Ca y est! Ce matin je suis passé du stade larvaire au stade subimagal.
Si ça fait mal de changer de stade? Pensez-vous, juste besoin de se méfier
des poissons moucheurs le temps que le sang monte aux ailes pour les sécher et Hop!
Tiens! Je crois que c'est déjà fini puisque me voilà qui décolle vers un
lieu moins liquide pour y faire ce qu'on appelle chez moi la dernière mue.
Je vole, enfin c'est un bien grand mot quand on a des téguments aussi mous
et qu'on ne peut pas rabattre ses ailes.
Parait
que la dernière mue, y en a pas pour longtemps: on vous intronise
Imago et ça vous donne alors juste le droit de niquer - pas de
bouche, pas de tube digestif, juste un braquemard, mais rêvez pas, une
partouze dans un essaim avec des millions de concurrents,
c'est pas la joie!
Certains nous surnomment le plancton aérien, l'amuse-gueule du
poisson le jour et de la chauve-souris la nuit.
Nos ancêtres - surnommés la manne
- servaient même de boustifaille
aux Hébreux dans le désert sauf le jour du Chabbat où personne
bouffait. Je sais pas pourquoi je vous dis tout ça, en tout cas comment
voulez-vous qu'on trouve le temps de jouer des
forceps?
Et puis, vous avez déjà niqué en plein vol? La position du pendulaire, ça
vous dit quelque chose? On appelle ça le vol nuptial mais ça vous pouvez pas comprendre.
La vie est courte à mourir, c'est l'expression favorite chez nous,
un leitmotiv.
Nos cousins d'Outre Manche - les mayflies - disent Life is short to
die et si j'y entrave rien je crois pas que ça change grand chose au résultat.
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