dimanche 16 juin 2013

Histoire du vapo par le petit bout

 
Publié sur le site MilEtUne d'après cette image du site Vetiver
 

 
 
 
 
Dans l'Antiquité les servantes s'emplissaient la bouche de parfum pour mieux le recracher en brouillard sur le corps de leur maîtresse!
“C'était quoi ça?”
“Euh... Herpès de chez Herpès, maîtresse”
“Mouais! Pas terrible! Essaie plutôt Soir de Pâris”
Il fallut quand même attendre la fin du dix neuvième siècle pour qu'on arrête de cracher sur les femmes sous prétexte de les parfumer.
Surtout connu pour son ouvrage “Physiologie du Goût”, l'illustre gastronome Jean Anthelme Brillat-Savarin n'a pas seulement donné son nom à un fromage triple crème mais est aussi l'inventeur de “l'usine à gaz” qui depuis 1870 encombre les coiffeuses, les salles de bains et les boudoirs des dames qui sentent bon.
Le vaporisateur permet d'atteindre des endroits insoupçonnés du corps, c'est sans doute pour cette raison qu'on parle de parfums de niche!
Mais Attention! Pas de vaporisation sans une bonne poire... on en trouve d'ailleurs de toutes les formes et toutes les couleurs, tout comme leurs utilisatrices.
Pour les frileuses la poire est munie d'une “chaussette” qui peut - paroxysme du luxe - se terminer par un pompon de soie, d'où l'expression “se pomponner”.
Pour les voyageuses, la poire est devenue étanche, évitant ainsi des inondations de sacs de toilette et des scènes de ménage.
“Je t'avais bien dit que ton truc avait une fuite”
“Mon truc s'appelle Corrida, Madame! Et il m'a coûté la peau des fesses”
Que de citations en son nom:
“Qu'importe le packaging pourvu qu'on ait l'adresse” semble avoir dit Alfred de Musset.
“Je pompe donc je suis” n'a pas été revendiqué à ce jour.
“Dis moi ce que tu sens, je te dirai qui tu es” a surement dit son inventeur Jean Anthelme.
Jean Anthelme - celui-là il fallait l'inventer - ignorait que quelques siècles plus tard son vaporisateur occuperait des petits taïwanais qui injectent, soudent les coques et fabriquent les buses plus vite que leur ombre tant leur technique est maitrisée.
Leurs ingénieurs travailleraient sur un système qui permettra de maîtriser la dose de pulvérisation, impossible à faire aujourd’hui, quelle que soit la pression exercée.
Songez mesdames que tandis que vos jolis doigts exercent une pression sur la poire, quelque part en Chine des chercheurs se prennent le chou (le pe-tsaï chez eux) afin d'optimiser ce nuage de fragrance sans lequel tout homme normalement constitué ne se retournerait pas sur votre passage.
Je ne peux finir sans une note discrète en évoquant la concurrence asiatique par cette fameuse contrepèterie qu'est la pression des nippons sur la Chine.  


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