Publié sur le site MilEtUne d'après le tableau de Hopper
“C'est
malin! T'es fier de toi?”
“Ben...
j'pouvais pas savoir”
“Hein?
Tu pouvais pas savoir que ça allait rentrer?”
“C'est
la première fois que j'ouvre une fenêtre en plein soleil... comment
on va faire maint'nant?”
“J'en
sais rien”
“Si
on referme, ça va peut-être s'en aller”
“Par
où tu veux que ça s'en aille si tu refermes?”
“Faudrait
pouvoir aspirer le soleil de l'extérieur”
“T'as
de quoi aspirer ça, toi?”
“Euh...
non. Et si on repeignait tout par dessus de la même couleur?”
“T'en
tiens une couche! C'est déjà d'la peinture qui vaut de l'or... et
puis on repeindrait de quelle couleur?”
“Ben...
de celle d'avant qu'on ouvre la fenêtre”
“C'était
comment avant, gros malin puisqu'on n'y voyait rien?”
“C'était
noir, pardi... comme quand on y voit rien”
“Y
a pas un noir mais des noirs, mon pote, c'est comme les chats y en a
des tas”
“Ah?
J'croyais que noir c'était noir... enfin, universel”
“Pas
du tout! Les noirs c'est comme les blancs, y en a des tas de sortes”
“On
n'est pas dans la merde!”
“J'te
l'fais pas dire”
“Comment
y s'appelle le proprio, déjà?”
“Edward
Hopper”
“Hopper?
C'est un blanc ou un noir?”
“Quelle
importance?”
“Ben...
si on repeint de sa couleur à lui, ça peut aider, non?”
“Aider
a quoi?”
“J'en
sais rien. Et d'abord il était pas obligé de coller une fenêtre
ici”
“C'est
vrai que s'il avait pas mis de fenêtre on serait pas là comme des
couillons”
“Alors,
on referme et on se tire?”
“Laisse
comme ça. Après tout c'est pas si mal”
Ronron.
RépondreSupprimer