nous planter sur les rochers au large du
Croisic comme la fois précédente.
Saint
Nicolas, protecteur des marins qui nous a sortis du néant depuis ce
funeste jour de septembre 1793 nous a bien prévenus: Il n'y aura pas
d'autre fois.
“Si
Dieu veut toujours droit devant, vous irez jusqu’à San Francisco”
a t-il promis en jurant ses mille sabords.
Comme
notre saint, le commandant se prénommait Nicolas mais son nom
c'était Lapin, et ça ne m'inspirait pas confiance, tonnerre de
Brest!
On
devrait être recalé au concours de commandant avec un nom pareil.
En
plus l'Hermione s'appelait l'Hermione et ça c'était encore plus
inquiétant: redonner à un rafiot le nom d'une grecque maudite par
les dieux et à l'origine de la guerre de trois... alors que nos
ancêtres s'étaient déjà farci la guerre de cent ans, j'appelle ça
du sado-masochisme!
Comble
de malheur, le nouveau maître coq avait été éliminé en saison 3
de Top Chef, aussi fut-on réduits à la portion congrue dès le
départ... viande salée (lard et pieds de cochon) et un barricot de
cognac Hennessy pour tout l'équipage tandis qu'au carré des
officiers on se gobergeait de belles volailles de Loué et de grands
crûs de saint Emilion...
Personnellement
je m'en foutais un peu, j'ai toujours adoré les pieds de cochon mais
les autres faisaient la gueule, surtout les femmes.
Oui,
il parait qu'aujourd'hui les femmes ne portent plus malheur alors on
en avait embarqué quelques unes... une sombre histoire de parité à
laquelle je n'avais rien compris.
J'ai
appris qu'on disait aussi matelot en parlant des femmes car la
matelote est une spécialité culinaire, ce même ragoût de poissons
qui avait valu au nouveau maître coq d'être éliminé en saison 3.
Bref,
notre équipage mixte partait sur les traces de La Fayette, comme si
on pouvait encore suivre des traces en mer 235 ans plus tard!
On
n'avait pas le droit d'être contrariants, Baltimore, Philadelphie,
Boston, New York... l'itinéraire semblait alléchant pourvu qu'on
ait embarqué assez de pieds de cochon.
On
disait même que là-bas l'argent coulait à flots et qu'on trouvait
l'or au fond des ruisseaux, mais je me suis toujours méfié des
réclames depuis qu'on avait dit qu'aucun bateau ne pouvait sombrer
au Croisic!
Il
y en a même qui disaient qu'on reviendrait au pays revoir Margot,
Jennifer ou Mireille pour leur passer la bague au doigt... mais je
crois que ceux-là ignoraient que le commandant s'appelait Lapin!
Je
ne voyais pas l'intérêt de revenir dans un pays où la devise était
devenue “Ramer plus pour gagner moins”, alors avant le départ
j'ai utilisé un nouveau modèle de pigeon voyageur qui s'appelait un
fax pour prévenir de mon arrivée les descendants de mon ancêtre
établi - c'est marrant - à Lafayette en Louisiane dans les années
1900.
Là-bas
j'allais pouvoir m'éclater, bouffer des écrevisses, du jambalaya et
de l'alligator en écoutant du swamp pop avec les filles de joie...
ce qu'ils appellent de l'autre côté le fameux rêve américain.
Alors
j'ai été le premier volontaire pour aider à lever l'ancre...
jusqu'à ce que la chaîne déconne!
Les
nouveaux ont dit que c'était souvent comme ça avec la première
chaîne.
En
tout cas ça commençait mal...
J'aurais eu tort de participer (financièrement s'entend) à sa construction en 2005 ?
RépondreSupprimerL'avait un peu moins fière allure qu'aujourd'hui...
http://storage.canalblog.com/96/42/1240604/103756597.jpg
Pas d'inquiétude Walrus! Je te rembourserai au centuple quand j'aurai fait fortune chez les Acadiens...
SupprimerAvec ta guitare folk ?
SupprimerPerso, avec mon fils dessus, je lui souhaite bien meilleure ! Même s'il n'aime pas les pieds de porc !
RépondreSupprimerBon vent à ton fils, AOC! Une formidable aventure, c'est certain
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