Publié sur le site MilEtUne
Au
pied des volcans Abang et Batur s'étend le plus grand lac de Bali,
aux eaux cristallines gardé par la déesse des lacs, une dénommée
Dewi Danu.
Mais
on n'est pas venus pour la déesse d'autant qu'on en trouve des
centaines en pierre de lave sur e-Bay.
On
est juste là pour escalader le Batur, un des nombreux volcans de
Bali.
On
a été prévenus par les dépliants touristiques: “Qui voit le
Batur voit ses courbatures” mais il en faut plus pour nous
décourager.
Et
puis notre hôtel est au bord du lac et le rendez-vous au départ de
l'ascension n'était fixé qu'à quatre plombes du mat c'est à dire
en pleine nuit.
On
a eu droit à une lampe torche pour cinq, par chance on était trois
dans mon groupe.
J'ignore
pourquoi mais notre guide a eu l'air de tiquer quand il a vu mes
claquettes; tiquer, ça doit être un truc que font les guides pour
éloigner les mauvais esprits.
La
veille j'ai pris soin d'acheter une “gourde de pèlerin” - une
calebasse - pour me désaltérer en route mais je verrai plus tard
que la gourde c'est moi et que la calebasse n'a pas de bouchon
puisque c'est une plante potagère!
J'ai
aussi acheté des crèmes car on dit que bizarrement la montagne est
pleine de mystique la nuit! Le mystique, c'est la spécialité de
Bali.
Le
terrain est rocailleux, caillouteux, parfois sablonneux ce qui
convient à mes tongs et souvent glissant ce qui ne convient à
personne, d'autant qu'il s'est mis à pleuvoir comme vache qui pisse.
Il
parait qu'on serait monté hier, il faisait beau... c'est aussi ce
qu'on entend dire chez nous en Bretagne; alors je ne m'étendrai pas
sur l'ascension.
Il
est bientôt 6 heures quand on est en vue du sommet et le ciel
s'éclaircit, se colore de rouge, de bleu, de violet mêlé de nuages
de vapeur qui nous enveloppent comme des vapeur de... cuisine.
J'ai
l'explication en découvrant au sommet une cinquantaine de touristes
- appareils photo en bandoulière mais pas un en tongs - attablés
pour un bruyant breakfast balinais... ici on dit un 3B c'est plus
court.
A
côté d'une montagne de fruits et légumes qui a dû être livrée
par hélicoptère, des femmes font cuire des croquettes de manioc...
à gerber.
Une
montagne sur une montagne, c'était donc ça le nuage de vapeur.
On
nous propose de la papaye fermentée - nouveau produit miracle à la
mode - pleine de vitamines, anti-oxydant et tout le toutim.
Anti-Occident
c'est pas pour moi alors j'opte pour un jus de mangoustan cent pour
cent naturel au goût de raisin suspect mais c'est toujours mieux que
ma calebasse.
Celui
qui pense voir des vaches laitières sur les pentes du Batur sera
déçu.
Pour
le lait on devra se contenter d'un Susu Cola, mélange de Coca Cola
et de lait concentré.
A
côté de moi le guide attaque sa deuxième assiette de “haricots
kilomètre”, c'est une espèce de croisement de nouilles et
d'asperges qui me donne envie de redescendre tout de suite consulter
un gastro-entérologue.
Il
est 7 heures et je viens de vomir mon jus de mangoustan... ça urge!
J'échange
ma pauvre calebasse à un touriste hollandais contre une belle paire
de pompes à glands qu'il avait en secours.
C'est
un peu gland et un peu grand aussi, du 45 mais avec quelques mangues
pas trop mûres tassées au fond, ça fera l'affaire et puis les
mangues sont gratuites à cette saison.
J'ai
des cratères dans les pieds mais je n'ai qu'une envie, redescendre
pour me plonger dans un bon bain bouillonnant naturel...
Bye
bye Batur !
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