Publié sur le site MilEtUne Histoires d'après l'illustration
Comme
son nom ne l'indique pas, l'estampe consiste à écraser une gravure
sur bois sur du papier ou l'inverse, ce qui revient au même.
La
meilleure essence de bois pour la gravure est celle du cerisier,
c'est pourquoi l'estampe japonaise représente le plus souvent des
cerisiers en fleurs.
Le
cerisier est un bois dur à cause de ses noyaux contrairement au
noyer qui est un bois mou et humide.
Si
le modèle doit être réalisé à l'échelle, le graveur travaille
toujours au niveau du sol pour des raisons de sécurité; on a
coutume de dire: Il est grave de gravir pour un graveur.
Pour
poser le modèle en papier japonais sur la gravure en bois de
cerisier, le graveur l'enduit de colle de riz et s'imbibe d'alcool de
riz.
L'alcool
de riz s'appelle saké ou saqué parce qu'il est très difficile de
réussir l'estampe si on est trop imbibé.
Le
graveur frotte ensuite le papier avec ses propres doigts même s'ils
sont sales.
L'encre
de Chine envahit le bois même si l'estampe est japonaise.
En
bâton l'encre de Chine s'appelle sumi alors que l'encre de Chine en
saumon s'appelle sushi.
L'outil
du graveur est un ciseau qui s'apparente à un couteau bien qu'on
l'appelle ciseau.
Quand
on l'appelle ciseau, le ciseau aboie.
La
gravure sur bois peut être exécutée recto verso à condition que
la planche comporte deux faces.
Si
la planche ne comporte qu'une face, c'est qu'il est temps de
dessaouler au risque que la gravure dure plusieurs semaines.
Plus
on enlève de bois et plus on fait de copeaux mais ce n'est pas
grave, c'est le principe de la gravure.
L'imprimeur
applique les couleurs sur du papier japonais pour les estampes
japonaises et sur du papier d'origine inconnue dite “nomade” pour
les autres.
Dans
le cas de pigments noirs et blancs on dit que l'estampe est en noir
et blanc.
L'imprimeur
applique les pigments assis en tailleur c'est à dire jambes croisées
repliées sous lui-même pour faire bonne impression.
Il
peut imprimer jusqu'à ce que le bois soit usé et même après: on
appelle ça le cerisier sur le gâteau.
Une
fois l'estampe terminée, on l'authentifie en l'estampillant avec un
seau (alcool de riz ou autre) puis on laisse sécher l'estampe et
aussi le seau.
On
peut alors l'exposer chez soi dans le salon, la chambre, la salle de
bains ou tout endroit qu'on pourra faire visiter à ses conquêtes
qu'on appelle des japoniaises...
La
visite d'une collection d'estampes japonaises est un rituel ancestral
universellement connu mais à l'ère moderne on a plutôt tendance à
faire visiter ses tatouages... japonais ou non.
A
suivre: Soigner la bélonéphobie (peur des piqures) par
l'acupuncture pour les Nuls
En résumé : de l'estampe japonaise comme moyen de reproduction...
RépondreSupprimerTrès bien observé, Maître Walrus :)
RépondreSupprimerEt t'avais bu quoi quand tu as écrit ce délire? J'adore. Bien ri.
RépondreSupprimerdu saké, rien que du saké... pas de mélanges
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