lundi 4 novembre 2013

Mouches de mai

Publié aux Impromptus Littéraires d'après les paroles de la chanson "Chacun de son côté" du groupe "L'affaire Louis Trio", "la vie est courte à mourir".
 
 
 
 


Ca y est! Ce matin je suis passé du stade larvaire au stade subimagal.
Si ça fait mal de changer de stade? Pensez-vous, juste besoin de se méfier des poissons moucheurs le temps que le sang monte aux ailes pour les sécher et Hop!
Tiens! Je crois que c'est déjà fini puisque me voilà qui décolle vers un lieu moins liquide pour y faire ce qu'on appelle chez moi la dernière mue.
Je vole, enfin c'est un bien grand mot quand on a des téguments aussi mous et qu'on ne peut pas rabattre ses ailes.
Parait que la dernière mue, y en a pas pour longtemps: on vous intronise Imago et ça vous donne alors juste le droit de niquer - pas de bouche, pas de tube digestif, juste un braquemard, mais rêvez pas, une partouze dans un essaim avec des millions de concurrents, c'est pas la joie!
Certains nous surnomment le plancton aérien, l'amuse-gueule du poisson le jour et de la chauve-souris la nuit.
Nos ancêtres - surnommés la manne - servaient même de boustifaille aux Hébreux dans le désert sauf le jour du Chabbat où personne bouffait. Je sais pas pourquoi je vous dis tout ça, en tout cas comment voulez-vous qu'on trouve le temps de jouer des forceps?
Et puis, vous avez déjà niqué en plein vol? La position du pendulaire, ça vous dit quelque chose? On appelle ça le vol nuptial mais ça vous pouvez pas comprendre.
La vie est courte à mourir, c'est l'expression favorite chez nous, un leitmotiv.
Nos cousins d'Outre Manche - les mayflies - disent Life is short to die et si j'y entrave rien je crois pas que ça change grand chose au résultat.  
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire