“Qu'est-ce
que tu veux encore?”
“Trois
fois rien Germaine... tu vois le petit bouton en bas... appuie dessus
avec ton joli doigt”
“Non
mais tu m'prends pour une brêle? J'ai compris tes sous-entendus.
J'veux plus qu'tu remettes les pieds ici!”
“Ecoute
bibiche...”
“Y
a plus d'bibiche ni d'mamoure ni d'gourdasse... c'était bien
gourdasse la dernière fois qu'tu m'as baptisée?”
“Appuie
juste une dernière fois, c'est une question de vie ou de mort”
“De
vie ou d'mort? Tu m'l'avais jamais faite celle-là!”
“C'est
hyper important, bibiche”
“Si
c'est pour récupérer ta console de jeux, j'peux t'l'envoyer par la
fenêtre”
“Non
bibiche! Pas par la fenêtre! Mais c'est pas ça l'important”
“Tiens!
Monsieur a trouvé quelque chose de plus important qu'sa console de
jeux? Qu'est-ce que ça peut bien être? La p'tite culotte de la
voisine? Ma carte bleue? Non, le poster de Ronaldo?”
“Euh...
la carte bleue, c'est aussi un peu la mienne”
“C'était
aussi beaucoup la tienne mais la gourdasse a changé tout ça ce
matin! Terminé de pomper mes économies!”
“Tu
sais bibiche, mes mots se meurent dans l'écouteur... L'interphone
pleure, ne raccroche pas... Je suis si près de toi avec la voix”
“C'est
quoi ces chars? Tu t'es remis à fumer?”
“Dis
bibiche, écoute-moi... L'interphone pleure pour la dernière fois...
Car je serai demain au fond d'un train”
“Un
train? Mais t'es pas foutu d'prendre le métro dans la bonne
direction, mon pauv' gars”
“Ne
m'interromps pas bibiche, j'ai eu assez de mal à apprendre les
paroles”
“Les
paroles? Quelles paroles?”
“Ben,
les paroles de L'interphone pleure”
“L'interphone
qui pleure? C'est quoi ça?”
“Ben
le truc avec lequel tu me parles, celui avec le petit bouton qui sert
à ouvrir la porte d'en bas”
“Ah?
Tu parlais de c'bouton-là tout à l'heure?”
“Ouais...
de quel bouton j'aurais parlé?”
“C'est
vrai qu't'as jamais été doué de c'côté-là non plus!”
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