Publié sur le site MilEtUne d'après l'illustration
08H00
et des poussières, beaucoup de poussière blanche.
(Germaine
appelle ça de la poudreuse, pourquoi pas de la neige tant qu'on y
est ?)
Départ
du parking du téléphérique de Chamoni, on peut aussi prononcer le
X sauf si on a les lèvres gercées et j'ai les lèvres gercées.
Altitude
1100m indique le panneau. Pas étonnant que j'aie les lèvres
gercées.
La
balade sera longue, la fille rousse de l'office de tourisme a parlé
de 7 heures d'ascension pendant qu'elle vendait des tickets pour le
téléphérique à des fainéants endimanchés.
09H00
et toujours cette poussière blanche.
Par
moments on passe sous le téléphérique, dans la petite boîte les
gens nous font des signes mais on ne peut rien faire pour eux, les
pauvres !
Germaine
boîte aussi, alors elle fait des pauses et moi des poses pour
l'album photo.
On
voit bien Chamoni et même notre hôtel et même notre bagnole avec
les portes ouvertes... les portes ouvertes ?
Si
Germaine ne boitait pas, je lui causerais du pays.
11H30:
Germaine s'arrête sur un replat et décide qu'on est arrivés.
Un
panneau annonce Plampraz, on peut aussi prononcer le Z sauf si on a
les lèvres gercées. J'ai toujours les lèvres gercées et Germaine
boîte.
Des
gars nous dépassent en courant, ils disent que Germaine a chopé un
agacin; il parait qu'on en attrape beaucoup dans le coin.
12H00:
Sur mon smartphone je cherche agacin, Larousse me dit que c'est le
bourgeon le plus bas d'une branche de vigne et qui ne donne pas de
fruit.
Germaine
avait besoin d'emmener une branche de vigne ?
Si
l'agacin ne donne pas de fruit, "on" a également oublié
les sandwiches dans la bagnole.
13H00:
ça monte toujours – Larousse ou plutôt la fille rousse de
l'office appelle ça du dénivelé – il parait que c'est normal en
montagne sauf quand on redescend mais ça s'appelle quand même du
dénivelé.
En
montagne, on n'a pas besoin de s'encombrer de mots inutiles...
14H00:
On aperçoit le sommet du Brévent, les Aiguilles Rouges qu'on nous a
décrites ne sont pas rouges. C'est toujours pareil avec les filles
rousses des offices de tourisme.
Par
endroits ça monte en lacets sauf pour Germaine qui a viré les
siens.
16H00:
Agacé, je cherche encore agacin sur mon smartphone avant que la
batterie ne soit naze: Google dit que c'est une maladie des pieds,
une excroissance de chair, on dit echcroichanche quand on a les
lèvres gercées.
Germaine
ne dit rien, elle souffre de son excroissance en silence, c'est beau
et puis 1525m de dénivelé ça vous enlève l'envie de parler.
15H00:
Altitude 2525m et des cailloux.
On
arrive ! La fille rousse de l'office ne s'était pas trompée sur
l'horaire, à croire qu'elle était montée elle-même.
Je
pousse un grand cri de victoire et Germaine joue du cor... au pied.
Les
gars qui nous ont dépassé en courant trouvent qu'on fait beaucoup
de bruit pour rien et que c'est pas l'Annapurna. On aimerait les voir
avec des cors aux pieds et l'estomac dans les talons !
15H10:
Justement on est devant le restaurant "Le panoramique".
On
va devoir choisir entre payer 32,50€ pour redescendre en
téléphérique ou une tartiflette à 25€.
15H15:
On fait nos fonds de poches de sac à dos; "on" a oublié
le fric à l'hôtel.
15H30:
Germaine est un peu lourde sur mes épaules mais comme nous avait dit
la fille rousse de l'office ça descend sur 1525m de dénivelé.
Germaine
dit que sur mes épaules la vue sur le glacier est superbe et qu'on
devrait arriver avant la nuit.
On
passe sous le téléphérique, dans la petite boîte les gens nous
font des signes mais ils ne peuvent rien faire pour nous, les riches
!
20H30:
On arrive à la bagnole, enfin... là où on avait laissé la bagnole
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire