Publié aux Impromptus Littéraires
“Soleil,
je t’adore comme les sauvages
A plat ventre sur le rivage”
A plat ventre sur le rivage”
En
déclamant du Cocteau, mon italienne - au lieu d'effleurer
le sable chaud de son pied nu telle une vestale drapée à
l'antique - s'affala de tout son long dans un creux de la dune.
“Viens
vite mon bichon” me pria t-elle comme si nous étions deux
amants seuls au monde et en parodiant je-ne-sais-plus-qui elle
ajouta “les réjouissances, c'est maintenant!”.
Et
la voilà qui se dépouille en entamant d'une fausse voix de baryton
“Ah,
che bel vivere, che bel piacere... Che bel piacere, per un barbiere
di qualità, di qualità”.
Jamais
aucune de mes conquêtes ne s'était offerte aussi insolemment en
brâmant cette cavatine du Barbier de Séville!
Je
n'avais rien d'un barbier de qualité et de surcroît j'entrevoyais
qu'elle n'avait plus rien à raser!
Alors
devant tant d'insistance j'ai souscrit à cette fascinante
étincelle qui brillait dans ses prunelles et à ces trésors
dorés qu'elle m'offrait.
Là-bas,
au fin fond de la dune, les vaguelettes battaient leur incessant
va-et-vient... tout comme l'étrange tocsin qui carillonnait
sous mon crâne brûlant; au-dessus de nous le Soleil continuait sa
marche vers l'horizon rubescent, altérant nos ombres
agitées.
C'est
à cet instant précis que j'ai hésité... je balançais entre
manipuler, gesticuler et fourrager.
J'ai
lâché le crayon - pestant contre moi-même - incapable une fois de
plus d'achever mon récit.
Dans
sa chute un fragment de la mine s'était détaché et pointait
effrontément le mot Réjouissances.
Ah
j'avais bonne mine! même si je souriais intérieurement en songeant
aux adeptes du Coitus Impromptus qui devaient eux aussi s'échiner
sur le sujet...
pour ne plus rien rater, je m'abonne
RépondreSupprimerChouette! Une nouvelle abonnée... merci Laura
Supprimeravec plaisir
RépondreSupprimer