Publié aux Défis Du Samedi sur le thème suggéré ci-dessous
Si
pour certains la vie est un long fleuve tranquille, pour d'autres la
vie est un parcours de chants d'oiseaux, un cheminement cacophonique
des plus étonnants...
A
peine sortis de la salle de travail des maternités ce ne sont que
piaillements, pépiements et gazouillis tandis que les heureux
parents rêvent déjà d'entendre babiller et glapir leur bruyante
progéniture au fond des couveuses.
Déjà
à la crêche, ça pirouitte et ça pleupleute à tout va, les
garçons jabotent à la différence des filles qui glouglottent, les
plus grands frigulotent des “J'ai soif” et fringotent des “J'ai
faim” à qui mieux mieux.
Bien
plus tard on quittera le nid pour aller cajoler ou même turluter
dans les coins sombres, la bécasse roucoulera sur son banc ou
puputera dans les teufs, ce qui ne manquera pas de faire jaser sur
les campus.
Puis
vient le temps plus raisonnable de la coucasse, de la trille et de la
margotte; on zinzinule à l'heure de la sieste, on pépie à l'apéro
et on chicane au club de bridge.
Enfin
un calme relatif s'installe, ponctué de piaulements poussifs et
autres tutubements asthmatiques au fur et à mesure des années.
Une
oreille exercée - c'est à dire sonotonée - distinguera le
ululement lugubre du tamalou à gorge rouge ou celui d'une vieille
chouette enrouée.
C'est
l'heure de se voler dans les plumes - enfin, de ce qu'il en reste -
le temps des confusions et des radotages quand le loriot se prend à
imiter le miaulement du chat, que le bruant à calotte blanche
braille “Frédéric”, que la sénile paruline masquée crie
“Ouistiti-Ouistiti” et que le vieux moucherolle-à-côtés-olive
pousse son “Vite-trois-bières” !!
Alors
tout au bout du parcours en haut de l'olivier séculaire d'un
cimetière on entend l'engoulevent répéter en litanie son
«Bois-pou-ou-rris, bois-pou-ou-rris» et on réalise que c'est
cuit... que c'est cuit-cuit.
*
Tous les cris, chants et expressions sonores sont authentiques, n'en
déplaise aux oiseaux de mauvais augure.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire