Publié sur le site MilEtUne sur le thème: Pièces à conviction
“Cinq heures du
matin, Paris s’éveille“ sifflotte l’inspecteur La Bavure.
Alice, escortgirl parisienne, et Marcel, amiral de la marine suisse, sont retrouvés morts et menottés l’un à l’autre sur un banc du parc Monceau.
Alice, escortgirl parisienne, et Marcel, amiral de la marine suisse, sont retrouvés morts et menottés l’un à l’autre sur un banc du parc Monceau.
“Y a une marine
en Suisse?“ s’interroge Ouatson en se grattant la tête.
“Faut croire“ lui
répond Ouatelse, assistante fraîchement recrutée afin d’assurer la parité dans
ce monde de brutes du 36 Quai des Oeufs Frais “puisque le chef l’a lu sur son passeport“.
“Vous trouvez
pas ça bizarre, chef que ce Marcel porte justement un jersey
blanc comme Bruce Willis dans Piège de
cristal ?“ ose Ouatson
coutumier des questions saugrenues.
L’inspecteur semble
perdu dans ses pensées, ignorant la question de Ouatson :“Ces deux-là menottés sur un banc… ça me fait penser à Musso“.
“Vous voulez dire Musseau… le patron du Café Laurent
en bas de chez nous, chef?“ ose
Ouatson en se grattant la joue.
La Bavure soupire :“Musso, l’auteur du roman Central Park,
Ouatson!“
Le médecin légiste a
extrait l’objet de la bouche de l’amiral et le tend à Ouatson :“C’est un harmonica Hohner, le modèle
Marine Band… des millions d’exemplaires dans le monde, on en tirera rien“
Ouatson le porte à sa
bouche :“On doit bien pouvoir en tirer
quelques notes“ dit-il en recevant une violente bourrade de son supérieur.
“Non mais vous êtes taré mon vieux! Une pièce à
conviction, ça ne se met pas en bouche!“ hurle t-il “Allez
plutôt faire un tour chez cette Alice avec Ouatelse, c’est juste en face!“
L’appartement est en
grand désordre mais les deux experts ont tôt fait de dénicher des indices
majeurs: deux tickets de cinéma et un tube de rouge à lèvres d’une grande
marque en 4 lettres commençant par D.
Ouatson avise la
cafetière “la même qu’oncle Hubert… une
Black&Brown FA833“ déclare t-il fièrement “ça maintient au chaud pendant 4 heures… d’ailleurs ça tombe bien
c’est encore chaud“.
Ouatelse s’impatiente :“Non, Ouatson! On n’a pas l’temps d’en
prendre une tasse“.
Elle prend pourtant
le temps de retoucher ses lèvres avec ce tube-indice-majeur qui aurait de toute
façon séché dans une boîte au 3ième sous-sol des archives.
Ouatson s’impatiente
à son tour :“J’aurais eu l‘temps de
prendre un caoua! Bon, qu’est-ce qu’on fait des tickets d‘cinoche?“
“Ben… rien… y doivent être foutus“ répond la donzelle aux lèvres repeintes.
“C’est marrant“ remarque Ouatson
“les numéros se suivent et se ressemblent… 0546794 et 0546795“
„Ils devaient surement être assis côte à côte“ conclut Ouatelse en s’observant dans une
glace
“c’est Dior Addict! Elle s’emmerdait pas la fille!“
“Dior Addict? Connais pas ce cinéma dans le quartier“ bredouille Ouatson en empochant les deux
tickets.
“C’est pas un cinéma, Ouatson… c’est la marque du
rouge à lèvres!“ rectifie
Ouatelse “Allez! On se tire“
“Six heures du
matin, Paris s’éveille“sifflotte l’inspecteur La Bavure qui bat la semelle devant le
banc où les deux corps ont été recouverts d’un drap :“C’est pas trop tôt! Alors? Des indices?“
Ouatson soupire :“Des banalités, chef. Y z’étaient ensemble
au cinéma et la fille se maquille chez Dior par contre quelqu’un a fait du café
y’a moins de 4 heures!“
La bavure fulmine :“Et vous pouviez pas l’dire plus vite?
L’assassin était peut-être encore là!!“
Ouatson n’a pas son
pareil pour esquiver les sujets qui fâchent
:“En tout cas chef, l’amiral avait une drôle de façon de jouer de l’harmonica!“
et il ajoute avec un clin d‘oeil à Ouatelse “y
risquait pas de s’irriter les lèvres, hein?“
J'en suis sûre : l'assassin habite au 21. C'était couru d'avance mais rien ne sert de courir. Et cet homme à l'harmonica signale que l'arrière-train de la call girl ne sifflera plus trois fois. C'est triste, quelque part.
RépondreSupprimerDu Dior Addict! Quel gâchis...
SupprimerDu déjanté, j'en réclame ... !
RépondreSupprimerla marine suisse qui s'échoue sur un banc parisien, faut l'faire !
RépondreSupprimeret elle existe, quoi qu'on en dise :)
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