De
toutes les fées qui se sont penchées sur mon berceau, celle qui m'y
balança un peu trop près du mur devait être la fée clochette, car j'ai
toujours eu dans le crâne une espèce de bruit de
sonnailles, de tintement très désagréable et que certains appellent
acouphènes pour faire riche!
En tout cas je me suis fait sonner les
cloches pendant bien des années pour pouvoir devenir le battant que je suis aujourd'hui.
Je me souviendrai toujours d'une phrase d'un
prof qui - lorsqu'on se levait avant la fin du cours - disait d'un ton solennel : “Il n'y a qu'une cloche ici, c'est moi!”... et c'était vrai.
A force de résonner j'ai acquis une
conviction en même temps que de solides notions d'orthographe: Au royaume des sons, le roi est celui qui n'a pas de cédille!
De
tous temps l'homme a toujours frétillé
devant la chute d'airain et je ne suis pas en reste quand une
Charlotte (Notre-Dame de Reims) ou une Marie-Joséphine (Notre-Dame de la
Garde à Marseille) se met en branle et commence à
tintinnabuler sous mes yeux.
Je laisse aux Don Juan et aux polygames les
carillons et autres campaniles car je suis de ceux qui ne courent qu'une cloche à la fois si je peux me permettre.
Si je ne suis pas du matin, je ne déteste
pas pour autant un petit coup de grelot... ça ne mange pas de pain et ça met en joie.
Je
suis tombé un jour sur - ou plutôt sous -
une Savoyarde de près de dix huit tonnes, un tour de taille de 9.60
mètres à filer le bourdon aux plus courageux, c'est pourquoi je me suis
carapaté en douce - certains diront à la cloche de bois
- avant d'entendre sonner ma dernière heure!
Depuis il me semble que j'ai quelque chose
qui cloche, comme une ébréchure...
Paraitrait que je suis devenu marteau, alors
j'ai arrêté mes sonneries mais je ne sais pourquoi tous les soirs mes acouphènes sonnent le glas?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire