Pour
tenir toute une après-midi sur la glace à peindre des michtons et
des gonzesses qui patinaient - ne le répétez pas - j'avais deux
trucs.
D'abord
des chaussures cloutées et puis je mettais quelque chose sur ma
glace... du whisky.
Quand
on a vécu dans la promiscuité des bidonvilles de Kates Hill Dudley,
on pense brassage, mélange, mixité, bref... un blended aux arômes
complexes, fumés et de vieux chêne.
J'y
aurais bien trempé mes pinceaux mais j'avais définitivement opté
pour l'huile.
“A
l'huile, t'es le meilleur” ne cessait-on de me répéter.
Si
j'étais accro à l'huile, les rares fois où j'ai peint à l'eau
c'était après que je me sois engagé à la Royal Navy en 39 et ça
m'a pas trop réussi.
A
l'époque y'avait pas d'autre champion de la patine que moi... je dis
y'avait parce que ça c'était avant.
Avant
qu'un bombardier allemand me foute sa bombe sur la gueule!
Faut
dire qu'il faisait pas un temps à s'promener sur la côte, et puis
allez vous couvrir avec un chevalet et des pinceaux!
J'ai
même pas eu le temps de me peindre un camouflage; j'avais opté pour
un kaki avec un peu de brun et de beige mais j'hésitais pour le
vert... absinthe, poireau ou militaire?
Alors
c'est tombé!
Fini
de représenter les arabesques, les sauts de biche, les jupettes, les
petites culottes et les airs pincés des patineurs.
Finis
le thé brûlant et les cookies au bord de la patinoire.
Que
c'est chiant de mourir quand on s'appelle Shakespeare.
C'était
déjà pas facile d'exister quand on s'appelle Shakespeare... William
à la rigueur, mais Percy!
Soyez
sincère? Est-ce que vous seriez encore fier de votre Cézanne s'il
s'était prénommé aneth?
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